Les principaux facteurs de risque d’Alzheimer
Commentaire. Cet article parle de tous les facteurs de risque de la maladie d’Alzheimer.
En fait cela devient clair, quand on comprend que l’Alzheimer est une maladie de fin de ligne. Quand un individu a tout au long de sa vie été confronté à des conflits qu’il n’a jamais pu ou su affronter et régler. Chaque élément, dit «facteur de risque» nous parle d’une de ces voies de conflit logiquement.
Obésité et conflit affectif majeur sur la relation à la mère et au père. Diabète type 2 dans la même ligne. Tabagisme manque du père. Artériosclérose des carotides, difficulté à laisser passer la vie, et sensation perpétuelle d’être dominé empêché de vivre, comme pris à la gorge. Faible niveau d’éducation qui ne permet pas aussi facilement de prendre sa vie en main. Dépression, marque d’un état de soumission chronique, difficulté à remettre en cause les souffrances et la vision de son enfance. Alice Miller parlait de l’art de se leurrer.
Hypertension artérielle, je crois plus au pouvoir du pouvoir qu’au pouvoir de l’amour. Homcystéine, témoin d’un mauvais métabolisme est un marqueur général de souffrance.
Logique donc qu’en bout de ligne tout cela puisse conduire à la maladie d’Alzheimer.
Bon allez, prenons-nous en main au plus vite pour nous accomplir et n’oubliez pas : fuyez les anxiolytiques et les somnifères qui vous empêchent d’affronter vraiment la vie.
L’ARTICLE :
Ils sont neuf. Neuf facteurs de risque de maladie de démence, type maladie d’Alzheimer, qui ont retenu l’attention du Pr Wei Xu, neurologue du Centre sur la mémoire et l’âge de l’université de Californie, à San Francisco. Avec ses collègues de l’université de Qingdao en Chine, il a regroupé et analysé 351 études publiées entre 1968 et 2014 pour aboutir à ces neuf déterminants: obésité, tabagisme, athérosclérose des artères carotides (du cou), diabète de type 2, faible niveau d’éducation, dépression, hypertension artérielle, taux d’homocystéine élevé dans le sang et fragilité générale.
Le Pr Florence Pasquier, responsable du centre mémoire du CHU de Lille, n’est pas étonnée par cette liste: «Ils sont étudiés depuis de nombreuses années.» De fait, il existe une pléthore de paramètres suspectés d’influer sur le risque de déclencher un jour une maladie d’Alzheimer, mais l’intérêt du travail publié le 20 août dans le Journal of Neurology Neurosurgery & Psychiatry est d’avoir soustrait mathématiquement de cette masse neuf critères qui seraient, à eux seuls, responsables des deux tiers du risque de démence.
«C’est un travail titanesque qui a été réalisé, commente le Pr Philippe Amouyel, professeur de santé publique au CHU de Lille et directeur d’unité Inserm, mais comme toutes les études elle possède ses biais, et ce qu’il faudrait maintenant, c’est une grande étude européenne financée par les États pour confirmer les bénéfices d’une stratégie de prévention fondée sur le contrôle des facteurs de risque.» Un investissement qui serait profitable, y compris économiquement, si les résultats permettent d’identifier les leviers d’action les plus efficaces. «C’est le seul moyen d’atteindre une masse critique (en nombre de patients, NDLR) pour avoir en quelques années la réponse à cette question cruciale», poursuit le Pr Amouyel.
Pour le Pr Bruno Dubois, chef du service des maladies cognitives et comportementales à La Pitié Salpêtrière (Paris), il faut distinguer la maladie d’Alzheimer des autres causes de démence: «La démence est un syndrome qui résulte de plusieurs causes (vasculaires, nutritionnelles, endocriniennes…) et si on agit sur ces facteurs on va faire régresser la fréquence de la démence. C’est plus compliqué pour la maladie d’Alzheimer qui est une démence dégénérative, mais on peut penser que ces facteurs de risque agissent aussi soit directement soit indirectement sur l’expression de la maladie.»
L’étude du Pr Xu sur les démences souligne le poids de certains facteurs de risque déjà clairement identifiés sur le plan cardiovasculaire. Lutter contre l’hypertension artérielle, l’obésité ou le tabagisme ne peut pas faire de mal à la santé. Le seul paradoxe serait qu’en augmentant l’espérance de vie on favorise l’apparition de maladies liées à l’âge, comme les cancers ou l’ostéoporose.
Retarder l’apparition des symptômes
En intervenant sur les facteurs de risque cardiovasculaire, l’idée ne serait pas d’éviter la maladie d’Alzheimer mais de retarder l’apparition des symptômes… Et pourquoi pas jusqu’à la mort. Le bénéfice serait double, d’abord pour le patient qui éloignerait le handicap induit par la maladie, ensuite pour la société car le coût de la prise en charge est lourd, même si une étude récente fait espérer une stagnation de la courbe (voir ci-contre).«Même si on ne joue probablement pas sur la physiopathologie (mécanisme anormal, NDLR) de la maladie elle-même, explique le Pr Dubois, il y a un intérêt à retarder l’apparition des symptômes.»
«L’épidémiologie peut fournir des pistes, admet le Pr Amouyel, mais la difficulté supplémentaire avec la démence, c’est que la maladie commence probablement quinze ou vingt ans avant l’apparition des premiers signes de cette maladie. Or, pour savoir si un facteur de risque cause la maladie, et non l’inverse, il faut être sûr qu’il précède la maladie.»
S’ajoutent à ce puzzle les effets de la maladie. «Ainsi, explique le Pr Pasquier, l’obésité est un facteur de risque vasculaire, mais d’un autre côté, la perte de poids précède le diagnostic de maladie d’Alzheimer, qui, comme on le sait maintenant, s’installe très insidieusement avant les premiers troubles cognitifs évidents.»
Mais comment expliquer, par exemple, que le tabagisme n’apparaisse comme augmentant le risque de démence qu’à partir de fortes consommations (un paquet par jour pendant cinquante-cinq ans ou deux paquets par jour pendant vingt-sept ans)? Pour le Pr Pasquier, «le tabagisme est en effet surprenant, mais il ne faut pas oublier le biais possible d’un décès plus précoce chez les fumeurs qui masquerait le risque de maladie d’Alzheimer ultérieur, d’une part, et rappeler que les études épidémiologiques montrent un lien entre deux choses (par exemple une maladie et un facteur de risque) mais n’apportent pas la preuve d’un lien direct ni de causalité entre les deux».
Complexe? Oui, raison de plus pour lancer une grande étude européenne.
Par damien MascretService infographie du Figaro – le 24/08/2015
Article paru dans la Lettre médecine du Sens n° 80