« Une nouvelle stratégie contre le cancer s’inspire de la théorie de l’évolution »

Commentaire. Une nouvelle stratégie pour vaincre le cancer, le comprendre comme lié à l’évolution de la vie « théorie de l’évolution ». Révolutionnaire mon cher Watson !

Ca me rappelle ces théories condamnées parce qu’elle sentaient le souffre…

Elle reviennent ici dans un article issu d’un très sérieux centre de cancérologie de Floride.

Considérer le cancer, non plus comme quelque chose qu’il faut éradiquer à tout prix, mais comme quelque chose avec lequel il faut faire.

Il participerait d’un équilibre, pourquoi ne pas parler de message ?

Il y a équilibre dans le sein du cancer, l’attaquer violemment pour le faire disparaitre conduit à l’échec. Le laisser vivre permet de le contrôler, et d’améliorer les chances de guérison.

Surprenant, passionnant.

Finies les chimiothérapies violentes, la recherche de l’éradication.

Comprendre enfin à quoi sert le cancer, et pourquoi pas, l’ensemble des maladies.

 

L’ARTICLE :

Science et Vie annonce qu’« un succès remarquable contre le cancer du sein a été obtenu par une équipe américaine grâce à une approche de traitement radicalement nouvelle. Plutôt que de tenter d’éliminer à tout prix les tumeurs par de fortes doses de médicaments, mieux vaut les garder sous contrôle sans les détruire, avancent Pedro Enriquez Navas (Moffitt Cancer Research Institute, Floride) et ses collègues » dans Science Translational Medicine.

« Ce qui justifie une telle stratégie ? La théorie de l’évolution ! Une tumeur n’est pas un tout homogène, mais plutôt une population de cellules mutantes différentes entre elles, et en compétition pour les ressources », note le magazine.

Science et Vie explique qu’« à la manière des animaux d’une population avec un accès limité à la nourriture, les cellules d’une tumeur ont besoin, par exemple, d’être alimentées en sucre et en oxygène par les vaisseaux sanguins ».

« Cette lutte pour la survie entre cellules tumorales expliquerait pourquoi il est si difficile de les éliminer à l’aide de la chimiothérapie. Lorsque de fortes doses de médicaments toxiques sont administrées, certaines cellules sont tuées, alors que d’autres résistent. Une résistance qui leur donne un avantage de taille ! », poursuit le mensuel.

Science et Vie indique en effet qu’« après une chimiothérapie, les cellules résistantes se retrouvent largement majoritaires dans la population tumorale. Et puisque toutes les autres ont été tuées, elles prolifèrent et prennent le dessus. De fait, la chimiothérapie agit comme la sélection naturelle, en favorisant les cellules résistantes ! ».

« Problème : la tumeur devient alors de plus en plus difficile à éradiquer… puisqu’elle n’est plus sensible aux médicaments. Voilà pourquoi les rechutes sont si fréquentes », observe le magazine.

Le mensuel note donc que « l’équipe de Pedro Enriquez Navas propose une approche radicalement différente, appelée “thérapie adaptative”. Soit une chimiothérapie plus courte mais plus fréquente, où la dose est considérablement réduite (jusqu’à 50%) et évolue en fonction de l’évolution de la tumeur. Dès que celle-ci se développe, de petites doses de chimiothérapie sont administrées pour quelques jours ; puis elles s’arrêtent, avant de reprendre à nouveau si le volume de la tumeur augmente ».

Science et Vie relève que « cette thérapie adaptative a été testée sur des souris de laboratoire ayant reçu des implants de tumeurs du sein de deux types différents. […] Alors que les souris traitées par des doses massives de chimio faisaient des rechutes à la fin du traitement, la thérapie adaptative permettait de freiner très fortement la progression de la tumeur ! Dans 6 cas sur 10, la tumeur s’est stabilisée (elle ne grossissait plus) même après l’arrêt du traitement ».

Le magazine souligne que « ces résultats très encourageants s’expliquent par le fait que la thérapie adaptative ne tue pas les cellules sensibles à la chimiothérapie. Ainsi, les tumeurs maîtrisées peuvent être vues comme des mini-écosystèmes où cohabitent des cellules résistantes et des cellules sensibles au traitement ».

« Or, en en l’absence de médicaments, ce sont les cellules non résistantes qui sont avantagées ! En effet, leurs besoins énergétiques sont inférieurs à ceux des cellules résistantes, dont les mécanismes de défense sont fort coûteux », continue l’article.

Science et Vie ajoute que « lors des périodes sans traitement prévues par la thérapie adaptative, les cellules sensibles sont libres de proliférer à grande vitesse et empêchent aux cellules résistantes de prendre le dessus… Du coup, l’écosystème-tumeur reste sensible à la chimiothérapie, et peut être maîtrisé par de petites doses régulières de celle-ci ».

Le magazine conclut toutefois que « quelques années nous séparent encore de l’application de cette thérapie à notre espèce… ».

 

Date de publication : 3 Mars 2016

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Article paru dans la Lettre Médecine du Sens n° 107