Épilepsie : on a compris comment l’alimentation influence le cerveau
Depuis la nuit des temps, les épileptiques savent contrôler leur maladie en adoptant un régime alimentaire particulier. Dans une nouvelle étude, des neurologues suisses et états-uniens viennent d’établir un lien direct entre le métabolisme des neurones et l’activité du cerveau. Cette découverte ouvre la voie vers de nouveaux traitements de certaines maladies neurologiques.
Le 23/01/2014 à 08:34 – Par Agnès Roux, Futura-Sciences
Commentaire de Olivier Soulier.
Publié dans la lettre de Médecine du sens n° 10
Ces derniers temps apparaissent plusieurs notions nouvelles que je défend depuis des années.
Le rôle des microbes dans l’ensemble des maladies.
Le lien entre les maladies somatiques et les maladies psychiques et le fait qu’elle ne sont que deux aspects d’un même fonctionnement. Les somatisations peuvent se faire sur l’un ou l’autre versant.
Le rôle fondamental de l’alimentation sur l’ensemble des maladies, comme plaque tournante de solution ou de difficulté en cas de mauvaise alimentation.
Il est intéressant de voir que la découverte par la pharmacie moderne de molécules nouvelles a fait totalement disparaitre des connaissances que nous avions à ce propos depuis l’antiquité. Hipocrate le père de la médecine disait «que l’alimentation soit ton premier remède».
Nous pouvons aussi comprendre plusieurs choses à propos de cet article.
Les épileptiques sont souvent des personnalités très intelligentes, voir géniales. Et leur personnalité n’est souvent pas comprise par leur environnement. C’est peut être bien là même la clé de déclenchement. On peut comprendre alors un peu mieux le processus et les actions diététiques.
Les glucides sont le carburant de base, mais aussi celui que l’enfant reçoit au cordon ombilical. Quand il le fabrique au départ de lipides, il se comporte de façon plus autonome en se débrouillant seul. Le processus cétonique est un aspect d’autonomisation. L’être s’autonomise alors vis à vis de ceux qui ne le comprennent pas et logiquement moins en conflit sur cette incompréhension, il fait moins de crises d’épilepsie.
L’oxygène parle de l’amour. Les DRO sont des dérivés de l’amour. Encore une clé.
L’ARTICLE :
Le cerveau humain est un immense réseau de neurones qui communiquent par le biais de nombreuses synapses excitatrices et inhibitrices. Chez les épileptiques, le cerveau est hyperactif ce qui peut entraîner de fortes convulsions. © DR
Pour fonctionner notre organisme a besoin d’énergie qu’il se procure grâce à l’alimentation que nous lui apportons. Il est donc primordial d’adopter un régime équilibré afin de donner le meilleur à nos cellules. En quelque sorte, la nourriture que nous mangeons est pour le corps ce que le carburant est pour une voiture. Si le propriétaire n’utilise pas l’essence adaptée à son véhicule, celui-ci va rouler pendant un temps mais finira par s’encrasser et par tomber en panne.
Au fur et à mesure des années, les études ont peu à peu dévoilé le rôle prépondérant de l’alimentation sur la santé. En mangeant correctement, il est possible de diminuer les risques de différentes pathologies comme la dépression, le diabète, l’asthme et les problèmes cardiovasculaires. Une nourriture équilibrée pourrait même améliorer la durée de vie et agir sur la flore intestinale, un des acteurs fondamentaux du bien-être. Les dérives de l’alimentation moderne ont d’ailleurs largement contribué à la progression de l’épidémie d’obésité qui frappe aujourd’hui l’ensemble de la planète.
Le peintre Vincent Van Gogh était épileptique, comme de nombreuses autres personnalités telles que Jules César, Molière et Gustave Flaubert. Être touché par cette maladie n’empêche donc pas d’accomplir de grandes choses. © Wikimedia Commons, DP
Un régime pour vaincre l’épilepsie
La nourriture peut également influencer le fonctionnement du cerveau et les personnes souffrant d’épilepsie le savent bien. Cette maladie neurologique complexe se traduit par un désordre électrique qui engendre une hyperactivité cérébrale et induit l’apparition de convulsions. En Grèce antique, les épileptiques avaient déjà compris que leurs symptômes s’atténuaient lorsqu’ils faisaient quelques jours de diète. Au début du XXe siècle, les malades suivaient un régime alimentaire adapté, appelé régime cétogène, composé de très peu de glucides et d’une quantité abondante de lipides qui deviennent alors la source d’énergie principale de l’organisme. Ce nouveau métabolisme énergétique permettait de stabiliser l’activité électrique du cerveau et de diminuer l’apparition des crises d’épilepsie.
Depuis la mise sur la marché des anticonvulsifs, ce type d’alimentation a peu à peu disparu même si les médecins recommandent toujours aux épileptiques de manger de manière équilibrée. Les médicaments contre l’épilepsie agissent en renforçant les synapses inhibitrices dans le cerveau, appelées synapses au GABA, ce qui enraye la circulation de certaines informations nerveuses, réduit l’activité cérébrale dans son ensemble et limite les crises. « Cependant, ces médicaments entraînent souvent de nombreux effets secondaires et ne sont pas toujours efficaces, explique Derek Bowie, neurologue à l’université McGill à Montréal (Canada). Le régime cétogène redevient donc de plus en plus populaire. »
Comment l’alimentation contrôle-t-elle l’activité du cerveau et améliore-t-elle les troubles épileptiques ? Cette question demeurait jusqu’ici mystérieuse. Dans une nouvelle étude, publiée dans la revue Nature Communications, l’équipe de Derek Bowie vient apporter des éléments de réponse. Les chercheurs ont découvert un lien entre le métabolisme des cellules nerveuses et leur capacité à transmettre les informations, deux mécanismes jusqu’ici considérés comme indépendants.
Les dérivés réactifs de l’oxygène, messagers des synapses inhibitrices
Pour parvenir à ces conclusions, les auteurs se sont penchés sur le métabolisme des neurones et ont découvert un lien insoupçonné entre la façon dont les mitochondries génèrent de l’énergie et la transmission des informations nerveuses. Plus précisément, ils ont montré que les dérivés réactifs de l’oxygène (DRO), des petits composés chimiques produits au cours du métabolisme de l’oxygène, influençaient l’activité des synapses inhibitrices dans le cerveau.
Cette étude révèle donc une toute autre facette des DRO, connus jusque-là pour leurs effets néfastes sur les cellules. Ils sont en effet souvent produits en abondance en cas de stress cellulaire et seraient impliqués dans le développement de certaines maladies neurodégénératives comme Alzheimer ou Parkinson. Ces nouveaux résultats montrent qu’ils jouent également un rôle important dans la circulation des informations au sein du réseau neuronal. « Grâce aux DRO, Les cellules nerveuses disposent de l’arsenal nécessaire pour renforcer les inhibitions synaptiques », explique Derek Bowie.
L’alimentation influence directement le métabolisme des cellules du corps et en particulier celui des cellules nerveuses. L’existence d’un lien entre le métabolisme et l’activité des neurones explique donc en partie pourquoi la nourriture influence le fonctionnement du cerveau. Des travaux sont cependant nécessaires pour comprendre comment le régime cétogène régule la production de DRO dans les mitochondries. Ces recherches pourraient conduire à de toutes nouvelles stratégies de traitement de l’épilepsie et d’autres maladies neurologiques.