Du vin pour le diabétique de type 2?
Commentaire. Le vin est bon pour la santé mais il serait même bon pour les diabétiques de type 2.
Ca va faire des heureux.
Et si vous voulez choisir à la carte, le rouge améliore les HDL-C et les triglycérides, c’est-à-dire la part hépatique, la part familiale lourde des conflits. La vie à l’état brut. Mais cela, du vin rouge, on le savait déjà. Il agit contre le syndrome métabolique.
Le blanc améliore la glycémie, la part affective et narcissisante de la famille.
Il y a aussi une part génétique. Ceux qui métabolisent lentement l’alcool sont plus exposés aux effets négatifs.
Transmettez leur l’information.
Et comme disait notre ami Coluche «Le pinard ça devrait être obligatoire».
L’ARTICLE :
Selon diverses études observationnelles, la consommation modérée de vin apparaît comme bénéfique pour réduire les facteurs de risque cardiométaboliques. Seules quelques études interventionnelles de courte durée ont été réalisées pour tenter de démontrer la relation causale entre la consommation d’alcool et le bénéfice cardiométabolique. C’est donc un essai clinique particulièrement innovant qui a été conduit par une équipe de chercheurs israéliens. Ces derniers ont inclus, dans une étude randomisée d’une durée de deux ans, des volontaires diabétiques de type 2 qui n’avaient pas l’habitude de boire de l’alcool, pour confirmer les bienfaits métaboliques du vin.
Rouge ou blanc et régime méditerranéen
Ce sont 224 adultes qui ont été répartis en trois groupes par tirage au sort : 68 volontaires devaient consommer du vin blanc et 73 du vin rouge. Les 83 témoins devaient boire uniquement de l’eau. La quantité de boisson était fixée à 150 ml par jour. L’eau et le vin étaient fournis gratuitement tout au long de l’étude. Tous les volontaires devaient par ailleurs suivre un régime méditerranéen tel qu’il leur était conseillé par des diététiciens lors d’ateliers mensuels les trois premiers mois, puis trimestriel par la suite.
Les auteurs se sont intéressés en premier lieu à l’effet de l’alcool sur les paramètres lipidiques, la glycémie et l’insulinorésistance évaluée par l’index HOMA. Le nombre de perdus de vue a été modeste puisque 87 % des volontaires ont terminé l’étude (94 % des témoins, 77 % des sujets du « groupe vin blanc » et 88 % de ceux du « groupe vin rouge »). L’adhésion, évaluée à plus de 80 %, était également jugée satisfaisante dans les trois groupes.
Augmentation du taux de HDL-C et diminution des triglycérides avec le rouge, baisse de la glycémie à jeun avec le blanc !
Par rapport au groupe témoin, les consommateurs de vin rouge étaient caractérisés par une augmentation du taux de HDL-C et par une réduction de la triglycéridémie. Si le vin blanc n’a pas significativement modifié le HDL-C, il a néanmoins réduit le taux plasmatique de triglycérides. Surtout il était le seul à influencer la glycémie à jeun et l’index HOMA qui ont tous les deux diminué. Aucun des vins n’a réduit le LDL-C.
Une étude génétique a pu être réalisée chez 203 volontaires, en distinguant les « métaboliseurs rapides et lents » de l’alcool, en fonction des polymorphismes des gènes de l’alcool déshydrogénase. Un métabolisme lent était caractérisé par des effets plus marqués du vin, en particulier sur les paramètres glycémiques.
Les auteurs apportent plusieurs conclusions qui méritent d’être commentés.
1) Ils considèrent le vin rouge comme le plus efficace pour lutter contre le syndrome métabolique. On remarquera que cette conclusion est en grande partie fondée sur l’effet du vin rouge sur le HDL-C. Or la signification clinique de cet effet est loin d’être connu. On sait aujourd’hui qu’augmenter le taux de HDL-C n’est pas en soi un marqueur de diminution du risque cardiovasculaire. La fonction des HDL paraît plus importante à considérer que leur taux.
2) En outre, les chercheurs déduisent de leurs travaux qu’il serait utile de déterminer, grâce à la génétique les patients qui bénéficieraient le plus d’une consommation d’alcool qui leur serait donc conseillée. Il faut rappeler que ces mêmes sujets, en étant des métaboliseurs lents de l’alcool, sont aussi ceux qui sont exposés à un risque plus élevé de développer un cancer lié à l’alcool.
A ne pas consommer, même modérément ?
Par ailleurs, on remarquera que c’est le vin blanc, donc le moins riche en polyphénol (et en resvératrol), qui est le plus efficace pour réduire la glycémie et l’insulinorésistance. Enfin, contrairement à ce qui a été suggéré par plusieurs études d’observation, la consommation modérée de vin n’aide pas à réduire le tour de taille !
En pratique, cet essai randomisé original montre que l’alcool peut améliorer les paramètres métaboliques. Toutefois cet effet est modeste et certainement sans commune mesure avec les effets cancérigènes du vin. Il serait donc déraisonnable de recommander aux diabétiques de boire du vin, même modérément, pour leur santé !
Dr Boris Hansel
Référence
Gepner Y et coll. : Effects of Initiating Moderate Alcohol Intake on Cardiometabolic Risk in Adults With Type 2 Diabetes: A 2-Year Randomized, Controlled Trial. Ann Intern Med., 2015 ; publication avancée en ligne le 13 octobre. doi: 10.7326/M14-1650.
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Article paru dans la Lettre Médecine du Sens n° 88