Religion et dépression, une relation corticale

Commentaire de Olivier Soulier.

Voila un article qui nous donne des informations importantes.

Les personnes à haut risque (le risque de dépression est majeur chez les enfants de sujets déprimés) ont un amincissement du cortex cérébral.

La prière augmente l’épaisseur du cortex cérébral créant en quelque sorte une réserve, et protège le sujet contre la dépression. (à 90%)

Ce qui compte en fait ce n’est pas la fréquentation des lieux de culte, mais que pour le sujet la religion ou la spiritualité soit importante.

Nous savions déjà que la prière est une excellente arme contre la maladie d’Alzheimer. 

https://www.lessymboles.com/?p=3343

Voici donc une arme contre la dépression.

Mais ce qui est important c’est que les deux éléments ne sont pas forcement liés. L’épaisseur du cortex est lié au sentiment religieux mais sans lien avec le risque familial. Cela signifie que chacun est libre de croire, que c’est un moyen que chacun peut choisir de prendre ou pas. Une forme de la liberté humaine, du libre arbitre.

La prière protège, mais personne n’est obligé de prier. Si le risque de dépression est fortement lié à la dépression des parents en étant en quelque sorte un facteur subit, passif, la prière elle, est un choix libre et une notion active.

La religion apparait alors comme une des plus grandes ressources données aux êtres humains. Et si on considère cela à l’échelle de l’humanité, les êtres humains qui ont survécus au stress n’ont ils pas été préférentiellement ceux qui avaient ce sentiment religieux (plus d’ailleurs que la pratique classique ou assidue) ? C’est ce qui marche, qui prospère et fait vivre.

Et finalement les religions l’ont bien compris en proposant à leur croyants des techniques et des pratiques qui les maintenaient en vie et en bonne santé. Nous pourrions appeler cela «physiologie» du développement du sentiment religieux. 

La Bible est un livre de transgénérationnel et l’Evangile apparait bien comme un livre de médecine.

«Il n’y a que la foi qui sauve».

Le cortex est le lieu de ce moyen. Je pense depuis longtemps que les informations venant du corps se réfléchissent sur le cortex comme un miroir « qu’à la fois j’informe et qui m’enseigne en me renvoyant mon expérience mieux intégrée ». Le cortex est en médecine une zone de commande et de pensée, ne serait-il pas une zone d’expérience ?

 

L’ARTICLE : RELIGION ET DÉPRESSION, UNE RELATION CORTICALE

Réalisée à New York et publiée en 2012 (1) une étude prospective a montré « un risque de dépression majeure diminué de 90 % » chez les enfants de sujets déprimés « déclarant que la religion ou la spiritualité sont très importantes pour eux. » Par contre, la fréquence de fréquentation d’une église (ou d’un lieu de culte) « n’est pas liée significativement au risque de dépression. » Autre constat : dans ces familles « à haut risque dépressif », les données d’imagerie cérébrale collectées chez les descendants (adultes) de ces patients ont révélé un « amincissement cortical », disséminé sur des « zones étendues de l’hémisphère cérébral droit. » Une nouvelle enquête a été menée récemment par cette même équipe des États-Unis, pour déterminer si, chez ces sujets à haut risque dépressif familial, un cortex plus épais est associé à une importance accrue de la religion ou de la spiritualité, comparativement aux sujets présentant le même risque familial, mais accordant une moindre importance aux préoccupations religieuses ou spirituelles.

Cette nouvelle étude de cohorte (rétrospective) concerne 103 adultes (âgés de 18 à 54 ans) dont un parent ou un grand-parent était déprimé (haut risque familial) ou pas (faible risque familial). L’importance accordée à la religion et à la fréquentation d’un lieu de culte ont été évaluées à deux occasions (à 5 années d’intervalle), et l’imagerie par résonance magnétique a permis de mesurer l’épaisseur du cortex cérébral. Ces mesures confirment l’existence d’une association (indépendante du risque familial) entre l’épaisseur du cortex et la place de la religion ou de la spiritualité, mais l’absence d’association avec la fréquentation concrète d’un lieu de culte. Les zones concernées par cette plus grande épaisseur du cortex chez les sujets préoccupés par la religion sont : les régions pariétales et occipitales des deux hémisphères cérébraux, le lobe frontal mésial (proche de la ligne médiane) de l’hémisphère droit, ainsi que le cuneus et le précuneus de l’hémisphère gauche. De plus, la magnitude de cette association se révèle plus marquée chez les sujets à haut risque familial qu’à faible risque, « particulièrement le long de la paroi mésiale de l’hémisphère gauche », dans la même région où a été précédemment observé un « amincissement significatif du cortex, associé à un risque de dépression. »

Cependant, précisent prudemment les auteurs, cette association « ne prouve pas l’existence d’une relation causale. » En définitive, il semble qu’un cortex plus épais (associé à une importance accrue des préoccupations religieuses ou spirituelles) pourrait « conférer une meilleure résistance au développement d’une maladie dépressive chez les sujets à haut risque familial de dépression grave. » Si le mécanisme précis de cette protection demeure inconnu, on présume qu’il fait peut-être intervenir « l’expansion d’une réserve corticale s’opposant à la vulnérabilité pour la dépression conférée par l’amincissement cortical. »

Dr Alain Cohen

Références

Lisa Miller & coll.: Neuroanatomical correlates of religiosity and spirituality : a study in adults at high and low familial risk for depression. JAMA Psychiatry 2013; 71: 128–135.

1) Miller L et coll. : Religiosity and major depression in adults at high risk: a ten-year prospective study. Am J Psychiatry 2012;169(1): 89-94.

http://www.jim.fr/medecin/actualites/medicale/e-docs/religion_et_depression_une_relation_corticale__144818/document_actu_med.phtml