Le sexe du placenta influence le destin de l’embryon

Commentaire.

Publié dans la letter de Médecine du sens n°27

Le sexe influence notre devenir. Voici un élément de plus. Nous avions vu que si les conflits de couple donnent deux fois plus de somatisation, ce sont surtout les hommes qui y sont sensibles, les femmes dans un premier temps n’étant que très peu affectées. Ce matin dans le train, ma voisine voyant mon commentaire me déclarait «c’est normal, nous les femmes, on les provoque ». Intéressant ! Je lui laisse la propriété de son propos. Humour…

Revenons à notre placenta : il est sexué, c’est à dire qu’un placenta de garçon n’a pas les même propriétés qu’un placenta de fille (et cela se joue sur 140 gènes qui s’expriment différemment dans le placenta selon le sexe du bébé).

Mais encore une fois, si les garçons grandissent plus vite, les placentas fille sont taillés pour résister mieux aux difficultés et pathologies de la grossesse.

Cet article reprend la notion de la présence de flore bactérienne dans le placenta, ce qui est une grande nouveauté et qui ouvre la porte à de nombreuses transmissions. Transmission de maladies, transmission de schémas psychologiques et des possibilités conflictuelles qui vont avec.  Il est intéressant de voir que c’est avec la flore buccale ou orale que celle du placenta est synchronisée. Les problématiques de gencives sont particulièrement concernées.

Pensons que les gencives correspondent à l’inconscient et qu’elles seront traversées par les dents qui sont nos dons. Ce serait donc beaucoup de conflits en rapport avec le non épanouissement de nos dons qui pourraient passer à nos enfants ?

A méditer.

Enfin toutes ces découvertes concernant le placenta comme «être actif» de la grossesse vont dans le sens de nous faire penser que ce fameux jumeaux qui interpelle tant de personnes n’est autre que notre placenta.

L’ARTICLE :

Dès la vie utérine, la parité n’est pas respectée : les embryons femelles résistent mieux que les mâles à un environnement utérin hostile. Publiée le 27 mai dans Molecular Human Reproduction, une étude australienne livre une explication à cette disparité –pour une fois favorable au sexe féminin. En cause, le placenta : plus de cent quarante gènes y sont activés différemment selon le sex

« Le placenta joue un rôle fondamental dans le développement de l’embryon et du fœtus, observe la professeure Danièle Evain-Brion, pédiatre, directrice de recherche à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm, université Paris-Descartes). Ses dysfonctionnements sont à l’origine d’un grand nombre de pathologies de la grossesse : retards de croissance intra-utérin, prématurité, prééclampsie [hypertension artérielle maternelle qui apparaît dans la seconde moitié de la grossesse]… Et plusieurs études récentes montrent l’importance du sexe du placenta. »

Car le placenta a un sexe : celui de l’embryon. Mis en place lors de la grossesse, cet organe est certes un mélange de tissus maternel et fœtal. Mais il reste très majoritairement constitué de cellules de l’embryon. Celles-ci ont donc le sexe génétique de cet embryon.

LES FILLES CLAIREMENT GAGNANTES

Accolé à l’utérus, le placenta est une grosse galette. Son aspect sanglant et très vascularisé, lors de la délivrance, traduit sa fonction première : assurer l’échange des substances entre le sang de la mère et celui du fœtus, sans jamais les mettre en contact direct. Et fournir ainsi à l’embryon l’oxygène et les nutriments indispensables à sa croissance, tout en évacuant ses déchets (urée, dioxyde de carbone). Le placenta peut aussi protéger l’embryon de certaines infections. En revanche, il laisse passer l’alcool et le tabac.

« Dans la lutte pour la survie in utero, les filles sont clairement gagnantes : elles présentent moins de naissances prématurées, de morts périnatales et de complications à la naissance. De leur côté, les fœtus masculins croissent généralement plus et plus vite », résume la professeure Claire Roberts (université d’Adélaïde, Australie). Pour comprendre ces différences, son équipe a comparé l’expression des gènes, selon le sexe, dans plus de trois cents placentas issus de grossesses non pathologiques.

Résultats : dans le placenta, cent quarante gènes sont exprimés différemment selon le sexe. Et 60 % de ces gènes sont portés par des chromosomes non sexuels (des « autosomes »). Surtout, sept gènes sont davantage exprimés chez les fœtus féminins : « Certains de ces gènes, plus actifs chez les filles, interviennent dans le maintien de la grossesse et dans la tolérance immune de la mère vis-à-vis de son embryon. Les fœtus féminins seraient ainsi plus aptes à mettre en place des stratégies de contournement des risques lors de la grossesse », relève Sam Buckberry, premier auteur. Mais il naît plus de garçons que de filles, ce qui compense cette disparité.

Une seconde étude révèle un paysage inconnu de ce « continent » placentaire : sa colonisation par des bactéries – non pathogènes en temps normal. Les auteurs (Kjersti Aagaard et al.) du Baylor College of Medicine, à Houston, ont analysé trois cent vingt placentas prélevés à la naissance dans des conditions stériles. Publié dans Science Translational Medicine le 21 mai, leur travail montre que ce microbiote placentaire a une composition unique. Il est toutefois relativement proche de notre microbiote oral, c’est-à-dire des bactéries présentes dans notre bouche. Cette étude montre aussi une association entre la composition du microbiote placentaire, certaines naissances prématurées et l’histoire, chez certaines femmes, d’une infection (urinaire ou génitale) lors du premier trimestre de la grossesse.

« On sait que les femmes qui ont des problèmes d’inflammation des gencives sont plus à risque d’accouchement prématuré. D’où ce message de prévention : consultez un dentiste avant un projet de grossesse », souligne Danièle Evain-Brion, qui préside la fondation PremUp,consacrée à la recherche et à l’information sur la grossesse et la prématurité.

http://www.lemonde.fr/sciences/article/2014/06/02/le-sexe-du-placenta-influence-le-destin-de-l-embryon_4430440_1650684.html