Moins d’eczéma pour ceux qui sont nés par voie basse !

Commentaire.

L’eczéma est une maladie de la séparation. Elle parle de la manière dont l’enfant, au départ très dépendant, va progressivement progressivement acquérir, s’approprier, ses qualités et son autonomie.

Dans ces conditions, il est logique que l’accouchement par voie basse ait une action très positive.

L’accouchement est une forme de première épreuve partagée par l’enfant et la mère. Il crée une forme d’union sacrée mère – enfant.

La sécrétion d’endorphine liée à la douleur a une action très positive. On sait que dans les couples c’est le fait d’avoir passé ensemble les premières épreuves qui les soudent. L’endorphine est le médiateur de cette expérience.

Un couple mère-enfant qui a bien fonctionné, transmet à l’enfant la richesse de l’expérience et par là une première phase d’apprentissage. L’accouchement est la première coopération active mère-enfant. Il est aussi le premier acte d’autonomie de l’enfant. C’est lui en effet, quand on le laisse faire, qui déclenche l’accouchement. Et dans un accouchement bien vécu il a un rôle très actif et non pas seulement passif comme on a pu l’imaginer longtemps.

Dernière chose, pour ceux qui ont vécu la césarienne. C’était une nécessité et elle a permis de voir naitre en toute sécurité un bel enfant ; alors pas de culpabilité.

Notons aussi le rôle des antibiotiques.

Le risque plus important d’asthme et allergie en cas de césarienne.

Mais c’est le même ensemble physiopathologique. Eczéma, Asthme, Allergie.

 

L’ARTICLE :

La naissance par césarienne a été associée à une augmentation du risque d’allergie et d’asthme chez l’enfant tout comme l’utilisation d’antibiotiques dans la période prénatale.
Cette association a été expliquée par l’impact de ces mesures sur le microbiome intestinal et sur le développement du système immunitaire du nourrisson.

Une étude a été menée dans la cohorte de naissance américaine WHEALS pour savoir si l’utilisation de médicaments dans la période prénatale modifiait l’association entre le type de délivrance et l’apparition d’un eczéma chez l’enfant à l’âge de 2 ans.
La cohorte concernait 1 258 femmes enceintes ; 723 enfants ont été examinés à l’âge de 2 ans avec des données compètes pour 596 d’entre eux.
Un dosage d’IgE totales et spécifiques (acarien, chat, chien, graminées, ambroisie, Alternaria, œuf,  arachide, lait et blatte) a été pratiqué chez ces enfants.

La plupart des enfants étaient nés par voie basse (376 soit 63,1 %) et pour 243 (64,6 %) d’entre eux, la mère avait reçu des antibiotiques systémiques ou des antifongiques vaginaux pendant la grossesse.
Les enfants nés par voie vaginale étaient moins susceptibles d’avoir de l’eczéma que les enfants nés par césarienne (risque relatif ajusté [RRa] pour l’origine ethnique = 0,77 ; intervalle de confiance à 95 % [IC 95 %] : 0,56 à 1,05).

Cette association s’est avérée plus forte, mais de façon non significative, pour les enfants nés par voie basse et dont la mère n’avait pas pris d’antibiotiques systémiques ni de topiques vaginaux antifongiques (RRa= 0,69, IC 95 % : 0,44 à 1,08) comparativement aux enfants nés par voie basse mais dont la mère avait pris des antibiotiques systémiques ou des topiques vaginaux antifongiques  (RRa = 0,81, IC 95 % : 0,57 à 1,14).

Un effet protecteur vis-à-vis de la sensibilisation allergique a par ailleurs été mis en évidence en cas de naissance par voie vaginale (RRa = 0,86, IC 95 % 0,72 à 1,03). Le niveau de protection était par contre similaire que la mère ait ou non pris un traitement antibiotique ou antifongique.

Aucune association n’a été notée avec le taux d’IgE totales.

Ce travail confirme le rôle protecteur de la naissance par voie basse sur le risque de sensibilisation allergique et d’eczéma. Celui-ci pourrait cependant être atténué par la prise d’antibiotiques ou d’antifongique par la mère pendant la grossesse.

Dr Geneviève Démonet

Références

Wegienka G et coll. : Combined effects of prenatal medication use and delivery type are

associated with eczema at age 2 years. Clin Exp Allergy, 2015; 45: 660-668

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