Tu auras mal au genou, mon enfant !
Commentaire.
Mais au fond que dit le genou.
Au delà du bien trop classique et éculé jeux de mot « Je Nous». Le genou parle d’une difficulté de passer à l’âge adulte et d’effectuer des actes de renoncement et de réalisme dans la réalisation. Cette notions «d’illusion» et de non apprentissage de la réalité de la vie peut en effet assez bien se transmettre dans les interactions parents enfants.
En voilà une belle preuve.
L’ARTICLE :
La gonalgie est une manifestation fréquente après 45 ans. Afin de préciser l’influence des antécédents familiaux à cet égard, une étude a été entreprise pour déterminer si les sujets ayant au moins un parent porteur d’une prothèse totale de genou (PTG) avaient un sur risque de gonalgies à long terme par rapport à ceux sans histoire familiale. Trois cent soixante-douze personnes (186 enfants de parents avec PTG et 186 contrôles ; moyenne d’âge 45 ans ; 21-61) ont été enrôlés pour cette étude, menée dans le sud de la Tasmanie. Les mesures initiales (à l’entrée dans l’étude) ont été relevées entre juin 2000 et décembre 2001. A 2 ans (1,8-2,6 ; suivi moyen 2,3 ans), 326 participants (162 issus de parents PTG et 164 contrôles) ont pu être réévalués et à 10 ans (9,1-11,4, suivi moyen 7,9 ans) 219 participants (115 issus de parents PTG et 104 contrôles) âgés de 36 à 71 ans avaient complété l’étude.
La gonalgie a été évaluée par un questionnaire auto-administré à l’entrée puis par un Womac (Western Ontario Mc master Osteo arthritis Index) à 2 et 10 ans.
La prévalence de la gonalgie chez les personnes dont au moins un des parents avait une PTG était similaire à celle des contrôles à 2 ans (56 % vs 54 %, p = 0,764). Par contre, elle était significativement plus élevée à 10 ans (74 % vs 54 %, p = 0,002). Sur le suivi de 8 ans, les descendants de parents PTG avaient plus souvent une augmentation de la douleur globale du genou (66 % vs 41 % > 1 point, p = 0,003) que les contrôles sur tous les items du WOMAC sauf pour la marche.
Après ajustement pour l’âge, le sexe, l’indice de masse corporelle, la consommation de tabac, la douleur à l’entrée, les antécédents de traumatisme du genou, la présence d’une arthrose du genou (évaluée en radiographie), d’une pathologie méniscale (évaluée en IRM), les sujets dont un des parents avait une PTG avaient un risque plus élevé d’aggravation globale de la gonalgie (Odds Ratio [OR] = 2,16, intervalle de confiance à 95 % [IC 95 %] 1,14 à 4,12) que les contrôles sur les 8 années de suivi. Il en était de même pour les risques de douleurs dans les escaliers (OR = 3,3, IC95 % 1,66 à 6,6), de douleurs nocturnes (OR = 2,46, IC95 % 1,29 à 4,71), de douleurs en position assise (OR 1,95, IC 95 % 1,01 à 3,74). Pour les douleurs à la marche en terrain plat et celles survenant en position debout il n’y avait par contre pas de différence entre les groupes (OR = 1,70, IC 95 % 0,89 à 3,25 et OR = 1,85, IC 95 % 0,97 à 3,52 respectivement).
Ces résultats mettent en évidence une augmentation du risque de gonalgie chez les sujets dont les parents sont porteurs d’une PTG par rapport aux contrôles. Cette relation est indépendant des facteurs structuraux du genou suggérant l’intervention de facteurs génétique dans la pathogénie des gonalgies survenant à un âge moyen.
Une des limitations majeures de ce travail est le nombre de perdus de vue (59 % à 10 ans).
Dr Juliette Lasoudris Laloux
Références
Feng Pan et coll. : The offspring of people with a total knee replacement for severe primary knee osteoarthritis have a higher risk of worsening knee pain over 8 years.
Ann Rheum Dis., 2014 ; publication avancée en ligne le 4 décembre. doi:10.1136/annrheumdis-2014-206005
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