« Les perturbateurs endocriniens seraient encore plus nocifs qu’on le pensait »

Commentaire. Le rôle fondamental des toxiques dans la genèse de l’autisme.

Dans ce sens, cet article nous dit que les perturbateurs endocriniens sont beaucoup plus perturbateurs que simplement endocriniens. Pire que le pire imaginé.

 

L’ARTICLE :

Le Parisien note qu’« accusés depuis longtemps de diminuer la fertilité humaine, les perturbateurs endocriniens, comme le Bisphénol A, sont de plus en plus soupçonnés d’avoir d’autres effets nocifs, notamment sur le système immunitaire et la fonction respiratoire chez l’enfant, ou encore de favoriser le diabète ».

Le journal cite ainsi Gérard Lasfargues, directeur général adjoint de l’Agence française de sécurité alimentaire et sanitaire (Anses), qui a remarqué lors d’un colloque sur les perturbateurs endocriniens, la semaine dernière à Paris, que « nous commençons à avoir des confirmations chez l’homme d’un certain nombre d’effets qui étaient prouvés expérimentalement chez l’animal ».

Bernard Jegou, chercheur à l’Inserm, a relevé que « le grand enseignement de ces dernières années est que le focus s’est élargi : on ne parlait que de l’impact sur la reproduction, on parle aujourd’hui des systèmes immunitaires, de cofacteurs vis-à-vis de certains cancers (sein, prostate), de maladies métaboliques ».

De son côté, Patrick Fenichel, chercheur au CHU de Nice, a souligné que « l’augmentation de la prévalence du diabète suit dans les dernières décennies exactement l’évolution de la production industrielle mondiale de produits chimiques. On sait que la sédentarité et la suralimentation conduisent à l’obésité qui favorise le diabète de type 2. On sait que l’âge augmente le risque de diabète. Mais il n’est pas possible aujourd’hui avec ces facteurs classiques d’expliquer l’évolution impressionnante de la maladie ».

Le Parisien précise que « l’un des grands défis des chercheurs est de déterminer avec certitude le rôle exact joué par ces substances chimiques. Ils suspectent notamment des «effets cocktails» où les mélanges auraient un effet beaucoup plus important que celui de ces substances prises séparément. En attendant des résultats irréfutables, «cela n’empêche pas de faire des recommandations pour limiter, voire interdire, l’usage d’un certain nombre de substances à partir du moment où on a une suspicion», insiste Gérard Lasfarges ».

Le journal rappelle notamment que « la France a contribué à l’interdiction en 2011 de l’utilisation du bisphénol A pour les biberons en plastique au sein de l’Union européenne. La France a en outre banni cette substance depuis janvier 2015 de toutes les boîtes et bouteilles à usage alimentaire. […] Mais elle se heurte à un désaccord entre les Etats membres de l’UE sur la définition du perturbateur endocrinien, qui devait être arrêtée en 2013 mais a été repoussée en 2017 ».

Le Parisien indique que « la ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, a fait savoir qu’elle avait «saisi officiellement des commissaires européens» pour faire «bouger plus vite» la Commission sur ce dossier, face au lobby des industriels. Elle a précisé avoir «écrit à la présidence néerlandaise de l’Union européenne il y a très peu de temps» pour qu’elle inscrive le dossier des perturbateurs endocriniens «dans ses priorités» ».

Date de publication : 25 Jan. 2016

 

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Article paru dans la Lettre Médecine du Sens n° 102