Thé, cacao, café : des alicaments en psychiatrie ?
Commentaire. Le thé, le café et le cacao ont une action sur la sphère psychique. Ce sont des alicaments en psychiatrie. Ils ont des actions antidépresseurs. Ils sont capables de « moduler la santé mentale, à savoir la plasticité du cerveau, le comportement, l’humeur, la dépression et la cognition. » Le thé et le café nous permettent de gérer le principe de la fusion – défusion dans la relation générale et amoureuse. Ils sont les deux versants d’une même problématique. Le thé (les amateurs de thé) a peur du lien et d’y entrer, le café (les amateurs de café) est dans le lien et essaie de ne pas être dévoré.
Le cacao vous donne sur le cerveau la même sensation que quand vous êtes amoureux. (Par la molécule PEA). Ces trois aliments nous aident donc à réussir notre vie amoureuse et ses aléas. Pas mal, de quoi être en meilleure santé.
L’ARTICLE :
La prévalence des maladies mentales est en augmentation dans le monde entier, ce qui justifie d’intensifier les recherches en psychiatrie, en vue d’une « meilleure détection, d’une prévention fondée sur l’amélioration du mode de vie et de l’alimentation, et d’une efficacité accrue des traitements. »
Dans une publication avancée en ligne, des chercheurs exerçant à Madrid (Espagne) et à Padoue (Italie) rappellent l’accumulation d’indices suggérant un « effet protecteur » du régime alimentaire et de l’exercice physique sur le développement neuronal et sur certaines affections neuropsychiatriques. En particulier, trois produits de consommation courante, le cacao, le thé et le café sont « activement étudiés, en raison de leur richesse en composés polyphénoliques[1] susceptibles de « moduler la santé mentale, à savoir la plasticité du cerveau, le comportement, l’humeur, la dépression et la cognition. »
Peut-être un effet protecteur contre la dépression
En exploitant (via la base de données MEDLINE) la littérature médicale des dix dernières années, les auteurs ont retenu 17 articles (sélectionnés parmi 955) relatifs à des études sur l’utilisation humaine de ces trois aliments (ou de leurs composants). Cette recherche confirme que « la consommation de thé, de cacao ou de café pourrait avoir des effets protecteurs contre la dépression. » Mais, estiment les auteurs, même si ces résultats sont « encourageants », il faut insister sur le fait que la « quasi-totalité » des éléments de preuve actuels à l’appui de cette thèse restent de nature empirique, puisqu’ils découlent d’« études observationnelles » (n’entraînant pas de modification dans la prise en charge des patients, par opposition aux études épidémiologiques interventionnelles où l’on s’efforce au contraire de contrôler le phénomène évalué).
Avant d’ériger ces aliments (ou d’autres) en authentiques « alicaments », à la charnière entre la bromatologie (science des aliments) et la pharmacologie, et de les recommander à ce titre à l’usage du public, plusieurs « essais ad hoc sur l’homme et des études fondamentales » sont encore nécessaires.
[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Polyph%C3%A9nol & https://www.vignevin-sudouest.com/publications/itv-chttps://www.lessymboles.com/wp-admin/media-upload.php?post_id=13496&type=image&TB_iframe=1&width=753&height=599olloque/documents/COLLOQUE_Tanins-Anthocyanes_Moutounnet.pdf
Dr Alain Cohen
Référence
García-Blanco T et coll. : Tea, cocoa, coffee, and affective disorders: vicious or virtuous cycle?. Journal of Affective Disorders 2016) ; publication avancée en ligne : doi.org/10.1016/j.jad.2016.11.033
http://www.jim.fr/medecin/thematique/06_nutrition/e-docs/the_cacao_cafe_des_alicaments_en_psychiatrie__163138/document_actu_med.phtml
Article paru dans la Lettre Médecine du Sens no 149