Philippe Dransart : A propos du Covid 19…
LE TEXTE :
A propos du Covid 19… par le Dr Philippe Dransart
“Le sort de tous est entre les mains de chacun” avons-nous récemment entendu à propos du confinement. Etre solidaire par le repli, curieuse contradiction n’est-ce pas… Quel sens à tout cela ?
L’état des lieux d’abord : Après les discours rassurants nous rappelant à juste titre que la banale grippe tue chaque année chez nous près de 10.000 personnes sans que cela fasse la une des médias, les images des hôpitaux saturés et des soignants décédés ont engendré une peur légitime… Les projections chiffrées ne sont pas rassurantes, n’ajoutons pas de la peur à la peur mais ne soyons pas davantage dans le déni ! “A peine plus de 3000 cas en Chine” dit-on… sauf qu’il ne s’agit là que d’un chiffre officiel, un chiffre que certains journalistes présents sur place – et par la suite réduits au silence – nous ont suggéré de multiplier par 10 voire 20… Une réalité s’impose à nous et nous devons la regarder en face : le Covid 19 n’a rien à envier à la grippe espagnole, laquelle nous a cependant enseigné l’efficacité du confinement, car les villes qui l’ont respecté à la lettre en ont été sorties quasiment indemnes.
Vive le confinement ? Oui, mais “Qu’en est-il de l’activité économique, vers quelle récession allons-nous ?” se demandent des voix inquiètes, des voix qui, lorsqu’elles nous gouvernent, profèrent parfois des injonctions contradictoires : regardez comment au “Restez chez vous” général s’oppose “La prime de 1000 € aux salariés qui poursuivent leur travail sur place”… sans parler de l’incitation donnée aux professionnels du bâtiment pour poursuivre leur activité “en prenant toutes les précautions nécessaires”, ce qui est facile à concevoir dans un bureau ministériel mais strictement impossible à réaliser dans la pratique ! De sorte que, ici comme ailleurs, le choix est clair :
La Bourse ou la Vie ?
La Bourse ou la Vie… “La sagesse, c’est reconnaître en toute chose l’intention qui la gouverne”disait Héraclite le philosophe grec. L’intention du Covid 19 c’est quoi, si ce n’est ce choix auquel nous sommes tous confrontés, d’une manière à la fois individuelle et collective ?
Notre bourse va en prendre un coup, c’est sûr ; aujourd’hui le tremblement de terre, et demain le tsunami… Garder la bourse ou survivre au tsunami ? Il est devenu évident, pour nombre d’entre nous, que courir après la consommation pour les uns mais aussi après la nécessité pour les autres – en cela moins chanceux que les premiers – ressemblait de plus en plus à une fuite en avant vers un mur… Imaginons – on peut rêver – que nous ayons le choix : que voulons-nous faire de notre existence ? Acquérir des “objets toujours plus”, un smartphone plus performant, une voiture chaque fois plus lourde de kilos superflus au détriment de l’air que nous respirons ? Tous ces objets sont devenus si indispensables qu’on en oublie les bonheurs simples, tandis que d’autres dans le même temps subissent la course à la nécessité… De quelle humanité voulons-nous ?
Dans leurs mégapoles, nos amis chinois redécouvrent une vérité depuis longtemps oubliée : le ciel est bleu… Imaginez la prise de conscience que cela représente, et le choix qui pourrait en résulter…
Le choix ? Certains parmi nous n’ont pas eu ce choix. Ils partent ou sont partis en éclaireurs pour ne pas en revenir et le prix est lourd… à commencer par ce médecin chinois qui, le premier, nous a alertés sur l’existence de cette maladie. De là où ils sont à présent, que nous les ayons connus ou non, puissent ces éclaireurs être nos guides au delà de la peine que nous éprouvons, afin que leur sacrifice ne soit pas inutile et qu’ils nous inspirent le choix juste, celuide ne pas retomber dans nos errances passées…
Choisir la Vie…
N’est-il pas curieux que nous soyons invités à la redécouvrir par le confinement ? En effet la vie c’est le mouvement, ce sont les échanges, aux antipodes de nos rues désertées… Curieuse contradiction n’est-ce pas, à ceci près que sans vie intérieure la vie extérieure ne peut être qu’apparence et égarement : regardez la manière dont, dans “le temps d’avant”, nous échangions une bise ou une poignée de mains sans forcément être entièrement “présents”dans notre geste… Imaginez le “temps d’après”, lorsque le bonheur et la joie de nous retrouver sans distance nous sera offert… Présents, nous sommes aussi invités à l’être aujourd’hui auprès de nos proches, de ces existences jusqu’ici “parallèles” et qui aujourd’hui se rencontrent – ce qui ne va pas forcément sans défi, j’en conviens, mais enfin : n’est-ce pas l’occasion de parler de choses essentielles ? Même les réseaux sociaux se mettent à parler de choses essentielles, et il s’y échange parfois aujourd’hui des idées d’une troublante beauté… Sans le confinement imposé par ce virus, qu’en serait-il de notre vie intérieure ?
