La polio est de retour, avec l’aide de la CIA, des terroristes et des dictateurs

Commentaire.

Publié dans la lettre de Médecine du sens n° 26.

Il y a toujours plusieurs manières de voir les choses. Il y a l’agent microbien, et les conditions pour qu’il se répande.

En observant les cas de polio il m’est apparu que le fait de vivre des choses horribles physiquement et psychologiquement est une des causes principales qui ouvre la porte de notre organisme au virus de la polio. Il viens alors nous paralyser.

Nous pouvons parler de baisse de couverture vaccinale, mais nous pouvons aussi parler de retour d’un climat de terreur. Cela n’est il pas évident dans des pays en guerre comme la Syrie, la Somalie, le Soudan. L’article parle bien de tortures et de morts.

Revient alors l’adage de notre grand médecin Claude Bernard «Le microbe n’est rien, le terrain est tout».

La politique vaccinale ne s’est elle pas tirée une balle dans le pied en prônant des campagnes excessivement inutiles comme celle contre la grippe H1N1 ? Souvenons-nous des ministres du gouvernement refusant eux même de se faire vacciner, de même que nombre de personnels de santé ne croyant pas à cette campagne.

Que dire, comme le souligne très bien cet article, quand la CIA organise de fausses campagnes de vaccination créant de part et d’autre un climat de terreur.

Il est peut être temps de prendre du recul et de « s’interroger global » sur la balance entre la disparition de certaines maladies et l’apparition de toutes ces «maladies émergentes» et de se demander si nous ne déplaçons pas simplement le problème.

L’ARTICLE : 

La quasi-éradication de la polio est l’un des grands succès de santé publique, au cours de ces dernières décennies. Grâce à des campagnes de vaccinations communes, le nombre de cas est passé de 350.000 en 1998 à 187 en 2012.

Aujourd’hui, cependant, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) met en garde d’un possible retour de cette maladie.

Fin avril, 68 cas de polio avaient été rapportés dans le monde. Il n’y en avait que 24, l’année dernière, à la même époque:

«L’agence décrit les éruptions de polio qui se déroulent actuellement dans au moins dix pays, en Asie, en Afrique et au Moyen-Orient comme un « évènement extraordinaire » qui requiert une réponse internationale coordonnée. Elle a identifié que le Pakistan, la Syrie et le Cameroun ont laissé le virus passer leurs frontières, et elle recommande que l’on requiert que les citoyens de ces trois pays obtiennent un certificat prouvant qu’ils ont été vaccinés contre la polio avant de voyager à l’étranger.»

La maladie a également été identifiée au Nigéria, en Ethiopie, en Somalie et au Kenya. Elle s’est propagée du Cameroun à la Guinée Equatoriale et de la Syrie à l’Irak.

La polio a fait son retour en Syrie pour la première fois depuis 1999. L’absence d’un système de santé et le déplacement de la plupart de la population a fortement diminué le taux d’immunisation des Syriens.

Le Cameroun dispose d’infrastructures de santé publique, mais les facteurs principaux de la réapparition de la maladie sont la peur des vaccins et les troubles causés par les réfugiés qui fuient la violence du Nigéria voisin et de la République Centrafricaine.

Au Pakistan, les efforts pour combattre la polio ont été entravés par les Talibans qui ciblent les personnes qui amènent ces vaccins dans le nord-ouest du pays. Plus de trente de ces travailleurs ont été tués au cours des deux dernières années. Il y a quelques semaines, Salma Farooqi, qui administrait ces vaccins, a été torturée puis tuée après avoir été enlevée à son domicile, à Peshawar.

Selon les Talibans, les vaccinations sont un complot occidental pour stériliser les enfants musulmans ou une couverture pour les espions. Malheureusement, la CIA a donné du crédit à la dernière rumeur en organisant une fausse campagne de vaccination pour récupérer des preuves qu’Oussama ben Laden était bien présent dans le complexe fortifié d’Abbottabad.

L’avertissement de l’OMS est un bon rappel d’une chose qui semble évidente. Les vaccins ne marchent que s’ils sont administrés. Quand on considère les immenses risques que ces personnes prennent pour immuniser ces enfants dans les zones de guerre les plus dangereuses du monde, les régimes dictatoriaux, ou les Etats en déliquescence, le fait que certaines maladies évitables, comme la rougeole, fassent leur retour aux Etats-Unis –en partie parce que certains organes de presse effraient les parents– est exaspérant.

Joshua Keating

Traduit par Grégor Brandy

http://www.slate.fr/monde/86757/polio-terroristes-dictateurs-cia