Ebola : les inquiétudes du découvreur du virus
Commentaire.
Il faut s’interroger encore une fois sur ce qui se passe réellement.
Il y a d’abord les dissonances dans les systèmes de santé. L’OMS qui traine puis qui s’emballe, façon de reprendre le leadership. Puis les labos qui trouvent comme d’habitude que ce nouveau virus peut sentir les dollars et se présentent en sauveurs.
Mais il y a aussi les systèmes de santé de ces pays où le virus sévit. La méfiance de ces populations par rapport aux systèmes de santé occidentaux, et on peut les comprendre. Nous les occidentaux essayons de mettre ces populations au rythme de nos normes sanitaires. Normes insupportables à la fois socialement, culturellement et financièrement.
Regardons ces images de médecins habillés en cosmonautes, comment ces populations peuvent comprendre de telles attitudes.
Il y a aussi les cultures, cet article dit bien que dans ces pays la coutume est de toucher le mort (moment ou il est le plus contagieux). C’est une façon de lui dire un dernier au revoir et peut être de lui transmettre quelque chose et de garder quelque chose de lui.
Ici c’est dramatiquement une infection.
Essayons d’aller un peu plus loin.
Les régions ou sévissent les épidémies d’Ebola sont des régions qui ont été ravagées par la guerre depuis des décennies, Libéria, Sierra Léone, avec bien évidement les armes fournies par les occidentaux, pour se disputer entre autre le magot du commerce des diamants pour les occidentaux, bien sur.
N’oublions pas que c’est une des zones au monde où les occidentaux ont été prendre le plus d’esclaves pour leur trafics et commerces. Que de mémoires transgénérationnelles. Le Libéria a été crée comme zone de liberté ou ont été «rapatriés» les anciens esclaves américains à l’abolition de l’esclavage. Rêve typiquement occidental d’une réparation impossible. Cela a été une des pires zones de guerre.
Une guerre est un stress majeur pour une population, qui la fragilise et met en elle une sensibilité particulière spécifique, comme chaque type de stress.
J’ai déjà parlé de la tuberculose qui vient parler de «comment survivre dans ces conditions» et qui flambe à l’ère industrielle au 19° siècle quand les populations des campagnes habituées à survivre migrent massivement en ville dans les usines et sont confrontées à une nouvelle forme de peur de ne pas pouvoir survivre.
Ici 30 ans de guerre donnent un stress chronique.
Ebola donne des fièvres hémorragiques, avec CIVD. La CIVD c’est la coagulation intra vasculaire disséminée, forme d’hémorragie avec consommation des facteurs de coagulation ce qui veut dire qu’il y a une forme de système de domino qui s’enchaine et que le sang épuise sa capacité de coagulation jusqu’à une hémorragie globale.
La CIVD nous parle d’un stress chronique très ancien. On la voit par exemple dans les accouchements quand la grossesse a été un lieu de très fort stress, pas un stress habituel, mais un stress qui peut durer depuis 10 ou 20 ans et qui prend son acmé ou sa résolution par la grossesse.
Ici ce stress chronique ce sont ces années de guerre. Une des plus horrible du siècle dernier. Celle des enfants soldat, celles ou l’on coupait les bras du combattant adverse pour qu’il ne puisse plus tenir d’armes.
Le film «Blood Diamant» raconte très bien cette guerre.
Alors ces populations sont un terreau fertile pour Ebola et ce qu’il représente.
Je l’ai dit aussi, les chauve souris sont logiquement le réservoir de virus, c’est à dire l’animal qui en veille porte la mémoire de la souffrance de la population et la représente jusqu’à ce qu’elle soit complètement nettoyé. L’Afrique, on l’imagine est un terreau fertile pour Ebola et pas seulement cette zone. Il y a toutes les zones de guerre depuis 50 ans, cela fait beaucoup de domaines pour Ebola.
Dans ses pays la tradition veut que l’on touche les morts, façon de faire le lien, de prendre ce qu’ils ont à transmettre et ici c’est cette volonté de nettoyer toutes ces souffrances, cette nécessité terrible face à ces mémoires d’horreur. Cela se transmet pour se solutionner.
Et nous occidentaux que connaissons nous, que comprenons nous à tout cela ?
