Le voyageur est une sentinelle épidémiologique

Commentaire

Publié dans la lettre de Médecine du sens n° 26

Voici encore un article évoquant l’équilibre microbien au niveau mondial.

Les maladies circulent et témoignent des modifications des équilibres mondiaux.

Quand nous changeons les conditions d’un milieu, nous favorisons l’arrivée des maladies correspondantes. Toutes les maladies sont disponibles dans le microbiote planétaire. Nous les invitons à nous rendre visite par notre attitude.

L’ARTICLE :

Libération constate qu’« à quelques semaines des grands départs en vacances, l’Institut de veille sanitaire publie, dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire, le dernier cru des «recommandations sanitaires pour les voyageurs». Et cette année, changement de tonalité, voire de priorité. Ce ne sont pas tant les maladies pouvant toucher le voyageur qui sont pointées que celles qu’il peut rapporter dans l’Hexagone », relève le journal.
Le quotidien publie un entretien avec Eric Caumes, qui préside le comité des maladies liées aux voyages du Haut Conseil de la santé publique, et qui « explique cette évolution ».
Concernant le « développement des maladies d’importation », le responsable déclare que « le risque se rapproche » et cite des exemples : « D’abord, la dengue : il y a eu, pour la première fois, des cas relevés à Madère [Portugal]. Le virus du West Nile ? Il a fait son apparition en Italie. Et surtout, il y a le chikungunya. Sa progression se poursuit, et cela mériterait que l’on en parle davantage ».
Eric Caumes rappelle que son vecteur, le moustique tigre, « suit les chemins des autoroutes. En 10 ans, il a envahi le Sud de la France, il est maintenant à Lyon. Et il n’est pas exclu qu’il remonte ». Le responsable note que les pouvoirs publics « ont lancé des politiques qui ont débuté avec la déclaration des cas, puis des campagnes d’éradication. Mais il n’y a pas assez d’information auprès des populations ».
Eric Caumes ajoute que « le voyageur est comme une sentinelle épidémiologique. Il rapporte ce qui existe ou ce qui se répand. Or, la malaria, grâce aux efforts internationaux, a fortement reculé. […] Très logiquement, le voyageur est, lui aussi, moins touché ».
A propos d’un éventuel remboursement des vaccinations du voyageur, le responsable observe en outre : « Nous y sommes favorables, mais sans être entendus par les pouvoirs publics », puis note qu’« avec la baisse du taux de vaccination contre la rougeole, nous avons exporté des cas vers d’autres pays européens. Un comble ». 

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