Homicide au féminin : une prévention possible ?

Commentaire. La violence féminine est très profondément en lien avec la dynamique familiale, elle y trouve ses sources et c’est essentiellement là qu’elle passe à l’acte dans un contexte manifestement psychiatrique. En clair les femmes qui pètent les câbles deviennent violentes et surtout avec leurs proches. Ca nous le savions, mais cet article donne des substrats concrets.

 

L’ARTICLE :

Après avoir recueilli dans les dossiers jugés par la Cour d’Appel de Poitiers entre 2008 et 2013, les données sociodémographiques, psychopathologiques et criminologiques des femmes auteures d’homicide, ainsi que les caractéristiques relationnelles entre victime et auteure, les éléments concernant les faits et la procédure judiciaire, Anne-Laure Ducasse (Centre Henri Laborit, Poitiers) a constaté que ces femmes étaient jeunes et avec une intégration socio-professionnelle limitée. Les antécédents judiciaires n’étaient pas rares mais sans rapport avec des faits de violence tandis que les antécédents psychiatriques étaient relativement fréquents, notamment les tentatives de suicide, les hospitalisations en psychiatrie et les dépressions. Des troubles psychotiques, l’abus ou la dépendance à l’alcool et les troubles de la personnalité, en lien avec des traumatismes et des carences affectives dans l’enfance, étaient également très fréquents. Les ¾ des passages à l’acte ont été intrafamiliaux, les autres crimes se produisant dans la sphère amicale. La majorité des auteures agissait seule, sur une victime unique, dans l’intimité du domicile, de façon non préméditée, avec une arme d’opportunité, sous l’emprise d’alcool.

De quoi proposer des processus de prévention malgré la ‘relative’ rareté de ces actes (10 % des homicides en France sont commis par des femmes) ?

Dr Dominique-Jean Bouilliez

Références

Ducasse A-L et coll.: L’homicide au féminin. 15ème Congrès de l’Encéphale (Paris) : 18-20 janvier 2017.

http://www.jim.fr/medecin/actualites/congres//e-docs/homicide_au_feminin_une_prevention_possible__163647/document_actu_con.phtml

 

Article paru dans la Lettre Médecine du Sens n° 152