Quand la musique modifie notre cerveau

Commentaire. Quand la musique modifie notre cerveau.

Une chronique de notre collaboratrice Cerise Fleurtys. Prof de piano et psychothérapeute.

Elle sait ce dont elle parle.

 

L’ARTICLE :

Quand la musique modifie notre cerveau

On dit que la musique adoucit les mœurs. On sait aujourd’hui qu’elle a également des répercussions dans le cerveau. Dans un article du Figaro, le journaliste Pierre Kaldy rapporte une étude des PNAS démontrant les modifications cérébrales liées à l’apprentissage de la musique.  » L’objectif des chercheurs était de voir les régions cérébrales impliquées lorsque l’on reproduit un son avec un instrument de musique » nous dit il.

Dans cette étude, le choix d’un instrument à corde , ici le violoncelle, a été déterminant car la concentration afin de maintenir la note juste est constante  »Ceci nous permet d’analyser précisément les mécanismes mis en place par le cerveau pour intégrer les gestes et les sons », précise Indiana Wollman, chercheuse en neurosciences cognitives de cette étude.

Les résultats ont été sans appel.

 »Lors de la première écoute, des aires auditives et prémotrices se sont activées dans le cerveau. Avec l’apprentissage, d’autres aires motrices sont entrées en jeu ainsi que celle de l’hippocampe qui intervient dans la mémorisation des morceaux. Le degré croissant de connexion entre les aires auditives et motrices a été mesuré, reflet d’une coordination toujours plus forte entre audition et motricité fine des doigts et des bras » rapporte le journaliste.

Selon Hervé Platel, chercheur en neuropsychologie à l’université de Caen-Normandie, les réponses cérébrales permettraient également de prédire à quelle vitesse les apprentissages pourraient se faire, grâce à l’analyse du cortex moteur supplémentaire.On pourrait ainsi, par IRM, voir la vitesse à laquelle un adulte pourrait accomplir l’apprentissage d’un instrument rien qu’en lui faisant écouter un air de cet instrument. Cela pourrait également s’étendre à d’autres prédispositions, sportives ou artistiques, qui associeraient  »des sensations visuelles ou spatiales couplées à des gestes très fins ». Pour conclure, Hervé Platel émet l’hypothèse que la vue d’autres personnes effectuant les bons gestes pourrait entraîner les enfants dans leurs apprentissages et  »peut-être même révéler en eux des talents insoupçonnés ».

Par Cerise Fleurtys

 

Article paru dans la Lettre Médecine du Sens n° 220