« Médicament anti-DMLA, le bras de fer se poursuit »
Commentaire. Le laboratoire Roche possède la licence de deux produits pour lutter contre la DMLA.Le Lucentis et L’Avastin. (voir article paru dans la Lettre Médecine du Sens n° 21 lien : https://www.lessymboles.com/dmla-soupcons-dentente-illegale-entre-roche-et-novartis-%E2%80%A8/)
Il a obtenu une licence AMM pour le 1er Lucentis à presque 800 euros par mois et ne l’a pas demandé pour l’Avastin à quelques 50 euros par mois alors que les deux sont aussi efficaces. Résultat : cela coûte quasiment 800 millions d’euros par an à la Sécurité Sociale rien qu’en France, sans aucun bénéfice.
Pire Roche utilise tous les prétextes pour conserver ces profits totalement injustifiés.
L’ARTICLE :
La Croix note à son tour que « le laboratoire Roche vient d’informer les autorités sanitaires de son refus de voir son médicament, l’Avastin, être utilisé pour traiter des dégénérescences maculaires liées à l’âge (DMLA). Ce produit est pourtant nettement moins cher que les autres médicaments sur le marché ».
Le journal observe ainsi que « c’est une bataille à la fois médicale, économique et politique. Et qui concerne indirectement plusieurs milliers de personnes ». Le quotidien explique notamment que « de fortes économies pourraient être faites si les ophtalmologistes utilisaient plutôt l’Avastin, un médicament du cancer qui, a-t-on découvert dans années 2000, présente aussi une efficacité contre la dégénérescence maculaire ».
La Croix souligne qu’« une injection d’Avastin ne coûte qu’entre 30 et 50 €. Le problème est que ce produit ne dispose pas d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) dans cette indication. Pendant un temps, cela n’a pas empêché certains hôpitaux de l’utiliser hors AMM. Mais cette pratique a été interdite en 2012 par les autorités qui, désormais, souhaitent mettre en place une recommandation temporaire d’utilisation (RTU). Ce dispositif permettrait aux médecins d’utiliser le produit dans un cadre juridique sécurisé ».
Yannick Plétan, directeur médical de Roche France, remarque cependant que « l’Avastin n’a pas été développé pour traiter des DMLA. Il n’est pas fabriqué, ni conditionné pour cet usage. Et notre société, qui n’a aucune expérience, ni savoir-faire dans le domaine ophtalmologique, estime qu’elle ne peut endosser la responsabilité du suivi de cette RTU ». L’ANSM indique pour sa part que « la responsabilité de ce suivi incombe à la firme ».
La Croix observe enfin que « les ophtalmologistes, eux, restent prudents ». Le Pr Laurent Kodjikian, chef adjoint du service d’ophtalmologie du CHU de la Croix-Rousse de Lyon et administrateur de la Société française d’ophtalmologie, déclare ainsi : « Nous sommes favorables à la RTU mais il existe encore des freins à l’usage de l’Avastin. Si on veut vraiment faire des économies, il faut utiliser l’Avastin pour tous les patients, y compris les 80% traités en cabinet de ville. Or, ce produit doit être préparé avec soin et uniquement dans les pharmacies hospitalières ».
Le praticien observe qu’« il faudrait surtout utiliser la RTU pour faire baisser les prix des autres médicaments sur le marché ».
Date de publication : 24-06-2015
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Article paru dans la Lettre Médecine du Sens n° 75