La malnutrition in utero augmenterait le risque de schizophrénie

Commentaire.  Une étude chinoise sur les grandes périodes de famines qu’a traversé la Chine de ce dernier siècle montre que cela a augmenté le nombre de schizophrènes chez les enfants dont la grossesse s’est déroulée à cette période. 

Cela est un élément de plus pour que nous puissions mieux comprendre l’influence majeure de la vie intra utérine non seulement sur le développement corporel, mais aussi psychique. J’entends souvent des personnes qui disent à propos d’enfant qui viennent de naître, ou ont rapidement des maladies graves, qu’ils n’ont pas pu subir de traumatismes. C’est méconnaitre l’importance de la vie intra utérine. L’enfant y vit énormément de choses, bien au-delà de ce que nous pouvons imaginer.

L’autre point intéressant est de réaliser qu’un stress organique, comme une carence alimentaire, peut avoir des conséquences psychiques. Cet enfant, qui vit cette famine dans le ventre de sa mère, peut très bien avoir une mère aimante. A priori, il ne devrait pas ressentir de problème à ce niveau. Mais cette même mère qui l’aide peut être en difficulté et en angoisse par le manque de nourriture, la peur de mourir, l’inquiétude pour son enfant etc… Tout cela, l’enfant peut le ressentir.

Enfin, il faut comprendre le lien organique psychique. Nous savons depuis les travaux de Stanislas Grof qu’un enfant va ressentir tout manque d’oxygène comme un manque d’amour. Ici le manque de nourriture est aussi ressenti par l’enfant et fragilise sa constitution physique. A cet âge il ne peut pas forcément différencier la réalité de l’intention.

 

L’ARTICLE :

La malnutrition in utero aurait des effets préjudiciables sur le risque de schizophrénie 

JIM – Dr Alain Cohen – Publié le 24/08/2018

En voyant que la Chine représente désormais l’une des plus grandes puissances et « l’usine du monde », on a du mal à réaliser qu’elle connaissait encore, voilà une soixantaine d’années, une terrible famine[1] ! Or on a constaté (notamment après la Seconde Guerre Mondiale en Europe) que la famine constitue un facteur de risque pour la survenue d’une schizophrénie, chez les sujets exposés à des privations nutritionnelles durant la vie intra-utérine : en particulier quand la famine a touché la mère durant le premier trimestre de la grossesse, ce risque de schizophrénie est « plus que doublé.»

Une étude réalisée en Chine évalue l’incidence à long terme de la grande famine (ayant frappé ce pays vers 1960) sur le risque de schizophrénie à l’âge adulte chez des sujets ayant ainsi souffert de graves carences nutritionnelles in utero. Les auteurs utilisent des informations concernant 387 093 personnes, nées entre 1956 et 1965. Ces données portent ainsi sur les années précédant la famine (1956–1958), les 3 années où elle a sévi (1959–1961) et les années suivantes (1962–1965).

Lire la suite de l’article (pour les abonnés au JIM) :  https://www.jim.fr/medecin/thematique/03_epidemio/e-docs/la_malnutrition_in_utero_aurait_des_effets_prejudiciables_sur_le_risque_de_schizophrenie__173337/document_actu_med.phtml

 

Article paru dans la Lettre Médecine du Sens n° 219