« Ce que nous appelons « moi » est un costume d’arlequin composé d’histoires rapportées, d’étoffes empruntées. C’est un vêtement pauvre, mal cousu.
Parfois il se déchire et va dans la folie et quand il tient c’est toujours par miracle.
Nous ne sommes soudain faits d’une seule pièce que par la chance d’une voix qui nous appelle en nous aimant. Nommer d’amour fait venir l’unique au monde.
L’amour est une matière plus dure que le diamant, donné sans condition par Mozart, quand Mozart joue, donné par le silence, la solitude, la pluie, et la lumière, quand Mozart dort ».
Christian Bobin, « Mozart et la pluie ».