« Perturbateurs endocriniens : même chez les enfants »

Commentaire. Perturbateurs endocriniens, même nos enfants sont touchés. Une excellent enquête dans 60 millions de consommateurs, encore disponible en kiosque. Ce dossier très bien fait avec la description du problème et tout un chapitre solution : « Comment éviter les perturbateurs ? »

Le Bisphénol A, aujourd’hui interdit, n’est plus retrouvé que chez 20% des enfants. Il a été remplacé par le Bisphénol S retrouvé chez 98% des enfants et qui est suspecté d’avoir les mêmes toxicités. Mauvaise nouvelle et un coup pour rien. Mais soyons logiques, le Bisphénol est utilisé pour son action, toute molécule ayant la même action a de fortes chances d’avoir les même effets. Il faut peut être renoncer à cette action (ici la souplesse des plastiques).

Et encore une fois, l’Union Européenne peine à prendre des décisions, la puissance des lobbies chimiques conduit le sort de nos enfants. Comment s’étonner en période d’élection d’un tel rejet de l’Europe ? 

 

L’ARTICLE :

Le Parisien constate en effet que « des traces de dizaines de perturbateurs endocriniens ont été retrouvées dans les cheveux d’enfants et d’adolescents âgés de 10 ans à 15 ans, selon une étude publiée par «60 millions de consommateurs» ».

Le journal explique que « l’association de consommateurs a fait analyser par un laboratoire indépendant une mèche de cheveux d’un panel de 43 personnes, habitant «sur tout le territoire» français, tant en ville qu’en milieu rural, pour y rechercher 254 substances «répertoriées comme des perturbateurs endocriniens potentiels ou avérés» ».

« Les résultats […] montrent que des polluants ont été détectés dans les cheveux de tous les jeunes participants : 23 à 54 molécules ont été retrouvées selon les enfants (34 en moyenne). Des résultats qui «suggèrent fortement» que les petits Français sont «tous contaminés» », relève Le Parisien.

Sylvie Metzelard, rédactrice en chef du magazine édité par l’association, remarque : « Aux très hautes autorités d’arrêter de jouer les poules mouillées et d’imposer des règles. (…) Et rappelons que la meilleure pression vient des consommateurs, capables de refuser d’acheter des produits non vertueux ».

Le Parisien relève que « le bisphénol A, perturbateur endocrinien [PE] avéré, n’a été retrouvé que dans 20% des échantillons, preuve de «l’efficacité» de son interdiction en France dans tous les contenants alimentaires depuis 2015, selon 60 millions de consommateurs. En revanche, le bisphénol S, utilisé en substitution, était présent dans 98% des échantillons, une «mauvaise nouvelle» pour l’association, car il est «fortement suspecté» d’avoir les mêmes effets sur la santé que son prédécesseur ».

Le quotidien ajoute que l’association de consommateurs « pointe aussi la présence chez plus de 70% des enfants de HAP, des substances issues de la combustion classées PE potentiels et, pour certaines, cancérigènes possibles. Autre point inquiétant, la persistance dans les analyses de PCB, retrouvés chez tous les enfants sauf un, alors qu’ils sont interdits en France depuis… 1987 ».

Le Parisien rappelle en outre que « l’agence Santé publique France a mis en évidence en décembre 2016 la présence de traces de PE chez quasiment toutes les femmes enceintes dans un panel de plus de 4000 personnes. L’Union européenne peine actuellement à se mettre d’accord sur une définition des PE qui permettrait de prendre des mesures réglementaires pour limiter leur impact sur la santé ».

Date de publication : 21 Avril 2017

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Article paru dans la Lettre Médecine du Sens n° 163