Schizophrénie: la piste auto-immune
Commentaire. Schizophrénie, la piste auto-immune.
Cela veut dire que la schizophrénie est une problématique de lutte entre le vrai self et le faux self. Un, suis-je vraiment moi, ou n’ai-je pas intégré en moi deux part opposées, une part libre et une part non libre. Un jour, lors d’un tremblement de terre de mon existence, je suis comme avec un pied de chaque côté de la faille et je tombe dedans, la terreur m’envahit. Il me faut alors réfléchir à quel est mon vrai moi et si je choisis ma liberté (vrai self) et non ma prison (faux self) issues de mon histoire.
Liberté de choisir sa vie et de suivre son coeur.
L’ARTICLE :
La psychiatrie est le parent pauvre de la recherche médicale, alors même que les maladies mentales sont extrêmement répandues – un Français sur 5 sera concerné au cours de l’année. En réaction à cette sous-dotation, le prix Marcel Dassault récompense chaque année depuis 4 ans deux chercheurs pour leurs travaux prometteurs dans ce domaine.
Pour l’édition 2015, la Fondation fondaMental, réseau de coopération scientifique qui élit les gagnants en s’appuyant sur un jury international, a décerné hier le prix du «projet innovant» à Laurent Groc, directeur de recherche CNRS à l’Institut interdisciplinaire de neurosciences (Université de Bordeaux).
Les travaux de son équipe explorent les «liaisons dangereuses» entre le système immunitaire et certaines schizophrénies, schématise le chercheur. Les scientifiques ont observé récemment que certains patients schizophrènes présentent dans leur flux sanguin des «autoanticorps», signe d’un emballement de leur système immunitaire qui s’est, à un moment de leur vie et pour des raisons encore mal connues, retourné contre leur organisme. «Ces autoanticorps ont initialement été observés chez des personnes atteintes d’encéphalite (une inflammation du cerveau, NDLR) dont les premiers stades de la maladie étaient des troubles psychotiques similaires à ceux des schizophrènes», indique Laurent Groc.
En utilisant des méthodes d’imagerie très perfectionnées, le chercheur et son équipe ont observé que ces autoanticorps avaient pour effet d’immobiliser certains récepteurs neuronaux (appelés NMDA) mobiles chez les personnes en bonne santé. Une anomalie qui pourrait expliquer de 10 à 20% des schizophrénies, estime Laurent Groc.
Le prix Dassault (230.000 euros) permettra de poursuivre les recherches dans deux directions: mettre au point une méthode de diagnostic rapide pour identifier les malades concernés, et mieux comprendre le mécanisme d’action de ces autoanticorps, avec en ligne de mire, «à court terme», l’expérimentation sur des patients de différentes immunothérapies déjà prescrites dans d’autres pathologies. «Un petit essai clinique avec un immunosuppresseur a déjà montré des résultats spectaculaires», indique Laurent Groc, précisant que ces travaux d’une équipe britannique n’ont pas encore été publiés.
Le prix du chercheur de l’année (15.000 euros) a été attribué au Pr Philip Gorwood (hôpital Sainte-Anne, Paris) pour ses travaux sur l’identification de la vulnérabilité génétique aux addictions. «Les addictions sont une maladie du cerveau», a-t-il rappelé. Ses recherches ont permis d’identifier des marqueurs génétiques qui augmentent de 36% le risque d’addiction chez les personnes qui en sont porteuses.
Par Pauline Fréour – le 07/12/2015
Les prix Marcel Dassault ont récompensé lundi des recherches sur les maladies mentales.
http://sante.lefigaro.fr/actualite/2015/12/07/24384-schizophrenie-piste-auto-immune
Article paru dans la Lettre Médecine du Sens n° 95