L’attitude du médecin avec son patient a un impact sur sa santé

Commentaire d’Olivier Soulier.

Ca y est, la médecine vient d’inventer l’eau chaude et le Figaro nous raconte cela.

C’est en fait à pleurer sur l’état de notre médecine. Demain ils nous parlerons de l’intérêt d’embrasser nos enfants pour qu’ils aillent bien.

Avis à tous les enfonceurs de portes ouvertes et au scaphandrier d’eau de vaisselle !

Incroyable de réaliser qu’un patient qui décrit ses symptômes est interrompu en moyenne en 18 secondes.

Préparez vos mouchoirs…

L’ARTICLE : 

Delphine Chayet constate dans Le Figaro que « regarder son patient dans les yeux, lui donner le temps de décrire ses symptômes sans l’interrompre ou poser des questions ouvertes ne sont pas seulement de banales marques d’attention, mais une véritable compétence clinique ».
La journaliste indique ainsi que « selon une étude publiée dans PLOS ONE, la qualité de la relation entre le médecin et ses malades influe directement sur le résultat de la consultation ».
Le Dr John Kelley, chercheur à l’université de Harvard (Etats-Unis), écrit en effet que « des interventions visant à améliorer la communication ont un effet mesurable sur certains marqueurs de l’état de santé, comme la pression artérielle, la perte de poids ou les scores de douleur ».
Delphine Chayet explique que « ce spécialiste de psychologie médicale a passé en revue 13 études scientifiques mesurant de manière concrète le bénéfice thérapeutique d’une meilleure relation médecin-patient. Les critères subjectifs, comme la satisfaction du malade ou son adhésion à la prescription, ont été ignorés ».
« L’analyse montre que des efforts portés sur la communication ont un impact «faible, mais statistiquement significatif» qui peut être comparé […] à la prise d’aspirine pour réduire le risque d’infarctus du myocarde ou aux conséquences d’un sevrage tabagique sur la mortalité masculine après 8 ans 
», continue la journaliste.
Le Dr Jacques Puichaud, psychiatre et président d’une association de formation continue aux techniques relationnelles, remarque quant à lui : « Comme il y a des millions de consultations médicales, un effet limité à l’échelle individuelle est très intéressant du point de vue de la santé publique ».
Delphine Chayet observe qu’« au Canada, cet enseignement est obligatoire dès la faculté de médecine. Il est réalisé sous forme de jeux de rôle, lors desquels les futurs médecins développent leur sens de l’empathie et de l’écoute. […] Des compétences en partie innées, mais qui s’avèrent peu utilisées dans la pratique quotidienne. Un patient qui décrit ses symptômes serait par exemple interrompu au bout de 18 secondes en moyenne, selon une étude canadienne. En début d’année, une autre recherche révélait qu’un médecin passe un tiers du temps de la consultation les yeux rivés à son écran ».
La journaliste remarque en outre qu’« alors que les maladies chroniques constituent une part de plus en plus importante de l’activité médicale et qu’une consultation dure 16 minutes en moyenne, s’assurer la coopération du patient permet au médecin d’être plus efficace. Il en retire un grand confort de travail, selon le Dr Jacques Auger [généraliste en Charente-Maritime], «car il se sent moins exposé aux échecs et à la répétition des consultations» ».

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