« La musique, une arme efficace contre la dépression des jeunes »
Commentaire.
L’ARTICLE :
Le Figaro
Aude Rambaud relève dans Le Figaro qu’« une équipe de la Queen’s University de Belfast en Irlande du Nord vient de montrer qu’une cure de musicothérapie ajoutée à un traitement antidépresseur améliore significativement les symptômes dépressifs par rapport à un traitement seul chez des enfants et adolescents de 8 à 16 ans ».
La journaliste rappelle que « cet effet avait déjà été constaté chez certains patients mais aucune preuve scientifiquement valide ne permettait de trancher sur le bénéfice réel de cette approche thérapeutique dans cette population ».
« Voilà qui est fait grâce à cette nouvelle étude destinée à évaluer l’effet de la musicothérapie chez 251 enfants de 8 à 16 ans souffrant de troubles psychiques sévères de type émotionnel, comportemental et/ou social, dont un tiers présentaient une dépression », indique Aude Rambaud.
La journaliste explique que « ces jeunes devaient poursuivre leur traitement en cours quel qu’il soit, mais la moitié d’entre eux, choisis au hasard, participaient en plus à un programme de musicothérapie animé par un spécialiste : des ateliers individuels d’improvisation libre de 30 minutes hebdomadaires pendant 12 semaines ».
« Les auteurs ont utilisé plusieurs échelles d’évaluation pour tester la qualité et la quantité des échanges oraux et sociaux, l’estime de soi, la dépression ou encore le fonctionnement familial avant et après ce programme puis 3 mois après », poursuit Aude Rambaud.
La journaliste relève que « les chercheurs ont constaté une réduction significative des symptômes dépressifs chez les enfants ayant suivi le programme de musique. Ils ont également relevé une nette amélioration de l’estime de soi dans ce groupe en général, ainsi que des progrès significatifs en communication orale, en particulier pour les 13 – 16 ans ».
Les auteurs de ce travail, le Pr Sam Porter et le Dr Valerie Holmes, observent que « c’est la première fois qu’une étude fournit des résultats robustes. En outre, le suivi à 3 mois, toujours en cours, semble montrer que ces améliorations se maintiennent dans le temps. Elles sont certainement associées au choix du programme basé sur les échanges, la communication et la créativité ».
« L’idée n’est pas de remplacer les traitements mais d’offrir une approche thérapeutique complémentaire pour ces enfants dont la prise en charge est difficile, avec des résultats parfois aléatoires. Et le suivi à long terme nous dira si cela permet de réduire les doses d’antidépresseurs », continuent les chercheurs.
Aude Rambaud note enfin qu’il est « impossible à ce stade d’expliquer pourquoi la musique produit ces effets », et cite Emmanuel Bigand, professeur de psychologie cognitive à l’Université de Bourgogne : « Ce que l’on sait, c’est que la musique est un vecteur de plasticité cérébrale qui induit des remaniements entre des réseaux de neurones très vastes, avec notamment de nouvelles connexions. […] Nous savons aussi que la musique favorise la libération de dopamine et qu’elle est donc susceptible de modifier la chimie du cerveau avec peut-être des effets prolongés à quelques jours ou semaines ».
Date de publication : 30-10-2014
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