L’alcool protégerait de la SEP…
Le commentaire de Olivier Soulier.
Publié dans la lettre de médecine du sens n° 8
Encore une étude très intéressante et qui se termine par :
« Les mécanismes par lesquels l’alcool influe sur le risque d’auto-immunité restent à élucider»
Essayons de comprendre. La problématique de la SEP et relativement avec des nuances différentes des maladies auto immunes est de ne pas accéder à sa propre vérité, le vrai self de Winicott, et de rester dans un faux self. Vrai et faux self se battent, ou encore le vrai self essaye de se manifester en libérant l’être du faux self d’ou un conflit interne et un processus d’auto immunité. Forme de guerre civile.
L’idée d’un traitement est multiple, mais doit toujours se baser sur cette compréhension. Diététique, restauration des barrières, donc de l’intégrité personnelle, désactivation de l’inflammation de l’auto immunité, mais surtout et l’essentiel : retrouver son vrai self. Soi en clair.
Qui je suis. Quitter la célèbre phrase de Rimbaud «Je est un autre».
Dans ce sens l’alcool en tant que libérateur de la vérité de soi même, «in vino véritas» a une action évidente et surtout pas difficile à comprendre.
Bien évidement si le blocage est trop fort et que la dose efficace est élevé, il y a risque de complication de l’alcool.
Entre maladies auto immunes et alcool il faut choisir aurai dit Coluche.
Nous pourrions étendre cette analyse à l’action du cannabis positive sur la SEP et qui vient d’être autorisé récemment sous forme de spray nasal dans les SEP ne répondant plus aux traitements habituels. Mais ce sera une autre explication, tout aussi évidente.
L’ARTICLE
Il a été observé que les buveurs d’alcool (par rapport aux non-buveurs) avaient un risque moindre de présenter certaines maladies auto-immunes, comme la polyarthrite rhumatoïde, l’hypothyroïdie auto-immune et le lupus systémique, avec un effet dose-dépendant. Pour la sclérose en plaques (SEP), les données actuelles sont moins probantes mais deux études cas-contrôles menées en Suède retrouvent le même type d’association inverse entre la consommation d’alcool et le risque de SEP.
Ces deux études indépendantes ont été menées sur une large population de sujets âgés de 16 à 70 ans : 745 cas de SEP et 1 761 contrôles participant à l’étude EIMS (Epidemiological Investigation of Multiple Sclerosis) et 5 874 cas et 5 246 contrôles de l’étude GEMS (Genes and Environment in Multiple Sclerosis). Les habitudes de consommation d’alcool ont été évaluées sur une période de, respectivement, 5 ans et 10 ans, et les sujets répartis en trois groupes en fonction de leur niveau de consommation hebdomadaire : faible (< 50 g pour les femmes et < 100 g pour les hommes), modérée (50-112 g et 100-168 g) et élevée (> 112 g et > 168 g).
Les deux études donnent des résultats concordants et significatifs. Dans l’étude EIMS, un effet « protecteur » a été constaté chez les participants des deux sexes rapportant une consommation élevée d’alcool. Comparativement aux sujets ne buvant pas d’alcool, leur risque de développer une SEP est pratiquement diminué de moitié : odd ratio (OR) de 0,6 chez les femmes (intervalle de confiance IC 95 % : 0,4-1) et de 0,5 chez les hommes (OR 0,5 ; IC 95 % : 0,2-1). Dans l’étude GEMS, la consommation de plus de trois verres de vin ou de plus de cinq verres de spiritueux par semaine est associée à un OR de 0,7 (IC 95 % 0,5-0,8 et 0,5-0,9 pour les deux types de boissons). La réduction du risque de SEP est plus importante chez les fumeurs que chez les non fumeurs.
Les mécanismes par lesquels l’alcool influe sur le risque d’auto-immunité restent à élucider. Des données expérimentales et cliniques suggèrent que de fortes doses ont des propriétés immunomodulatrices. On a aussi constaté que l’alcool traverse rapidement la barrière hémato-encéphalique et qu’il entraine des modifications hormonales qui pourraient également médier son effet immunosuppresseur. Quoi qu’il en soit, les auteurs soulignent que, si l’on considère les résultats de ces deux études, il n’y a pas de raison de recommander l’abstinence totale aux patients atteints de SEP, et que l’alcool pourrait bien être un autre facteur de risque modifiable de cette maladie.
Dr Catherine Faber
Références
Hedström AK et coll. : Alcohol as a Modifiable Lifestyle Factor Affecting. Multiple Sclerosis Risk. JAMA Neurol., 2014 ; publication avancée en ligne le 6 janvier. doi: 10.1001/jamaneurol.2013.5858.
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