« Les pigeons démontrent une incroyable capacité à identifier des cancers »
Commentaire. Les pigeons savent identifier les cellules cancéreuses en lisant des images de cellules. Etonnant. Nous avions vu cette femme qui pouvait reconnaitre la maladie de Parkinson à l’odeur. (Article paru dans la Lettre Médecine du Sens n° 89. Lien : https://www.lessymboles.com/une-femme-decouvre-que-la-maladie-de-parkinson-a-une-odeur/)
L’ARTICLE :
Román Ikonicoff indique dans Science et Vie que « bien entrainés, les pigeons seraient capables de reconnaître des cellules ou des tumeurs cancéreuses sur des images ».
Le journaliste relève en effet que « les pigeons atteignent des scores de l’ordre de 75% à 85% de reconnaissance de formations cancéreuses sur des séries de clichés présentant ou pas de telles pathologies – les oncologues y réussissant à 97% ».
« Loin d’être anecdotique, ce résultat ouvrirait à des applications bien réelles, aussi bien pour la pratique médicale elle-même que dans la conception de nouvelles technologies d’imagerie médicale voire de reconnaissance automatique (I.A.) », remarque Román Ikonicoff.
Le journaliste indique ainsi qu’« une série d’expériences menée [sur des pigeons] par des chercheurs de l’université de Californie à Davis et de l’université de l’Iowa révèle que leur aptitude à diagnostiquer des cancers sur des clichés est quasiment aussi bonne que celles des cancérologues ».
Román Ikonicoff explique que « leur système visuel est au centre de cette compétence, système qui par bien des aspects est similaire au nôtre et sert de “modèle animal” aux études médicales. Aussi les chercheurs américains ont décidé de tester la capacité du pigeon de ville (Columba livia) dans la perspective d’identifier des paramètres cognitifs visuels cruciaux ».
Le journaliste note que « des cohortes de 4 à 8 pigeons ont été utilisées pour chaque expérience. Dans la première, les pigeons devaient déterminer si un cliché présentant une coupe histologique contenait ou non des cellules malignes ».
« Les pigeons ont été d’abord entrainés sur 144 clichés pendant 15 jours à raison d’une heure par jour : […] ils devaient taper du bec sur une ligne bleue ou une ligne jaune selon que le cliché comportait des cellules malignes ou non », relève Román Ikonicoff.
Le journaliste note que « quand la réponse était correcte, ils recevaient une récompense. […] Certains étaient entrainés sur des clichés en noir et blanc, d’autres en couleur, d’autres avec des taux de compression numérique plus ou moins élevés, d’autres avec des contrastes variables… ».
Román Ikonicoff observe qu’« au début, le taux de réponse correcte était de 50%, […] ce qui représente une réponse aléatoire… Mais peu à peu, associant la règle de la récompense aux particularités visuelles des clichés, ils ont amélioré leur score ».
Le journaliste indique en effet qu’« après ces phases d’entrainement, […] ces pigeons ont été soumis aux mêmes clichés, mais également à de nouveaux clichés, non vus auparavant, ainsi qu’à des clichés représentant des coupes histologiques connues mais agrandies à différentes échelles ou retournées à 90°, 180°, 270°… ».
« Selon le type de variation […] leur score moyen de réponses correctes était différent mais se situait dans une fourchette allant de 75% à 85% (et parfois plus), prouvant ainsi, hors leur fantastique don de mémoire, leur capacité à reconnaitre réellement la présence ou l’absence de cellules cancéreuses », souligne Román Ikonicoff.
Le journaliste précise que « d’autres expériences ont été menées, sur des mammographies présentant des micro-calcifications et des mammographies présentant des masses – toutes choses liées au diagnostic précoce de cancers du sein mais fort difficiles à diagnostiquer par les médecins. Dans le premier cas, les résultats ont été comparables aux précédents, dans le second, les pigeons n’ont pas réussi à discriminer entre les cas bénins et les cas malins, prouvant par-là la limite de leurs capacités ».
Román Ikonicoff conclut que cette « compétence non connue des pigeons […] devrait servir la médecine. Il ne s’agit pas bien sûr d’imaginer que dans l’avenir chaque oncologue aura son pigeonnier dans lequel ses hôtes effectueront une pré-classification des clichés ».
« Les chercheurs pensent surtout que la compétence des pigeons pourrait servir à tester de nouvelles techniques d’imagerie numérique : chaque nouvel outil de diagnostic serait ainsi présenté en premier à des pigeons pour évaluer leur intérêt et efficacité, avant de passer à la phase des tests avec les médecins – très couteux en temps et en argent », note le journaliste.
Román Ikonicoff ajoute que selon les auteurs américains, « l’approfondissement de l’étude des compétences cognitives visuelles des pigeons pour la détection des cancers pourrait servir […] à la conception de systèmes automatiques de reconnaissance de cette pathologie ».
Date de publication : 02-12-2015
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Article paru dans la Lettre Médecine du Sens n° 94