Le lien entre stress émotionnel et diabète mieux compris
Commentaire. Une étude fait le lien entre anxiété et diabète.
Le processus est bien expliqué. Et à chaque phase il est fait le lien avec les chaines métaboliques et immunitaires. Et quand ce n’est pas assez explicite nous vous proposons de le rendre encore plus clair. Allons y.
Un manque de contrôle des émotions qui s’emballent, avec une anxiété (marqueur IL-6). Réaction d’inflammation (colère, incapacité à gérer son territoire).
Donc concrètement, ce sont des émotions très fortes et non matures, qui envahissent l’individu. Il ne sait pas prendre du recul, se fait envahir. Il perd la conscience de ce qu’il est, et tout s’emballe, envahissement, colère.
Cette capacité à gérer les émotions est très bien décrite par le psychiatre Wilfried Bion (1897 – 1979). Cela met en jeu le rôle des parents. Leur fonction n’est pas de régler les problèmes et les émotions de leur enfants à leur place, ce qui ne règlerait rien, bien au contraire, puisque l’enfant resterait incompétent. Leur rôle est de transformer les émotions ingérables bêta en émotions gérables Alfa, ce qui est très différent de faire les choses à la place des enfants.
Ce rôle rejoint assez clairement ce que le sens des maladies dit du diabète comme maladie liée fortement à la relation familiale.
L’ARTICLE :
Une étude, publiée dans la revue Psychoneuroendocrinology, montre un lien entre le stress émotionnel et le diabète dont le mécanisme impliquerait la capacité du cerveau à contrôler l’anxiété.
Ce contrôle incombe aux fonctions exécutives du cerveau, qui sont des processus qui gèrent l’attention, l’inhibition, la mémoire de travail et la flexibilité cognitive et sont également impliqués dans le raisonnement, la résolution de problèmes et à la planification.
L’étude montre une réaction métabolique en chaîne qui commence par une faible inhibition cognitive, c’est-à-dire un faible contrôle de l’attention. Cette vulnérabilité, ont montré des études précédentes, peut conduire à une plus grande tendance à l’anxiété, laquelle est connue pour activer une voie métabolique responsable de la production de cytokines pro-inflammatoires qui sont des molécules de signalisation incluant l’interleukine-6 (IL-6).
L’IL-6 joue un rôle pour stimuler le système immunitaire. Des études ont montré qu’elle constitue un biomarqueur du stress. Elle a également été associée à une plus grande probabilité de diabète et de glycémie élevée.
Kyle Murdock de l’Université Rice et ses collègues ont mené cette étude avec 800 personnes d’âge moyen. Celles qui avaient une faible inhibition cognitive selon des tests psychologiques étaient plus susceptibles d’être atteintes de diabète en raison de la voie métabolique liant l’anxiété à l’IL-6. Ce lien n’était pas affecté par les résultats à d’autres tests cognitifs (mémoire, résolution de problèmes…).
Les études montrent que les personnes ayant une faible inhibition sont plus susceptibles d’avoir des pensées stressantes et de la difficulté à porter leur attention sur autre chose, explique le chercheur. Il a amplement été démontré que lorsque les gens sont stressés, anxieux ou déprimés, l’inflammation augmente. Ce que la nouvelle étude précise c’est la voie biologique entre l’anxiété, l’inflammation et le diabète.
Le chercheur liste plusieurs interventions possibles, dont la thérapie de pleine conscience et la thérapie cognitivo-comportementale.
Les recherches montrent, dit-il, que les gens qui pratiquent la pleine conscience réussissent mieux les tests d’inhibition cognitive avec le temps. Ils deviennent ainsi plus aptes à transférer leur attention lors de pensées stressantes, améliorant ainsi leurs réponses physiologiques.
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Psychomédia avec sources : Rice University, Psychoneuroendocrinology.
http://www.psychomedia.qc.ca/psychologie/2016-06-07/controle-attention-anxiete-inflammation-diabete
Article paru dans la Lettre Médecine du Sens n° 152