Violences et transgénérationnel : et si les conséquences devenaient génétiques ?

Dans un article du journal international de médecine publié le 4 janvier dernier, le Dr A Haroche rapporte une étude qui suggère que les conséquences des maltraitances et négligences subies dans l’enfance, en plus d’être transmises d’une génération à l’autre par le biais de comportements inadaptés ou de modes d’adaptations à ces comportements induisant un attachement primaire pathologique, pourraient également être inscrits avant même la naissance par une transmission épigénétique de ces troubles.

Les études menées auprès de 131 femmes enceintes ont d’abord montré que 35% d’entre elles avaient subi des violences. Les nourissons de ces femmes ont révélé un taux de matière grise de 6% inférieur aux enfants nés de mères n’ayant pas subi de maltraitances, avec des résultats identiques chez les petits garçons et les petites filles.

Il a également été démontré que plus les violences subies étaient fortes, plus l’impact sur le cerveau du nourisson était important.  « Selon les auteurs, cette diminution du volume de matière grise est de la même amplitude que celle rencontrée dans les troubles neurodéveloppementaux, et serait de nature à expliquer le risque accru de troubles psychologiques et psychiatriques chez les enfants de mères ayant été maltraitées. LIRM cérébrale étant faite précocement, on peut supposer que la différence observée est liée à ce qui se passe avant l’accouchement. Il semble donc exister une transmission transgénérationnelle de l’impact de la maltraitance, qui ne passe pas par l’interaction avec le nouveau-né après la naissance »

Il a également été démontré dans une autre étude que les marqueurs inflammatoires sont différents chez les personnes ayant subi des maltraitances, et il a été prouvé chez les rats que ces modifications génétiques pouvaient être transmises à la générations suivante.

Par Cerise Fleurtys