Tabagisme et traitement du rhumatisme psoriasique, une mauvaise réponse
Commentaire.
Juste comprendre. Le psoriasis nous parle de difficulté à accepter notre héritage. Avant de le contester il faudrait peut être d’abord que je me penche dessus et que je me demande si je reconnais mon père comme mon père et mes parents comme mes précurseurs. Et c’est parfois pas simple.
Le tabac drogue qui nous parle du père vient déjà nous parler d’une difficulté avec lui. Il est logique que les deux cumulés comme deux témoignages d’une même difficulté ne soient pas , couplé, de bonne augure.
L’ARTICLE :
Les anti TNF alpha sont des traitements efficaces pour les malades atteints de rhumatisme psoriasique (PsA) en échec des DMARDs (disease modifying antirheumatic drugs). Pourtant seuls 60 % des ces patients arrivent à un taux de réponse ACR20. Il est important d’identifier les facteurs potentiels pouvant impacter la réponse aux anti TNF afin d’améliorer la stratégie thérapeutique.
L’objectif de ce travail était d’évaluer les différences entre sujets fumeurs et non fumeurs atteints de PsA et débutant un traitement anti TNF alpha en ce qui concerne l’activité de la maladie, la réponse et l’adhésion au traitement.
Cette étude de cohorte observationnelle danoise a été réalisée à partir du registre national DANBIO qui regroupe plus de 90 % des adultes danois traités par biothérapies.
Au total 1 388 malades ont été inclus. Pour 1 148 (83 %) d’entre eux, le statut vis à vis du tabac était connu : 33 % étaient fumeurs (au moins une cigarette par jour), 41 % n’avaient jamais fumé et 26 % étaient d’anciens fumeurs (tabac arrêté antérieurement ou au moment de l’introduction des anti TNF).
L’activité de la maladie et la réponse clinique (ACR 20/50/70) a été évaluée à 3 et 6 mois après le début du traitement.
Les hommes fumeurs (F) avaient un HAQ (score au Health Assesment Questionnaire) plus élevé que les hommes n’ayant jamais fumé ( JF ; HAQ = 1 ; 0,6 à 1,4 vs 0,8 ; 0,4 à 1,3 ; p = 0,03).
Les F avaient une moins bonne adhésion au traitement que les JF avec une durée moyenne de traitement chez les F de 1,56 ans (0,97 -2,15) vs 2,43 (1,88 -2,97) chez les JF (p = 0,02).
Les F avaient également par rapport aux sujets JF, un taux moins bon de réponse à 6 mois ; EULAR (23 %/34 %), ACR 20 ( 24 %/33 %) et ACR 50 (17 %/24 %) ; p <0,05 pour tous. Chez les F, l’adhésion au traitement était moins bonne pour l’infliximab (Hazard Ratio [HR] 1,62, intervalle de confiance à 95 % [IC 95 %] 1,06 à 2,48), pour l’étanercept (HR 1,74, IC 95 % 1,14 à 2,66) comparé aux JF mais par pour l’adalimumab (HR 0,8, IC 95 % 0,52 à 1,23).
Les anciens fumeurs avaient une adhésion au traitement identique aux F, mais quand le nombre d’années depuis l’arrêt du tabac était pris en compte, l’adhésion au traitement augmentait avec le nombre d’année de cessation du tabac. Chez les hommes, les anciens fumeurs tendaient à avoir une réponse EULAR et ACR20 meilleure que les F mais des taux plus faibles que les JF.
En conclusion, le tabagisme a un impact négatif sur la durée du traitement et la réponse clinique aux anti TNF au cours du rhumatisme psoriasique. Ces effets sont partiellement réversibles, ce qui montre l’importance des programmes d’arrêt du tabac chez ces malades.
Dr Juliette Lasoudris Laloux
Références
Pil Højgaard et coll. :
Association between tobacco smoking and response to tumour necrosis factor α inhibitor treatment in psoriatic arthritis: results from the DANBIO registry.
Ann Rheum Dis., 2014; publication avancée en ligne le 25 juillet. doi:10.1136/annrheumdis-2014-205389
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