Enfant de parents pervers narcissiques
Commentaire.
Article simple, clair sur la situation d’un enfant de parents pervers narcissique. A lire et relire.
L’ARTICLE :
L’enfant de parents pervers narcissiques, est de façon systématique pris à témoin dans la mise en place relationnelle qu’organise le pervers vis à vis de sa victime, il est en place identique au partenaire victime. A cela, peut s’ajouter, l’agression déversée par le parent victime qui ne peut être exprimée auprès du parent pervers.
L’organisation familiale est le plus souvent mise en place dans la création d’un isolement des uns vis à vis des autres, de petites phrases assassines, d’une méfiance constante… Le parent pervers exprime à l’un des mots sur l’autre, et ce toujours de façon indirecte, tenant des propos méprisants pour entretenir ainsi la rivalité. Il s’agit d’un parent qui se plaint sans cesse de ses enfants, n’ayant de cesse lorsqu’il tient un propos positif, de l’annuler immédiatement par des mots destructeurs. Un être qui est maître dans l’art de créer de la culpabilité.
Cette maltraitance visant à briser la volonté de l’enfant, d’en faire un être docile. La distance ne modifie en rien cette attitude, le parent pervers appliquera son action destructrice par téléphone si besoin est.
La perception de cette mise en place est vécue par l’enfant comme une intrusion, il n’est pas rare que des troubles physiologiques se manifestent, agressivité, terreurs nocturnes, troubles alimentaires, psychosomatisations (maux de ventre…), allergies… Toutes ces manifestations expriment une soif d’être aimé, regardé et entendu. L’enfant peut devenir tyrannique, coléreux, agressif… Dans ce type de relations, il s’agit non pas d’un comportement caractériel mais bel et bien d’une révolte.
La position de l’enfant est très complexe, son attitude tend à rechercher l’affection du parent maltraitant. Il intègre les messages comme une réalité, une image négative de lui-même, elle ne peut être que méritée car venant d’un parent. Les impacts que cela peut produire, la dépression, un vide intérieur, la prise de drogues, d’alcool…, des comportements destructeurs. Pour l’enfant, il n’existe plus le droit à la spontanéité, ne supporte pas les conflits. N’oubliez pas que manipuler les enfants pour un parent est ce qu’il y a de plus facile à réaliser, l’enfant aime ses parents, et il veut être aimé par eux, donc le chemin le plus logique est toujours de trouver des excuses aux parents aimés, chercher à comprendre pourquoi le parent est mécontent afin de le contenter (ce qui est peine perdue), pardonner… Il est difficile pour l’enfant de se construire autour de l’affirmation de soi, il n’a pas concrètement de place, son seul choix est d’être comme le parent pervers lui demande d’être. C’est un enfant qui ne demande pas, trop dangereux ! Il n’a pas le droit de s’affirmer, de prendre position, toute tentative sera durement réprimée. L’enfant comprend combien la différence au dictat du pervers entrainera des réactions vives et destructrices de la part du parent pervers. Aucune forme d’échange réel, juste la vérité assénée par le parent pervers, un avis différent n’est pas tolérable, l’ordre établi par le « dictateur » ne peut être remis en cause. Certains enfants, du reste comprenant le mécanisme, savent qu’ils ne pourront qu’essayer de faire ce qu’il faut pour ne pas être rejetés ou se confronter au parent pervers. Ils peuvent alors se réfugier dans le silence.
Inutile de compter sur le parent victime lui-même incapable de réagir, cherchant à se protéger, il devient involontairement « complice » laissant l’enfant subir la vindicte du pervers. Pire, il peut nier l’agression constante, posant cette réalité comme une invention enfantine, réduisant ainsi inconsciemment son propre sentiment de culpabilité. L’enfant reçoit alors des messages qui rendent « flous » les actes de violence, il exagère, voire il invente.
Aucun des deux parents ne présente alors la sécurité nécessaire au bon développement de l’enfant, il est en vigilance permanente et pour se protéger, devra se justifier de chaque chose.
Le parent pervers justifie ses actes en évoquant « l’intérêt » de l’enfant, « … c’est pour ton bien… » etc… il évoque l’éducation, mais son mécanisme est la destruction de cet enfant. La forme insidieuse n’est pas alarmante pour l’environnement, seul l’enfant est dans la perception intérieure de ce qui se passe. Perception juste émotionnelle. Il ne peut concrètement se plaindre, ce qui est fait, l’est pour son bien, il est alors fréquent d’entendre dire « .. c’est un enfant mal dans sa peau… », il est décevant, responsable des difficultés des parents. Il devient « une cible », il n’est pas comme le parent le souhaite, il est maladroit et donc sans cesse sujet à dévalorisations, mais cette maladresse n’est qu’une conséquence de la dévalorisation constante et non l’inverse.
Le parent dans cette position justifie sans cesse ses mots ou actes, mais au fond ses « réprimandes » autour des comportements de l’enfant n’ont rien à voir avec sa réalité psychique, il s’agit bien de l’existence de cet être qui le gêne.
Il ne peut exister, toutes formes d’être sont annihilées, il n’est qu’un bon à rien… et cela entraine des comportements chez l’enfant qui vont justifier la maltraitance. Il répond ainsi au message (négatif) seul existant de sa reconnaissance, il est juste sujet résonnant au discours destructeur du parent pervers. La culpabilité s’amplifie, il déçoit, il fait honte à ses parents, il n’est pas assez bien pour ses parents.
L’enfant ne peut trouver sa place, il ne reçoit rien qui lui apporte un regard de reconnaissance, il est comme un orphelin en présence d’un « parent » pourtant bien vivant, ce parent ne sait pas ce qu’est l’affect, il est là mais détaché de tout rapports chaleureux nécessaires à l’équilibre de l’enfant, il est fermé à tout autre mode de fonctionnement que celui d’être, pour l’entourage, un bon parent, il ment, manipule, sait se faire aimer des autres. Le pervers narcissique, ne présente son enfant qu’au travers de son propre narcissisme, donc l’enfant n’est perçu par l’environnement qu’au travers de ses mots. Il ne s’agit que d’esbroufe, une apparence, une volonté d’afficher le foyer parfait. L’enfant affiché tel un accessoire.
Ces mécanismes sont à l’origine de l’absence de tout lien sain, aucune individualité n’est possible, le droit d’exister n’est pas accordé !
Auteur : Dominic Anton, psychothérapeute
Source : http://www.dominicanton.fr/parents-pervers-narcissiques-et-leurs-enfants/
https://leperversnarcissique.wordpress.com/2015/01/26/enfant-de-parents-pervers-narcissiques/
Article paru dans la Lettre Médecine du Sens n° 72