Les nouveaux anti-cancéreux : plus chers mais pas plus efficaces
Commentaire. La majorité des nouveaux anticancéreux autorisée sans preuve d’efficacité supérieure aux anciens ou à un placebo.
Nous dit un article paru dans Psychomédia. Et oui vous avez bien lu, pas supérieurs à un placebo.
« Plus de la moitié (57 %) des médicaments anticancéreux autorisés par l’Agence européenne des médicaments (EMA) entre 2009 et 2013 ont été mis sur le marché sans évidence claire qu’ils améliorent la qualité de la vie ou prolongent la vie, selon une étude publiée dans le British Medical Journal. »
On comprend alors que la meilleure solution est d’attaquer l’homéopathie.
L’ARTICLE :
Le magazine Psychomedia rapporte dans un article du 5 octobre dernier que des chercheurs du King’s college et de l’école de Sciences Politiques et économiques de Londres ont décortiqué les études concernant la mise sur le marché des anti-cancéreux entre 2009 et 2013. Pendant cette période, 48 médicaments anti-cancéreux ont été mis sur le marché. 12% d’entre eux ont été autorisés alors qu’il n’existait aucun groupe comparatif de ces médicaments.
Ce qu’ils découvrent est édifiant : alors que les médicaments devraient bénéficier d’une mise sur le marché en fonction de la qualité de vie ou du prolongement de celle-ci, la plupart d’entre eux ont été approuvés sur des indicateurs potentiels de l’amélioration de la vie.
En clair, au moment de l’autorisation de mise sur le marché on pouvait dans seulement 35% des cas constater une survie, supérieure de 2 mois et demi environ, et une amélioration de la qualité de vie dans 10% des cas.
La période suivant l’autorisation de mise sur le marché est encore plus révélatrice : après un suivi moyen de 5 ans , aucune amélioration de la qualité de vie ou de la survie n’a été constatée dans 50% des cas, et dans les 50% restants, cette qualité et cette survie ont été jugé cliniquement négligeable.
Dans cette période, sur 44 indications pour lesquelles ces médicaments ont été conçus, seuls 11% d’entre eux ont montré une efficacité sur la survie et 7% sur la qualité de vie.
L’article souligne que « Ce faible niveau d’exigence pour les autorisations de mise sur le marché signifie qu’un nombre important de médicaments anticancéreux, disponibles sur le marché européen et souvent présentés comme des “thérapies innovantes”, peuvent ne pas présenter d’avantage réel démontrable par rapport aux options thérapeutiques existantes ou au placebo. Cela peut mener à de faux espoirs et à l’exposition à une toxicité inutile pour certains patients, en plus d’être un gaspillage important de ressources et de fonds importants ».
Ces médicaments sont évidemment plus coûteux que leurs prédécesseurs. Les chercheurs appellent à remonter les seuils d’exigence de mise sur le marché des médicaments.
Par Cerise Fleurtys
Article paru dans la Lettre Médecine du Sens n° 180