Naco : le coup de sang de l’Académie de médecine

Commentaire.

Publié dans la lettre de Médecine du sens n° 28.

Un article qui nous parle du scandale des nouveaux anti coagulants (NACO).
Revenons un peu sur l’historique de cette affaire. La médecine possède dans ce domaine depuis 50 ans des anticoagulants simples, pas chers et efficaces : les Anti vitamine K, avec en plus un antidote facile en cas d’accident. Simple, mais des molécules tombées dans le domaine public, sans plus de marge pour bigpharma. Peu importe, développons de nouvelles molécules pour retrouver de la marge. Seulement voilà, ces molécules, et les rapports sont formels, n’apportent rien de nouveau. Aucune raison de les mettre sur le marché.

Mais le lobby pharmaceutique réussit quand même à les faire autoriser, ce qui est au fond contraire à toutes les régles, et pire encore à 75 euros / mois au lieu de 12,5 euros / mois pour nos bon vieux AVK. 

A force de publicité auprès des médecins ils ont déjà envahi sans rien apporter 50% du marché avec un surcoût de 2 milliards et à terme de 4 milliards. Une paille..pour rien.

Mais pire, ils s’avèrent toxiques et incontrôlables en cas d’accident. Les morts se multiplient.

L’académie de médecine s’insurge contre ces médicaments, mais ça continue….

L’ARTICLE :

Revue de presse Mediscoop du 2014-06-12

Libération indique que concernant ces « médicaments, anticoagulants, ruineux pour la Sécu et attaqués en justice par de nombreux décès par hémorragies, déjà dans le collimateur des agences sanitaires et du ministère de la santé », l’Académie de médecine « recommande les vieux AVK plutôt que les nouveaux anticoagulants oraux dont elle fustige l’absence de bénéfices sanitaires et le manque d’antidotes en cas d’hémorragie ».
Le quotidien rappelle que « pris par 1,5 million de Français, naco et AVK sont essentiellement prescrits à des malades âgés souffrant de troubles cardiaques, pour prévenir la formation de caillots dans les veines et les accidents vasculaires cérébraux » et que bien qu’ils « sauvent de nombreuses vies », « ils peuvent provoquer de graves hémorragies ».
Libération souligne que selon le rapport de l’Académie de médecine coécrit par un ancien responsable de la HAS (Gilles Bouvenot, auteur principal, avec Jean-Paul Bounhoure, Jean-Louis Montastruc et André Vacheron), « il n’existe à l’heure actuelle aucun argument scientifique pour privilégier les naco ».
Libération précise également que « les naco sont, pour l’instant, dépourvus d’antidote, inconvénient majeur face aux situations d’urgence traumatique ou chirurgicale », et livre un chiffre : «  302 morts liés au Pradaxa et au Xarelto ». « Les deux premiers naco ont été déclarés aux services de pharmacovigilance français. Il sont en réalité bien plus nombreux », poursuit Libération qui donne en repère l’année 2012, date à partir de laquelle « les nouveaux anticoagulants oraux », « lancés à partir de 2009 », « ont vu leurs ventes exploser ».
Libération indique que les naco « bénéficient d’un tarif six fois supérieur aux AVK (75 € par mois contre 12,5 ». Le quotidien poursuit : « Vu les chiffres et le dépôt des dernières plaintes, les autorités on décidé de réagir. En novembre, l’ANSM et la HAS ont communiqué ensemble pour informer les patients et tenter d’endiguer les prescriptions injustifiées » et souligne également que « Marisol Touraine a pour sa part écrit à la HAS pour lui demander de réévaluer les naco, afin qu’ils ne soient plus prescrits qu’en deuxième intention ». « Résultats attendus cet automne », conclut Libération.

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