« L’important est d’être en harmonie DE LA VIE avec soi-même » – La vie – 21 Novembre 2013
Pourquoi certaines personnes sont-elles toujours fatiguées et d’autres toujours en pleine forme ? Notre niveau d’énergie varie-t-il selon les saisons ou les âges de la vie ? Olivier Soulier, médecin, nous éclaire.
L’alimentation, l’âge, les saisons ou notre état psychique influent tour à tour sur notre vitalité.
Mais la nature, la créativité et des sentiments positifs comme la joie sont aussi à même de nourrir cet étonnant moteur qui est en nous. Explications par le Dr Olivier Soulier, médecin homéopathe et acupuncteur à Marcq-en-Baroeul (59).
LA VIE . Sommes-nous tous égaux face à l’énergie ?
Olivier Soulier. L’énergie, c’est le moteur de la vie. Elle est présente partout, aussi bien dans notre environnement extérieur (l’électricité, l’énergie pétrolière, celle qui sert à faire fonctionner les voitures…) qu’à l’intérieur de notre organisme. Grâce à l’oxygénation et à la transformation des aliments, nous en fabriquons sans cesse. Nous sommes conçus pour vivre avec un niveau optimal. Dès la naissance, il peut y avoir des différences sensibles entre les êtres car ce qui se passe pendant la grossesse influe sur l’énergie du bébé. Si une femme vit un choc ou un stress important, celui-ci devra faire des efforts et mettre en place des mécanismes de compensation pour maintenir la quantité d’oxygène dont il a besoin. Une fois adulte, la personne sera plus vite angoissée, plus vulnérable que les autres, mais aussi plus courageuse, car elle aura appris à se battre très tôt. Par ailleurs, nous avons tous une qualité d’énergie différente. Une personne pourra courir un
marathon mais aura du mal à s’occuper de ses enfants, par exemple. Chaque être étant différent, il s’agit de trouver pour chacun le lieu d’expression approprié de sa propre énergie.
Pourquoi certaines personnes sont-elles toujours fatiguées et d’autres toujours en forme ?
o.S. L’alimentation, la qualité de sommeil, le fait de pratiquer régulièrement une activité physique adaptée, de consommer des toxiques ou non influent sur le niveau d’énergie d’une personne. Mais le plus important, c’est d’être en harmonie
avec soi-même et de vivre la vie qui nous correspond. Si notre travail ne nous convient pas, que nous vivons dans un climat conjugal tendu ou dans un environnement toxique, notre niveau d’énergie ne peut pas être optimal. Nous devons aussi
prendre en compte les conflits psychiques non résolus. Une personne qui se fait « vampiriser » par un parent, un conjoint, un collègue… ou qui porte des fardeaux qui ne sont pas les siens perd une quantité considérable d’énergie. Elle peut
ainsi se sentir « vidée » sans savoir pourquoi alors qu’elle a une bonne hygiène de vie.
Notre niveau d’énergie est-il différent selon les saisons ?
o.S. Oui. À l’automne et pendant l’hiver, nous entrons dans une énergie d’intériorisation et de concentration. Le printemps correspond à une période de montée de celle-ci tandis que l’été est associé à une période où elle se répartit. Pour ne pas la perdre, nous devrions respecter le cycle des saisons en adaptant nos activités et en respectant les besoins du corps, notamment de repos.
L’énergie varie-t-elle selon les âges de la vie ?
o.S. Selon la médecine chinoise, l’énergie est à son apogée à 21 ans. À partir de cet âge, nous commençons à vieillir et notre potentiel se met à décroître doucement. Cela ne veut pas dire que nous n’avons plus d’énergie à l’âge adulte mais que nous allons l’utiliser différemment. À 20 ans, nous disposons d’une grande quantité de vitalité que nous utilisons en vivant des expériences nombreuses et variées ou en faisant des excès de toutes sortes. Cela permet de vivre des expériences qui seront par la suite fondatrices. À 40 ou 50 ans, nous sommes davantage centrés. Nous aurons plus de facilité à prendre les décisions qui sont justes pour nous. L’expérience et la sagesse acquises nous permettent ainsi d’économiser de l’énergie et, comme nous en avons moins, nous savons mieux la gérer.
Quels sont les grands moteurs d’énergie ?
o.S. Le fait de rester en contact avec la nature, les promenades, la contemplation de la beauté d’un paysage, le fait de pratiquer des activités dans un environnement naturel la nourrissent. La création au sens large (arts, musique, sport, danse, activités intellectuelles…) participe au maintien d’une bonne énergie. L’amour, sous toutes ses formes d’expressions, est aussi fondamental : l’humour, la joie, le jeu, le partage et les passions sont ainsi des nourritures pour l’âme. Enfin, la spiritualité est un autre facteur important. Ces quatre sources représentent des forces de régénération énergétique.
À l’inverse, quels sont les facteurs qui la bloquent ou la diminuent ?
o.S. Le recours aux substances toxiques (tabac, alcool, pesticides…), affecte notre niveau d’énergie. Sur le plan psychique, certaines manières d’être au monde en bloquent la bonne circulation : chercher à tout contrôler, ne pas être en accord avec soi-même, vivre dans le déni… sont des attitudes qui peuvent l’entraver. Mais pour que l’énergie soit puissante, le plus important est d’être dans son chemin de vie. En cas de manque d’énergie, c’est d’abord sur cette question qu’il faut s’interroger.
INTERVIEW : Nathalie Perron.
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Publié dans la lettre de la Médecine du sens n° 6