ETATS-UNIS. Une « superbactérie » résistante aux antibiotiques détectée
Commentaire. Nous risquons de vivre dans un monde post antibiotiques où les bactéries résistantes feraient 10 millions de morts par an. Conséquences logiques à la sur prescription des antibiotiques. Cela va des antibiotiques pour la moindre petite rhino, à la prescription par les vétérinaires de façon presque systématique.
Le TAFTA, cet accord commercial en cours de négociation et qui permettrait les pratiques américaines à ce sujet ne va rien arranger. Ce n’est pas un hasard si c’est aux Etats Unis que cela se produit pour la première fois.
Allez soyons positifs, cela signifie simplement que la nature reprend ses droit sur les «antivie» ou antibio.
Et finalement l’homéopathie qui s’est toujours associée à la vie va reprendre du galon. Réjouissons nous. On va peut être aussi remettre au goût du jour les bactériophages, ces virus qui attaquent les bactéries. Cette découverte des années 1920 avait été mise de côté avec le succès facile des antibiotiques.
Au fond, c’est réjouissant de voir que juste un demi siècle après la découverte des antibiotiques, la nature nous rappelle à ses règles.
L’ARTICLE :
Une bactérie porteuse du gène de résistance totale aux antibiotiques a été identifiée chez une patiente atteinte d’une infection urinaire. L’antibiotique « de dernier recours » est inefficace. Les autorités s’inquiètent.
Les autorités sanitaires américaines ont annoncé jeudi 26 mai 2016 le premier cas dans le pays d’une patiente atteinte d’une infection qui résiste à tous les antibiotiques connus. Un cas extrême de résistance dû à une à l’infection d’une bactérie par un plasmide, une molécule d’ADN qui a transmis un gène, le MCR-1, conférant une protection à la colistine, l’antibiotique dit « de dernier recours ». Âgée de 49 ans, la patiente atteinte d’une infection urinaire ne répond donc pas au traitement. C’est la première fois que le gène MCR-1, repéré l’an dernier en Chine chez des hommes et des porcs, est signalé aux Etats-Unis.
Un besoin urgent de recherche sur ces « superbactéries »
Aux Etats-Unis, la résistance aux antibiotiques est jugée responsable de 23.000 décès par an et d’au moins 2 millions de maladies. Comme dans les autres pays, elle s’explique essentiellement par la surprescription d’antibiotiques par les médecins et leur utilisation extensive par les vétérinaires. Les experts avertissent depuis les années 1990 quant au risque de développement de superbactéries mais peu de laboratoires se sont lancés dans des recherches pour trouver la parade.
En janvier 2016, plusieurs dizaines de sociétés pharmaceutiques, dont des géants du secteur commePfizer, Merck ou GlaxoSmithKline ont signé une déclaration par laquelle ils appellent les Etats à proposer des incitations pour investir dans ce domaine. A Ise-Shima, au Japon où se déroulait le sommet du G7, le Premier ministre britannique David Cameron devait présenter vendredi 27 mai 2016 une initiative visant à rémunérer les laboratoires développant de nouveaux antibiotiques.
Nous risquons de vivre dans un monde post-antibiotique. C’est la fin des antibiotiques si on n’agit pas en urgence » – Thomas Frieden, directeur des CDC
Dans une étude mandatée par le gouvernement britannique et publiée la semaine dernière, l’ancien économiste en chef de Goldman Sachs Jim O’Neill propose entre 1 et 1,5 milliard de dollars de récompense pour tout nouvel antibiotique sur le marché. Jim O’Neill estime que la résistance aux antibiotiques pourrait provoquer 10 millions de décès supplémentaires par an et coûter jusqu’à 100.000 milliards de dollars d’ici 2050 si elle n’est pas combattue. « Nous risquons de vivre dans un monde post-antibiotique. C’est la fin des antibiotiques si on n’agit pas en urgence », a estimé jeudi Thomas Frieden, directeur des centres américains de contrôle et de prévention des maladies.
Article paru dans la Lettre Médecine du Sens n° 120