« Les maladies chroniques, la nouvelle crise écologique »


Commentaire de Olivier Soulier.

Publié dans la lettre de Médecine du sens N° 8

Nous sommes maintenant face à la conséquence d’ un siècle d’ère Pasteurienne. Nous n’avons pas compris que en modifiant le cycle naturel des maladies, plutôt que de l’apprivoiser comme le font les homéopathes, nous allions créer une catastrophe médicale sans précédent. L’épidémie de maladie chronique comme le dit très bien André Cicolella. Le cout dans les années à venir va se chiffrer en dizaines de milliard d’euros, ce qui n’est rien à côté des souffrances à venir.

Nous allons comme il le dit bien être confrontés à une épidémie de cancer sans précédent.

Il nous faut remettre en question totalement le système de fonctionnement, autant l’industrie agroalimentaire que pharmaceutique.

La catastrophe écologique crainte au niveau nucléaire ou agricole est déjà là au niveau humain.

L’espérance de vie en bonne santé à commencé à décroitre. Nous y sommes. Sans aucun catastrophisme.

Le deuxième article est particulièrement intéressant. Les chinois qui ont pensé conquérir la planète avec leur mode de fonctionnement, se trouvent intoxiqués par leur propres déchets, retour terrible des choses, surtout pour le chinois commun.

Nous aurons réussi à détruire notre planète en mois de trente ans.

Nous sommes la génération qui aura détruit la planète.

L’ARTICLE :

Libération publie un long entretien avec le chimiste et toxicologue André Cicolella, cofondateur du Réseau environnement santé, qui « alerte sur la pandémie de cancers, diabètes, maladies respiratoires… Une crise sanitaire liée selon lui à la pollution et à notre mode de vie ».
André Cicolella relève notamment qu’« il y a 50 ans, la majorité des décès dans le monde était causée par des maladies infectieuses. Aujourd’hui 2 décès sur 3 sont le fait de maladies chroniques. Les plus meurtrières sont les maladies cardiovasculaires, les cancers, les maladies respiratoires et le diabète. Et l’OMS prévoit une augmentation des décès dus à ces maladies de 15% environ entre 2010 et 2020 ».
Le spécialiste observe en outre qu’« en France, le discours officiel est encore que nous n’avons jamais été en aussi bonne santé. Mais les citoyens, eux, vivent cette épidémie : 1000 nouveaux cas de cancers surgissent toutes les 24 heures. Soit une progression de 89% entre 1985 et 2005. Cela ne peut être considéré comme normal ».
André Cicolella met ainsi en cause les perturbateurs endocriniens, « ces composés chimiques qu’on trouve partout dans notre environnement », évoquant « la nécessité de changer notre mode de vie, de consommer, de travailler, de se déplacer… Mais je reste optimiste, car c’est une pandémie dont nous avons globalement identifié les causes et contre laquelle on peut agir ».

Des années de vie perdues à cause de « l’Airpocalypse »

Les autorités chinoises ne peuvent plus affecter d’ignorer la pollution qui asphyxie les zones urbaines du pays. Les mesures drastiques prises avant les jeux olympiques de 2008 n’auront pas fait illusion bien longtemps et la pression de la population a contraint les autorités à s’emparer plus sérieusement de la question.

Dans la plupart des villes chinoises, les concentrations en particules de moins de 2,5 μm sont largement supérieures aux normes recommandées par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé). Les images de Pékin dans un perpétuel brouillard de pollution donnent une idée de ce que doivent respirer ses habitants. La population de la ville en augmentation permanente, l’utilisation croissante des voitures, les industries lourdes qui l’entourent, sont autant de facteurs d’une pollution dont l’ampleur paraît catastrophique, au point que les chinois eux-mêmes parlent « d’Airpocalypse ».

De nombreux travaux ont déjà montré l’impact de la pollution de l’air sur le nombre de décès ou sur le risque de mortalité. Mais ces travaux ne tiennent pas compte de l’âge des personnes décédées, sauf dans le comptage des décès par stratification par l’âge et, selon les auteurs d’une étude récente, ne reflètent donc pas parfaitement les dommages causés. Evaluer l’effet de la pollution en terme de nombre d’années de vie perdues apporterait selon eux un complément d’information indispensable.

L’étude est rétrospective et se situe entre 2004 et 2008. Les années de vie perdues sont estimées d’après l’espérance de vie au moment où le décès a lieu. Les auteurs ont évalué l’effet des particules < 2,5 μm, < 10 μm, du SO2 et du NO2. Chaque polluant séparément a un effet sur le nombre d’années de vie perdues. L’effet, maximal en hiver, apparaît à chaque pic de pollution et persiste pendant 2 jours. Les femmes sont plus vulnérables que les hommes (perte de 11,1 années vs 4,7), ce qui selon les auteurs serait lié à la fois à des facteurs biologiques (plus petits poumons et voies aériennes plus fines) et à un statut socio-économique différent de celui des hommes.

Si les personnes âgées ont un risque de décès lié à la pollution supérieur aux plus jeunes, les personnes de moins de 65 ans paient en revanche un plus lourd tribut en années de vie perdues que les plus âgées (12,0 vs 3,8), du fait de leur plus grande espérance de vie. Pour les auteurs, ce constat justifie à lui seul la méthode de mesure utilisée : apprécier les effets de la pollution en dénombrant seulement les décès sous-estime le prix payé par les individus les plus jeunes dont l’espérance de vie est amputée.

Cette étude fait paraître quelque peu consternante l’idée d’un aspirateur géant récemment évoquée par les autorités chinoises pour débarrasser Pékin de son perpétuel nuage de fumées ou l’interdiction récente de 500 barbecues.

Dr Roseline Péluchon

Guo Y et coll. : The burden of air pollution on years of life lost in Beijing, China, 2004-08: retrospective regression analysis of daily deaths.
BMJ 2013; 347: f7139.