Le sexe des bébés serait déterminé par un virus
Commentaire. L’amour est-il une maladie ? Quel moustique vous a piqué, avez-vous attrapé cela comme la grippe, vous avez la fièvre de l’amour. La masculinité est un virus en tous cas.
Un virus qui empêche le chromosome X de s’exprimer et fait naitre des garçons.
Et oui, nous serions homme ou femme parce qu’un virus nous a infecté il y a 1,5 millions d’années. Ce n’est pas une plaisanterie, mais bien une découverte concrète.
Ce gène très ancien vient inhiber le chromosome X afin de laisser se manifester le chromosome Y.
Nous connaissons le rôle des virus, particulièrement des rétrovirus, dans l’évolution de l’humanité. Ils constituent 6 à 8% de nos gènes.
Nous savions déjà que c’est un virus (le HERV W40) qui, en infectant un ovipare ancestral, a déclenché à la fois la fabrication du placenta et le passage au stade mammifère (enfant porté dans l’utérus et nourri au sein). Ce même virus a créé la tolérance immunitaire permettant à la mère d’accepter en elle un autre, génétiquement à 50% différent, sans réaction de rejet.
Voilà donc que le choix masculin/féminin est gouverné aussi par un autre virus.
Il nous dit aussi qu’être homme c’est à la fois avoir des gènes masculins (Y), mais aussi mettre en sommeil les gènes féminins que possède tout homme (X).
Il est important de voir le rôle général des microbes dans l’évolution de l’humanité et de la vie. Toutes les nouvelles épidémies se voient comme des réactions et des tentatives d’adaptation de la vie face à l’action de l’humain sur son environnement. Nous en avons parlé à propos de Zika ou de Ebola.
Le Sida est un rétrovirus. Il est peut être aussi une réaction de la vie face aux pratiques humaines, avec le sang par exemple.
Enfin, cet article explique aussi que le même segment de gène peut être utilisé ici pour inhiber et ailleurs pour stimuler (exemple de la mouche drosophile) Fabuleuse sagesse de la vie.
L’ARTICLE :
Chez les mammifères, y compris l’être humain, le sexe pourrait être déterminé par une simple modification d’un virus fossile incrusté dans l’un des chromosomes sexuels. En fonction de l’expression ou du silence de l’invité viral, l’avantage serait donné au genre féminin ou masculin.
Les virus jouent un rôle important de vecteur naturel dans les transferts de gènes dits horizontaux, c’est-à-dire entre différents individus et même différentes espèces (par opposition aux transferts dits verticaux, de parents à descendants). © Peter Simoncik, Shutterstock
Le sexe d’un fœtus, chez la plupart des mammifères – notamment l’Homme –, serait déterminé par un fragment de virus fossile intégré au génome. C’est ce que révèle une étude parue dans la revue scientifique Nature.
Pour les biologistes, il est déjà admis qu’au moins 8 % de l’ADN humain dérive de fragments viraux. Récemment, des chercheurs avaient également prouvé la présence de deux virus, dans leur intégralité, au sein d’une large part de la population.
Quant à leurs fonctions, elles restent largement débattues : une hypothèse qui semble faire consensus serait que l’un de ces restes viraux permettrait à une femme enceinte de développer une sorte de protection pour son fœtus contre ses propres toxines.
Structure et localisation d’un chromosome d’eucaryote (dont les mammifères font partie). © NIH, DP
L’avenir du chromosome sexuel X dépend-il de l’environnement ?
La nouvelle étude apporte une autre idée : un virus influencerait le devenir du chromosome X au cours de la fécondation des mammifères, du moins chez la souris (rappelons que la femelle présente des chromosomes XX et le mâle des chromosomes XY). Plus précisément, au stade embryonnaire précoce, un mécanisme épigénétique (c’est-à-dire induit par l’environnement au sens large) empêcherait l’expression des gènes du virus intégré au chromosome X, ce qui, in fine, déterminerait le sexe du bébé.
Ainsi, si le niveau du marqueur moléculaire reste normal, le chromosome X est actif et autant de mâles et de femelles voient le jour. A contrario, s’il est surexprimé, le chromosome X devient silencieux et deux fois plus de mâles que de femelles naissent. Pourquoi les pourcentages de mâles et de femelles chez les mammifères sont déterminés par un reste de virus fossile ? Les chercheurs n’ont toujours pas la réponse à cette question.
Ils ont cependant réalisé une autre découverte intéressante sur ce mécanisme : dans le nouveau marqueur, les gènes sont réduits au silence par une liaison de méthyle ajoutée à l’adénine (l’adénine est l’un des quatre nucléotides qui forment, avec la cytosine, la guanine et la thymine, des paires de bases dans l’ADN). Or, il était jusqu’à présent largement supposé qu’une modification de la cytosine était la seule forme, chez des mammifères, de silençage génique (interruption ou suppression de l’expression d’un gène).
En revanche, dans d’autres organismes qui ne sont pas des mammifères, tels que le ver Caenorhabditis elegans et la mouche Drosophila, ce mécanisme joue un rôle tout à fait opposé : il les active. « L’évolution utilise souvent la même pièce, mais à des fins différentes, ce qui semble être le cas ici », déclare Andrew Xiao, l’un des auteurs de l’étude et chercheur à l’école de médecine de l’université Yale, à New Haven, aux États-Unis.
Depuis des dizaines de millions d’années, les virus envahissent les génomes et se dupliquent dans l’ADN de leurs hôtes. Celui passé à la loupe dans la présente étude aurait rejoint le génome humain il y a 1,5 million d’années. Cela peut sembler très vieux mais c’est en fait relativement récent à l’échelle de l’histoire de l’humanité.
Article paru dans la Lettre Médecine du Sens n° 114