Un labo veut faire payer un médicament… 280 fois son prix de revient
Commentaire.
Quand les labos font la loi et fixent des prix si élevés que même les pays civilisés font figure de pays sous développés incapables de payer. Avec de nombreuses personnes incapables de payer. Et au delà il faut vraiment se poser la question du fonctionnement de ce système assez délirant sur la finance.
Nous avions déjà vu cela avec le Lucentis pour la DMLA.
voir l’article publié sur notre site le 30/04/2014 : https://www.lessymboles.com/?p=3405
La santé et votre peau plus que jamais comme une denrée marchande.
Un nouvel ordre de scandale sanitaire.
L’ARTICLE :
Le Parisien indique que « 5 députés de la majorité, tous impliqués à divers degrés dans les questions de santé, viennent d’adresser un courrier à Michel Joli, président du laboratoire américain Gilead, pour lui demander de baisser le prix – exorbitant – de son médicament innovant contre l’hépatite C chronique de l’adulte, le Sovaldi ».
Le journal relève que « cet antiviral est une vraie révolution puisque 12 semaines de traitement seulement – parfois moins – suffisent pour obtenir la disparition du virus dans 90% des cas. Si l’initiative des députés est elle aussi innovante, c’est parce que derrière le prix demandé pourrait bien se cacher un scandale de nouvelle génération ».
Le Parisien remarque ainsi que « pour ce traitement, la posologie recommande un comprimé dosé à 400mg par jour. Soit, sur 12 semaines, 84 pilules. Or, le prix demandé par le laboratoire pour ce nouveau médicament bénéficiant pour l’instant d’une «autorisation temporaire d’usage» atteint […] 56.000€, soit 666€ le comprimé. Or, précisent [les députés], le coût de fabrication reviendrait, en vitesse de croisière, à moins de 200€… par patient traité ».
Le quotidien explique que « Gérard Bapt, Catherine Lemorton (présidente de la commission des affaires sociales à l’Assemblée), Olivier Véran, Bernadette Laclais et Jean-Louis Touraine, tous membres du Parti socialiste, demandent des comptes au président de Gilead France rappelant notamment «le montant des dividendes versés à vos actionnaires en 2013» ». Les députés écrivent ainsi : « Ne pensez-vous pas qu’un prix inférieur à celui demandé ne serait pas adapté au regard des volumes de vente à prévoir ? ».
Le Parisien souligne que « selon ces élus, 60.000 patients pourraient être traités par Sovaldi au cours des 18 à 24 mois. Le chiffre d’affaires potentiel est colossal : 4,8 milliards d’euros, au prix actuellement demandé, à régler par l’assurance maladie en totalité ».
Le journal relève en outre que « cette affaire est révélatrice de nouvelles pratiques dans le monde des laboratoires qui ont de plus en plus de mal à «trouver» de nouveaux médicaments. Alors, de plus en plus souvent, ils se tournent vers les start-ups. C’est ce qui s’est passé dans ce dossier. Fin 2011, Gilead a racheté pour 11 milliards de dollars (8 milliards d’euros) la société américaine Pharmasset, qui venait de mettre au point un traitement prometteur, efficace et utilisé par simple voie orale ».
Le député et médecin Gérard Bapt observe qu’« au premier trimestre de cette année, Gilead a déjà réalisé 1,5 milliard de dollars (1,1 milliard d’euros) de chiffre d’affaires avec le Sovaldi, c’est dire s’il va amortir rapidement l’achat de Pharmasset ».
Le Parisien note enfin qu’« avec son initiative, le «collectif» de députés, qui pourrait bientôt s’élargir à des élus de l’opposition, jette un pavé dans la marre du CEPS (Comité économique des produits de santé) qui fixe le prix des médicaments en France. Avec une telle information sur le coût réel de fabrication, il semble en effet difficile de ne pas imposer une baisse conséquente du prix officiel ».
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