Nous arrivons avec nos pesticides pour détruire les équilibres, nos dollars et euros pour piller ces pays, nos idées de la médecine avec les vaccins en panacée universelle écrasant toutes les médecines traditionnelles. Nos antibiotiques qui ont tué en Europe par résistance plus de 15 000 personnes l’année dernière, mais de cela peu de parole. Et c’est cela que nous voulons leur vendre, avec nos armes, leurs diamants et nos guerres. En détruisant leur systèmes traditionnels qui étaient en équilibre.
A la fin nous allons leur refiler nos anti viraux et expérimenter chez eux nos nouveaux vaccins.
Regardons la symbolique de Ebola qui apparait assez bien maintenant. Ce virus viens nettoyer de très nombreuses et anciennes souffrances de guerre et d’horreur. Il se transmet à la fois par la chauve souris réservoir initiation et mémoire de nos fantômes. Symbole des fantômes et des initiations. Les coutumes Africaines de toucher le corps du défunt permet de diffuser plus vite l’infection et de nettoyer plus vite la souffrance pour repartir sur du neuf. Dans un système tribal sans communication moderne, l’épidémie nettoie la population de toutes ces souffrances sans la diffuser plus loin et laisse le champ libre au nouveau et à tous ceux qui ont dans leur immunité su acquérir la capacité à dépasser cette horreur. Mais avec les communications modernes le virus va se répandre et nettoyer toutes les souffrances.
Pour lutter efficacement contre une infection, il faut comprendre comment elle fonctionne, le sens qu’elle porte en elle et comment avec ces élément limiter les dégâts. Il faut entrer dans un nouveau mode de compréhension et de prévention.
L’ARTICLE :
New-York, le mercredi 27 août 2014 – Peter Piot, actuel directeur exécutif de l’ONU SIDA et codécouvreur du virus Ebola en 1976, a exprimé mardi sa vive inquiétude dans une interview au quotidien français Libération : « jamais nous n’avions connu une épidémie d’une telle ampleur (…). Depuis six mois nous assistons à ce que l’on pourrait appeler une ‘tempête parfaite’: tout est réuni pour que cela s’emballe ».
L’OMS : un responsable de l’emballement ?
Le professeur Piot s’est voulu très critique à l’endroit de l’organisation mondiale de la santé (OMS). Il a ainsi déploré « la lenteur extraordinaire » des institutions : « L’OMS ne s’est réveillée qu’en juillet » alors que l’alerte avait été lancée dès le début du mois de mars et que l’épidémie avait débuté en décembre 2013. « Elle endosse maintenant le leadership, mais il est tard », remarque-t-il.
Les autres raison de « l’emballement » tiendraient plus aux populations exposées et au système de santé des pays touchés.
Incurie et défiance sont les deux mamelles d’Ebola
L’épidémie de fièvre hémorragique Ebola « explose dans des pays où les services de santé ne fonctionnent pas, ravagés par des décennies de guerre. En plus, la population se méfie radicalement des autorités », a-t-il relevé dans le quotidien. « Il faut rétablir la confiance. Rien ne peut se faire dans une épidémie comme celle d’Ebola sans la confiance » a-t-il martelé.
Les populations, n’auraient en effet, selon lui « aucune confiance dans les systèmes de santé » et se mettrait en danger à cause d’ « habitude culturelle » : la transmission [d’Ebola] reste la même, liée aux contacts. […] Cela pose la question des soins, mais aussi des funérailles où l’habitude culturelle est de toucher le mort, alors que c’est le moment où le corps est le plus contaminant ».
Quelques espoirs et satisfécits
Peter Piot juge par contre efficace les mesures de quarantaines prises, même si cet isolement est parfois mal perçu, comme c’est le cas dans le bidonville de West Point (Liberia), qui est, soulignons-le isolé avec des barbelés et encerclé par les militaires.
Quant aux moyens d’éradiquer l’épidémie Ebola en Afrique de l’Ouest, le spécialiste en microbiologie est clair :
« Depuis quelques années, des traitements et des vaccins sont en cours d’élaboration. […] grâce à des financements américains liés à la lutte contre le bioterrorisme […]. Maintenant, le moins que l’on puisse faire est de mettre ces produits à la disposition des pays touchés. »
FH
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