Un risque d’épilepsie accru chez les enfants exposés aux antidépresseurs in utero ?
Commentaire. Un risque de dépression accru pour les enfants exposés aux antidépresseurs in utero.
Au fond c’est assez logique, ce qui ne se règle pas chez la femme retentit sur la génération suivante. C’est la base du transgénérationnel.
Cela permet aussi de comprendre que tous ces médicaments ne sont que des béquilles qui ne règlent rien et pire, ne font que reporter le problème à la génération suivante. Une forme d’endettement de conscience que fait une génération et que paye la suivante qui se retrouve pour sortir de la dépression à faire le travail psychologique qu’aurait du faire la génération précédente.
L’ARTICLE :
Les antidépresseurs sont couramment utilisés chez les femmes enceintes. La question de leur innocuité pour le fœtus demeure néanmoins une préoccupation de santé publique majeure, d’autant plus que leur utilisation au cours de la grossesse s’est accrue ces dernières années. D’après de récentes études, ces traitements pourraient perturber le développement cérébral du fœtus, et favoriser l’apparition de troubles neurobiologiques (autisme, déficit de l’attention) chez des enfants exposés in utero.
Le risque d’épilepsie, l’un des troubles neurologiques parmi les plus fréquents de l’enfant, pourrait aussi être augmenté en cas d’exposition prénatale aux antidépresseurs. C’est l’hypothèse émise par une équipe de chercheurs danois, à l’origine d’une étude épidémiologique incluant près de 735 000 enfants entre 1997 et 2008. L’objectif était d’analyser, pour la première fois, la relation entre l’exposition prénatale aux antidépresseurs et le risque d’épilepsie au cours du premier mois de vie.
Dans cette étude, plus de 12 000 enfants (1,7 %) avaient été exposés aux antidépresseurs, c’est-à-dire étaient nés de mère ayant bénéficié d’un remboursement d’antidépresseur au cours de leur grossesse ou dans les 30 jours précédant son début. Dans la plupart des cas, l’exposition avait eu lieu au cours du 1er trimestre ou dans le mois précédant la grossesse (45 %), et il s’agissait le plus souvent d’inhibiteurs sélectifs de la recapture de sérotonine (78 %).
Un risque supérieur de 27 % chez les enfants exposés
Une épilepsie a été diagnostiquée chez 5 829 enfants (0,8 % de la population exposée ou non). Chez les enfants exposés in utero aux antidépresseurs, le risque d’épilepsie était supérieur de 27 % par rapport à ceux non exposés (sans remboursement maternel d’antidépresseur jusqu’à 6 mois avant le début de grossesse) (hazard ratio (HR) : 1,27 ; intervalle de confiance à 95 %, IC à 95 %, [1,05–1,54]). Ces résultats tiennent compte des facteurs de confusion potentiels dont les antécédents d’épilepsie des parents. Les enfants nés de mères sous antidépresseurs en début de grossesse uniquement (premier trimestre ou dans les 30 jours précédents) étaient particulièrement concernés.
La sévérité de la dépression en cause ?
Cette association était encore plus marquée chez les enfants dont la mère avait une dépression diagnostiquée à l’hôpital pendant la grossesse ou dans les 6 mois précédents (HR : 1,71 ; IC à 95 % [1,10–2,66]). Les enfants dont les mères avaient été traitées par un antidépresseur dans les 2 à 6 mois avant la grossesse uniquement, avaient aussi un risque accru d’épilepsie (HR : 1,36 ; IC à 95 % [1,07–1,73]).
Ces données suggèrent que des facteurs maternels, y compris la sévérité de la dépression, pourraient influencer cette relation.
Les auteurs déplorent de ne pas avoir pu analyser les résultats en fonction des sous-types d’épilepsie, ni de disposer de données sur l’exposition maternelle à l’alcool et aux drogues.
De futures études sont nécessaires pour confirmer cette association et distinguer le rôle des antidépresseurs de ceux de leurs indications. L’impact de l’utilisation chez la femme enceinte de ces médicaments connus pour franchir les barrières placentaire et hémato-encéphalique fœtales, mériterait cependant d’être approfondi.
Dr Natacha Marpillat
Référence
Mao Y et coll. : Prenatal exposure to antidepressants and risk of epilepsy in childhood. Pharmacoepidemiol Drug Saf., 2016. Publication avancée en ligne le 1er août. Doi: 10.1002/pds.4072.
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Article paru dans la Lettre Médecine duSens n° 134