“En toute situation mauvaise il y a la quintessence d’un bien” disait Shakespeare. Certes, j’entends des amis ça et là regretter les dérives égoïstes qui, hélas, font aussi partie de l’illusion largement partagée que nous sommes des êtres “séparés”, une illusion qui nous empêche devoir combien ce que nous faisons à l’autre c’est en fin de compte à nous que nous le faisons…
Soyons clairs, cette illusion n’est pas prête de disparaître mais ne nous lamentons pas à trop son propos, car dans les défis du temps présent nous avons aussi celui d’accepter que chacun soit responsable de lui-même : aussi risqué soit-il, ce libre arbitre qui nous a été donné n’est-il pas la plus belle preuve de confiance et d’amour du divin à notre égard ? Que notre regard se détourne de la négativité et de la peur pour voir avec émerveillement et chérir de son énergie et de son coeur l’émergence d’un Nouveau Monde…Car, comme le dit le poète :
La nuit la plus profonde
Au creux de l’heure sombre
Prépare avec Amour
L’éveil d’un Nouveau jour
Philippe Dransart
Annexe
Un signe des temps ?
Autrefois passionné de numérologie et souvent étonné de la pertinence des conclusions auxquelles m’amenait cette approche a priori si peu rationnelle, j’ai utilisé ce moyen pour voir si, concernant ce qui se passe aujourd’hui, cela nous menait quelque part.
Le résultat de l’addition théosophique de Covid 19 donne ceci : C3 + O6 + V4 + I9 + D4 auxquels on ajoute 19, ce qui fait 45, que l’on réduit à 4+5 = 9.
Le nombre neuf évoque la fin d’un cycle, qui prépare et précède le 10 évoquant le renouveau. Nos amis tarologues ne s’y sont pas trompés, en attribuant au 9 la carte de l’Ermite, qui symbolise un personnage âgé et solitaire qui s’avance dans l’obscurité, éclairé par sa seule flamme qu’il porte devant lui. Confinés par nécessité, nous entrons dans l’expérience de cetErmite solitaire, non pas replié sur lui-même comme certains le craignent, mais cheminant dans cette obscurité pour avancer à l’aide de sa seule lumière intérieure… N’est-il pas curieux que toute l’humanité soit invitée non pas tant au confinement mais surtout à faire une pause, une pause imposée, certes, mais qui requiert aussi notre adhésion si nous voulons qu’elle soit efficace. La carte qui suit l’Ermite est “la roue de la fortune”, qui évoque une roue dont le sens peut tourner d’un côté ou de l’autre selon la manière dont l’expérience de l’Ermite a été vécue… C’est aussi une carte d’espoir, de renouveau et de changement.
Changement… Toute cette souffrance va-t-elle “réussir”, si ce mot nous est permis, là où des décennies de bonnes intentions ont échoué à changer ce paradigme matérialiste dans lequel nous vivons ? Bien que née en 2019, cette maladie se développe en 2020, ce 20 qui, comme le notait une amie, marque depuis plusieurs siècles l’irruption de grandes pandémies : 1720 la peste, 1820 le choléra, 1918 / 1920 la grippe espagnole. Quant à 2020 c’est le 20 redoublé…Cela a-t-il une signification quelconque ? Pour nos amis tarologues, le 20 est la carte du jugement… lequel jugement, malgré les apparences, n’est pas évoqué dans un sens punitif, bien au contraire ! La carte représente un ange dont le son de la trompette est venu réveiller trois personnages, qui se tiennent debout et nus à côté d’une tombe ouverte… une tombe qui, disons le clairement, aurait bien pu les enfermer ! L’ange comme le son de sa trompe évoquent un réveil, une révélation… 2020, année de la révélation de l’humanité à elle-même ? De tout notre coeur, espérons-le…
Philippe Dransart
Texte paru dans la Lettre Médecine du Sens n° 292