« Vaccins : l’inquiétante défiance des Français »

Commentaire. Cet article relate assez bien la défiance des Français par rapport aux vaccins. La question est : pose t-il les bonnes questions ?

Des problématiques comme la sécurité, les adjuvants, les nanoparticules présents en quantité dans les vaccins. Le lien vaccin autisme revient très souvent dans la bouche de nombreux Français en particulier de parents d’autistes. Sans compter Donald Trump personnellement touché par ce problème de sécurité qu’il semble vouloir le mettre sur la place publique.

La question est :  les Français sont-ils des imbéciles et peut-on manipuler 40% d’une population ? Ou les autorités sanitaires payent elles une politique de contrainte qui a choqué la population. A moins que les alertes totalement fausses comme pour la grippe H1N1 aient fait perdre toute crédibilité à leur dirigeant. Il serait peut être temps d’une véritable remise en question. En tout cas, le conseil d’état vient de donner le la.

 

L’ARTICLE :

C’est ce que titre Le Figaro, qui observe que « les autorités peinent à convaincre de l’importance des vaccins. Mais une baisse de la couverture vaccinale favoriserait le retour des épidémies ».

Le journal rappelle en effet que « 2 à 3 millions de décès sont évités chaque année dans le monde grâce à la vaccination, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), et les vaccins sont reconnus comme l’un des trois piliers, avec les progrès de l’hygiène et la découverte des antibiotiques, de la hausse de 30 ans d’espérance de vie obtenue en un siècle ».

« Et pourtant, la défiance gagne du terrain : selon deux études menées par l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes), près de 40% des Français avaient une opinion défavorable de la vaccination en 2010 ; en 2005, ils étaient moins de 10% », constate le quotidien.

Le Figaro ajoute que « sur la sécurité des vaccins, les Français semblent être les plus sceptiques au monde, montrait en septembre une vaste étude menée par des chercheurs britanniques dans 67 pays auprès de 66.000 personnes ».

« En France, la couverture vaccinale semble peu ou prou se maintenir mais reste insuffisante. Aux États-Unis, 72% à peine des enfants âgés de 19 à 35 mois seraient correctement vaccinés en moyenne sur le territoire, avec des taux de couverture dramatiquement bas dans certains États », continue le journal.

Il souligne que « les mouvements anti-vaccins ne sont pas nés d’hier. Mais depuis quelques années, ils semblent gagner pignon sur rue. Internet et les réseaux sociaux ont aidé leur discours à sortir de la confidentialité, et plusieurs grands noms leur ont offert leur légitimité scientifique ».

Le Figaro indique en outre « comment les médecins font face aux objections des patients » et publie les propos de « deux généralistes et une pédiatre qui doivent gérer les inquiétudes de la population et répondre à ses interrogations ».

Le Dr Dominique Dupagne, généraliste parisien, fondateur du site atoute.org « sur lequel il dénonce régulièrement les conflits d’intérêts et le lobby pharmaceutique », et qui « fait partie de ceux qui estiment que les patients peuvent penser, face aux sachants », déclare : « Quand on parle de “la” vaccination, je m’énerve car ça ne veut rien dire. Il y a des vaccins qui ne servent à rien et d’autres qu’il faut absolument faire »

Le journal relève qu’« à propos de celui contre l’hépatite B, il répond comprendre les doutes. Et rétorque que si l’on n’est pas infirmier, boucher ou encore coiffeur, il est possible de s’en passer. En revanche, aux parents qui refusent de faire le ROR (rougeole-oreillons-rubéole), il rétorque que «ce n’est pas raisonnable. L’autisme causé par ce vaccin est un mythe. Au bout du compte, j’ai rarement des refus» ».

Et concernant le Gardasil, le médecin déclare : « Je dis que l’on n’a pas encore montré qu’il protégeait du cancer et que nous ne disposons pas, à ce jour, d’éléments pour affirmer que les virus ne vont pas être remplacés par d’autres. Par ailleurs, les risques d’accident avec ce vaccin sont très faibles, de l’ordre d’1 accident grave pour 500.000. En résumé, le risque d’effets secondaires du Gardasil est très faible et le bénéfice est à l’état d’hypothèse ».

« Dans ce cas, ce sont donc aux patients de choisir. Enfin, pour le BCG, sa réponse est claire : il ne sert à rien », note Le Figaro.

De son côté, le Dr Philippe Nicot, généraliste près de Limoges et membre du Formindep, « un collectif dont le but est de «favoriser une formation et une information médicales indépendantes» », remarque : « C’est par le dialogue que l’on peut inciter nos patients à se faire vacciner, pas en imposant les choses car seule une petite frange de la population est contre la vaccination ».

Et le Dr Anne-Sylvestre Michot-Cottias, pédiatre à Paris, membre du réseau de surveillance épidémiologique Activ (Association clinique et thérapeutique infantile du Val-de-Marne), qui « se définit comme «très pro-vaccins» », observe : « Les parents qui ont peur des vaccins ont en fait peur de tous les vaccins. Ils invoquent l’autisme et l’aluminium. Concernant le BCG, je dis qu’il doit être réservé aux enfants voyageant beaucoup et loin. Les petits Parisiens n’ont pas tous besoin de le faire. Il faut répondre au cas par cas, pour chaque vaccin ».

Le Figaro relève en outre que « le temps de l’accord quasi tacite des parents pour la vaccination de leurs petits est bien révolu. Tout au moins dans les pays occidentaux. Les experts du réseau Cochrane ont ainsi analysé 38 études, la plupart «consacrées à des pays à hauts revenus», concernant la perception des parents, le plus souvent des mères, de la communication vaccinale pour les enfants de moins de 6 ans ».

« Le résultat de leur recherche montre que «les parents veulent des informations claires et équilibrées, et qu’ils trouvent fréquemment que ce type d’information manque». Ils souhaitent notamment être informés avant le rendez-vous chez le médecin et non pas lors de la consultation. Les études montrent également – même si c’est de façon moins évidente – que plus ils ont de réponses à leurs questions et plus ils ont confiance dans les sources, plus ils sont enclins à accepter la vaccination. Mais, parallèlement, ils estiment qu’il est difficile de savoir quelle source croire », indique le journal.

Date de publication : 10 Février 2017

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Article paru dans la Lettre Médecine du Sens n° 152