Un cocktail de perturbateurs endocriniens dans les cheveux de José Bové et Yannick Jadot
Des dizaines de perturbateurs endocriniens ont été retrouvés dans les cheveux de sept personnalités écologistes, dont l’eurodéputé José Bové, le candidat EELV à la présidentielle Yannick Jadot, et Nicolas Hulot. Ces substances présentes dans de nombreux produits du quotidien sont accusées d’être la cause de nombreuses maladies et malformations.
Un « cocktail important de nombreux perturbateurs endocriniens » a été trouvé dans les cheveux de sept personnalités écologistes dont Nicolas Hulot, l’eurodéputé José Bové et le candidat EELV à la présidentielle Yannick Jadot, indique ce jeudi une étude de l’ONG Générations Futures.
« Les cheveux des personnalités testées renferment tous un cocktail important de nombreux perturbateurs endocriniens (de 36 à 68 par personne) bien que quatre familles de substances chimiques seulement aient été recherchées », souligne Générations Futures dans son rapport.
« Je me suis dit, ce n’est pas possible »
L’association a aussi fait analyser les cheveux de la présidente du WWF et navigatrice Isabelle Autissier, du photographe Yann Arthus-Bertrand, de la députée et ex-ministre de l’Écologie Delphine Batho et de la documentariste Marie-Monique Robin.
José Bové, qui a fait de la malbouffe son combat, est sous le choc. « Quand j’ai regardé la liste, je me suis dit, ce n’est pas possible », a-t-il témoigné sur France info. « Trois PCB, 11 plastifiants, des pesticides, un insecticide, alors que je n’en ai jamais utilisé sur mon exploitation agricole. »
Deux cents molécules recherchées
Les quantités de perturbateurs endocriniens retrouvées sont 17,5 fois plus élevées chez la personne la plus contaminée (Isabelle Autissier) que chez la moins contaminée (Delphine Batho), « ce qui montre clairement que l’exposition des personnes n’est pas uniforme mais varie considérablement en fonction de l’environnement dans lequel elles évoluent et ont évolué », ajoute l’ONG.
Les perturbateurs endocriniens (PE) sont des substances présentes dans de nombreux produits du quotidien (cosmétiques, jouets, peintures, contenants alimentaires), qui perturbent le système hormonal et peuvent générer maladies et anomalies. L’analyse réalisée pour Générations Futures a porté sur quatre familles de PE: bisphénols, phtalates, PCB (polychlorobiphényles) et pesticides. Deux cents molécules ont été recherchées.
68 perturbateurs pour Isabelle Autissier
Isabelle Autissier est la plus contaminée avec 68 PE retrouvés, Delphine Batho la plus épargnée, avec 36. Toutes les personnalités ont « au moins un des trois bisphénols recherchés dans leurs cheveux », certaines en ont deux. Le nombre de phtalates retrouvés va de 8 à 11 selon les personnes. Concernant les PCB, entre 14 et 30 ont été retrouvés. Enfin, entre 9 et 25 pesticides ont été retrouvés dans chaque échantillon.
Sur France info, Isabelle Autissier s’est dite « terrifiée par ces résultats ».
« D’autant plus que j’essaye de manger bio, je ne me mets quasiment rien sur ma figure, chez moi je n’ai pas de produits ménagers. Du coup, j’ai mis cela en rapport avec le fait que j’ai travaillé dans des chantiers de construction de bateaux (…) où j’ai manipulé des produits qui sont très mauvais pour la santé, des colles, des peintures, des solvants. D’autant plus qu’il y a vingt ans ou plus, on ne prenait aucune précaution ».
« La démocratie doit être plus forte que les lobbies »
La publication de cette étude intervient deux jours après la parution d’une enquête de l’UFC-Que Choisir selon laquelle des centaines de produits d’hygiène et de beauté contiennent des substances « indésirables », dont des PE.
L’Union européenne doit à nouveau tenter le 28 février de se mettre d’accord sur une définition des perturbateurs endocriniens, ce qui permettrait de prendre des mesures réglementaires pour limiter leur impact sur la santé.
« Personne n’échappe à la contamination généralisée par les pesticides et les perturbateurs endocriniens », a estimé Delphine Batho. C »‘est un scandale sanitaire qui concerne tout le monde, en particulier les femmes et les enfants. Le silence du ministère de la Santé est assourdissant. Il est grand temps d’interdire ces substances et de faire preuve d’un peu de courage. La démocratie doit être plus forte que les lobbies de l’agrochimie. »