Incompréhension envers l’homéopathie

Commentaire.Le docteur Mourad Benabdallah, responsable de l’enseignement de l’homéopathie, celui que le doyen de Lille a supprimé sans le prévenir, s’explique dans une interview.

Il nous dit que l’homéopathie fait économiser de l’argent à la Sécurité Sociale.

 

L’ARTICLE :

L’homéopathie, face à face avec l’incompréhension

Dans une interview du journal Egora du 7 septembre 2018, Le Docteur Mourrad Benabdallah, enseignant en homéopathie à la faculté de Lille 2 depuis 30 ans et coordinateur du DU d’homéopathie depuis 20 ans, revient sur le récent revirement fait à l’homéopathie en France, ainsi que sur la décision du doyen de sa faculté de suspendre le diplôme d’homéopathie en attendant les conclusions de la Haute Autorité de Santé sur la matière.

Cette décision, le Dr Benabdallah l’a apprise dans les journaux, comme n’importe qui. Aucune communication ne lui avait été faite préalablement.

Pourtant , le DU D’homéopathie est enseigné à différentes professions du corps médical, sage-femmes, médecins, ou pharmaciens.

Pour le Dr Benabdallah, le fait qu’une minorité impose sa vision de la médecine avec agressivité l’inquiète. Et la preuve scientifique réclamée est à adapter à son sujet.  » Un fait scientifique est un fait reproductible et pas forcément un fait que l’on peut justifier avec les données actuelles de la physique et de la biologie notamment. L’homéopathie, au départ, est une médecine expérimentale basée sur l’observation  » dit il. Il compare d’ailleurs l’homéopathie au principe vaccinal. De faibles doses de virus ou de bactéries (pour les vaccins) sont envoyées dans l’organisme, afin de susciter une réponse immunitaire. En homéopathie, de faibles doses de venins par exemple, dilués et préparés, peuvent également créer une réponse immunitaire qui peut s’étendre aux maladies urticantes ou aux eczémas.

Le Dr Benabdallah peut compter sur le soutien de sa clientèle, scandalisée et prête  »à signer des pétitions pour nous soutenir quoi qu’il advienne ». Pour lui il est évident que l’homéopathie n’est pas une réponse unique. Mais pourquoi s’en priver quand elle fonctionne ?  »Dans tout ce qui est aigu, banal et d’apparition récente comme les premiers symptômes d’une grippe d’une gastro ou d’une rhino, donner de l’homéopathie permet de ne plus revoir les patients après 48 heures. En termes d’infectiologie, on n’en revoit que 20%. Ces patients là vont venir chercher naturellement de la cortisone, des antibiotiques ou des examens complémentaires. Nous sommes médecins avant tout. » Il insiste sur la bonne entente entre médecins et le fait que beaucoup de ses patients sont envoyés par leur médecin traitant.

Et même s’il attend que la Haute Autorité de Santé tranche sur le sujet, il sait que cela restera difficile, tant la discipline ne peut s’évaluer sur un seul critère mais sur la prise en compte de l’entièreté de la personne, symptômes et caractère, et  »tout un ensemble de phénomènes qu’ils soient fonctionnels, de comportement  ».

Quant au déremboursement de l’homéopathie, le Dr Benabdallah reste sceptique sur cet argument. »Ça n’est pas juste. Le poids du médicament homéopathique dans les dépenses pharmaceutiques est à peine d’un ou deux pour cent  ».

Et de conclure  »Je ne sais pas ce qui leur prend. Ils n’ont pas autre chose à faire ? Ils ne peuvent pas dédramatiser un peu ? D’autant qu’ils sont anti-confraternels. Ça n’est pas bien pour les étudiants, pour les médecins et les patients. »

Par Cerise Fleurtys

 

Article paru dans la Lettre Médecine du Sens n° 220