La « toxicité financière » du cancer : nouvel effet secondaire ?
Commentaire. Nous avons beaucoup évoqué le problème du prix des médicaments.
Molécule boursière disent les laboratoires, molécule qui fait monter l’action en bourse du laboratoire, mais crée un problème financier pour les patients qui ne peuvent plus payer.
Monde malade de la finance, ou finance cancer du monde.
Mais dans tous les cas le problème pour payer les traitements est un effet secondaire du cancer et de la finance.
L’ARTICLE :
LA CHRONIQUE DU PR KHAYAT. Aux États-Unis, la « toxicité financière » du cancer conduirait un tiers des patients atteints d’un cancer à ne pas suivre leur traitement.
Le coût des traitements contre le cancer
Pour des raisons financières, près de 30% des patients aux États-Unis ne suivaient pas leur traitement tel qu’il leur avait été prescrit, selon une étude.
Les dernières actualités de la recherche contre le cancer sont présentées pour Sciences et Avenir et en exclusivité par le Pr David Khayat, chef de service de cancérologie à la Pitié-Salpêtrière.
Un nouvel effet secondaire du cancer est de plus en plus relayé dans les médias, celui de la « toxicité financière » de la maladie. Cette conséquence apparaît lorsque les patients n’ont pas les moyens de prendre en charge les traitements non couverts par l’assurance maladie ou la complémentaire santé. Et cela conduirait un tiers des patients atteints d’un cancer à ne pas suivre leur traitement, selon une toute récente étude publiée dans la revue Cancer.
Plusieurs études récentes, comme celle publiée dans le Journal of Clinical Oncology, avaient déjà démontré le risque élevé de faillite pesant sur les patients, augmentant le risque de mortalité. La dernière étude en date, publiée en février 2017 dans la revue Cancer, s’appuie sur une enquête menée auprès de 9.000 patients survivants du cancer inscrits au registre national américain du cancer entre 2011 et 2014. Il s’avère que près de 30% d’entre eux ne suivaient pas, pour raisons financières, leur traitement tel qu’il leur avait été prescrit.
Cette tendance était plus marquée chez les patients âgés de moins de 65 ans que chez leurs ainés. Les auteurs expliquent cela par le fait que les seniors américains de plus de 65 ans sont mieux couverts par l’assurance maladie Medicare. « Tout comme nous surveillons les effets secondaires liés à la toxicité des médicaments, il faudrait prendre en compte celui de leur toxicité financière dont souffre une part de plus en plus importante de patients », explique le Dr. Daniel Goldstein de l’Université Emory d’Atlanta.
Article paru dans la Lettre Médecine du Sens n° 160