Obésité : plus de 650 millions de personnes dans le monde
Commentaire. Vivre et manger sainement vous met en bonne santé et vous protège des maladies.
Vivre mal, manger mal dans un monde pollué vous rend malade.
Elémentaire, mon cher Watson.
Et pourtant, à lire la presse médicale cette évidence ne semble pas si évidente.
Chaque semaine je vous communique des articles qui appuient ce principe de base de vie saine.
Et pourtant, la médecine semble réinventer perpétuellement l’eau chaude, sans même comprendre ce qui se passe.
L’ARTICLE :
Alors que l’insuffisance pondérale a diminué, l’obésité et le surpoids ont augmenté depuis 40 ans dans le monde, atteignant près de 13% de la population. Des chercheurs anglais de l’Imperial College de Londres publient dans The Lancet les résutats d’une méta-analyse examinant les tendances de l’indice de masse corporelle (IMC) dans les différentes régions du monde (200 pays) de 1975 à 2014. Si les tendances de ces dernières années se confirment, aucun pays ne sera en mesure d’enrayer l’épidémie qui pourrait toucher une personne sur cinq en 2025.
Les auteurs ont examiné les données de population de plus de 19,2 millions d’individus de plus de 18 ans (1968 bases de données). Ils constatent qu’alors que l’insuffisance pondérale était deux fois plus importante que l’obésité en 1975, quarante années plus tard les personnes obèses représentent 13% de la population mondiale et sont plus nombreuses que celles en sous-poids. L’insuffisance pondérale reste un problème de santé publique en Asie (Inde) et en Afrique (Timor oriental).
L’évolution de l’IMC moyen a augmenté de 21,7 (IC95%= [21,3-22,1]) en 1975 à 24,2 (IC95%= [24,0-24,4]) en 2014 chez les hommes ; de 22,1 (IC95%= [21,7-22,5]) en 1975 à 24,4 (IC95%= [24,2-24,6]) en moyenne en 2014 chez les femmes. Soit une augmentation de 1,5kg en moyenne par personne chaque dizaine d’années.
Ces moyennes diffèrent selon les régions : de 21,4 kg/m2 en Afrique centrale et Asie du Sud à 29,2 en Polynésie et Micronésie chez les hommes et 21,8 et 32,2, respectivement, chez les femmes. Les plus fortes hausses d’IMC sont retrouvées dans les pays anglophones à revenus élevés.
En France, ces tendances sont retrouvées chez les hommes, les femmes françaises, comme les Européennes (exceptées les Anglo-saxonnes) étant moins touchées par l’épidémie.
Par le Dr Sophie Florence (Paris)
Référence :
NCD Risk Factor Collaboration
Trends in adult body-mass index in 200 countries from 1975 to 2014: a pooled analysis of 1698 population-based measurement studies with 19•2 million participants
Lancet Volume 387, No. 10026, p1377–1396, 2 April 2016
Date de publication : 2 Mai 2016
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Article paru dans la Lettre Médecine du Sens n° 116