Le Botox rend-il idiot ?

Commentaire de Olivier Soulier.

Publié dans la lettre de Médecine du sens n° 13

Les injections de Botox servent à réduire les rides, mais les rides sont la mémoire de l’expression de nos émotions. Mais plus loin que cela nous ne pouvons ressentir des émotions dans notre coeur et notre esprit que si nous les vivons dans notre corps et en premier par nos mimiques. Etre heureux c’est sourire, sans sourire pas de bonheur. La peur ne peut se sentir sans une expression de peur …etc. Et nous y voila quand nous bloquons les rides et l’expression des émotions nous ne pouvons plus les ressentir. Pire encore nous devenons «bêtes», con. Car pour être intelligent il est indispensable de passer par la phase émotion, comme la phase jeux des apprentissages, les enfants le vivent. Tout con, mais si vrai.

L’ARTICLE

Médiscoop 18 oct 2010.

Pour la Science, octobre 2010 6538e8e200bf2a7bbde2d6a40936241b[1]

C’est ce que se demande Pour la Science, qui note qu’« en paralysant les muscles faciaux, cette substance modifie les émotions que l’on peut ressentir, par exemple, en lisant un texte ».

Le magazine explique que « David Havas et ses collègues de l’Université du Wisconsin (Etats-Unis) [Cosmetic use of botulinum toxin-a affects processing of emotional language, Psychol Sci. 2010;21(7):895-900] ont injecté du botox à des jeunes femmes dans certains muscles du front où se forment les rides, mais qui servent aussi à exprimer des émotions négatives comme la tristesse ou la colère ».

« Ils leur ont fait lire des textes suscitant des émotions négatives, et ont constaté qu’elles mettaient plus de temps à comprendre le sens des phrases. En outre, elles comprenaient entre 5 et 10% de phrases en moins », poursuit le mensuel.

Pour la Science retient que « cette expérience montre que les mouvements des muscles du visage servant à exprimer une émotion sont une aide pour identifier l’émotion correspondante, parce qu’on la reproduit de façon imperceptible ».

Le magazine rappelle que « des expériences d’imagerie cérébrale avaient déjà montré que l’injection de botox réduit l’activité de certaines zones du cerveau impliquées dans la perception des émotions, telles que l’amygdale cérébrale ou le cortex orbitofrontal ».

Le mensuel précise en outre que « selon les zones du visage où est réalisée l’injection, la compréhension des émotions décrites dans un texte est différemment altérée. Si le muscle facial ciblé est le muscle corrugateur du front, la compréhension des émotions négatives sera altérée ; si l’injection est réalisée autour de la bouche, les émotions positives risquent d’être moins bien perçues ».