« Maladie de Lyme : l’Académie de médecine relance le débat »

Commentaire. Maladie de Lyme, encore en débat. 

Là aussi les résistances ont la peau dure. Le professeur Peronne, un des meilleurs spécialistes de cette maladie, nous dit qu’elle est en explosion. Tous les médecins le voient tous les jours, mais l’académie continue de rester sur des positions de déni.

Pourquoi ? 

Est-ce une forme de refus d’évoluer et de voir, est-ce une manière de cacher le déni d’hier par le déni de demain. Un petit noyau continue avec les spécialistes américains à nier le problème.  C’est un des grands scandales à venir.

 

L’ARTICLE :

C’est ce qu’indique Anne Jeanblanc dans Le Point, qui note que « selon elle, rien ne prouve que les piqûres de tique soient responsables de signes subjectifs comme des douleurs, des maux de tête et une fatigue inexpliquée ».

La journaliste relève ainsi : « Les associations de lutte contre la maladie de Lyme vont apprécier ! Alors qu’elles se battent pour que les multiples problèmes de santé liés à la maladie de Lyme soient reconnus et pris en charge, alors qu’elles ont obtenu avant l’été du ministère de la Santé la promesse d’un plan d’action national contre cette affection (qui devrait être lancé ce mois-ci), l’Académie de médecine jette un pavé dans la mare ».

« Elle a consacré une séance à cette pathologie afin de mettre à la disposition de la classe politique des connaissances «validées et discutées» sur les conséquences de l’infection par des bactéries du genre Borreliella », note Anne Jeanblanc.

Celle-ci observe que « contrairement aux affirmations du Pr Christian Perronne, de l’hôpital Raymond-Poincaré (AP-HP, Garches), qui évoque régulièrement une «explosion de la maladie de Lyme», les données épidémiologiques nationales recueillies par le réseau des médecins Sentinelles ne montrent pas de progression significative de l’incidence de la maladie de Lyme depuis 2009, a indiqué le Pr Benoît Jaulhac, du centre national de référence des Borrelia (Strasbourg) ».

La journaliste remarque que « la moyenne se situe autour de 40-50 cas pour 100.000 habitants, même si, en Alsace, elle atteint 160-200 cas pour 100.000 habitants ». Muriel Vayssier-Taussat, vétérinaire à l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), précise que « la douceur hivernale, la progression du gibier et de la surface forestière favorisent la multiplication des tiques ».

Anne Jeanblanc poursuit : « Si l’infection est détectée et traitée rapidement, les patients guérissent. Malheureusement, 1 fois sur 2, la piqûre n’est pas repérée. L’érythème migrant […] disparaît en 4 à 6 semaines et la bactérie peut s’attaquer à différents tissus. Dans cette phase, les atteintes neurologiques (avec notamment une paralysie du nerf facial) et articulaires sont fréquentes en Europe, explique le Pr Daniel Christmann (hôpitaux universitaires de Strasbourg) ».

La journaliste observe que « malgré une description précise des conséquences médicales de l’infection par les bactéries, le Pr François Bricaire (Pitié-Salpêtrière, AP-HP) s’interroge sur certains effets à long terme de l’infection ».

« Pour lui, il reste à prouver que cette maladie est «responsable de signes cliniques subjectifs (douleurs, maux de tête, troubles de la mémoire, fatigue inexpliquée)». Il récuse donc l’existence d’une forme chronique devant être traitée par une association d’antibiotiques et d’antiparasitaires », note Anne Jeanblanc.

Le Pr Bricaire déclare ainsi qu’« actuellement, le Lyme, problématique de pays riches, s’avère être le plus souvent une mauvaise réponse à des patients qui souffrent et souhaitent que leurs plaintes soient entendues et suivies d’effet ».

La journaliste conclut que « le seul point qui rapproche toutes les personnes concernées, malades et médecins, est la nécessité de réaliser des études contrôlées ».

 

Date de publication : 22 Septembre 2016

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Article paru dans la Lettre Médecine du Sens n° 132