EDITORIAL de la Lettre de la Médecine du sens n°96
Bonjour à tous.
Cette semaine un grand éditorial : changer notre monde.
L’année 2015 se dirige vers sa fin, elle a été riche de bouleversements à tous les niveaux. Mondiaux bien sûr, avec tous les attentats, écologiques avec la COP21, mais je pense aussi personnel pour beaucoup d’entre nous. Nous sentons bien la fin d’un monde et un nouveau qui se présente. Le voyons-nous, pouvons-nous l’accueillir ? Nous avons trop souvent tendance à nous accrocher à l’ancien. Non pas parce que nous y sommes heureux, mais parce qu’il est connu, programmé dans notre histoire et nos cellules. Il est plus simple de préférer un malheur connu, qu’un bonheur à construire.
• Khalil Gibran le dit bien dans l’introduction du prophète.
« Longs ont été les jours d’amertume que j’ai passé dans ses murs, et longues furent les nuits de la solitude, et qui peut abandonner son amertume et sa solitude sans regret ?».
Annick De Souzenelle nous le dit également : chaque véritable changement est un peu une mort, « mort et résurrection » ajoute t-elle.
Mais il nous faut faire le deuil de l’ancien, acquérir la certitude qu’il ne peut plus survivre ou simplement fonctionner. Cela peut prendre du temps. Certains auront besoin encore et encore d’épreuves, d’autres préféreront foncer sans réfléchir dans le nouveau pour y trouver les expériences qui finiront de faire quitter l’ancien.
Paul Claudel a raison quand il dit :
« Tout ce qui est malade, c’est ce qui doit mourir. Tout ce qui souffre c’est ce qui doit vivre ».
Il montre bien ce que nos souffrances doivent nous faire comprendre, ce qu’il faut abandonner et savoir discerner ce qu’il faut garder.
Et Khalil Gibran reprend en disant : " Mais je ne puis demeurer davantage.
La mer qui appelle toutes choses vers elle me réclame, et je dois m’embarquer.
Car rester, cependant que les heures brûlent dans la nuit, c’est se laisser prendre dans le cristal du gel et être immobilisé dans un moule ».