« DMLA : soupçons d’entente illégale entre Roche et Novartis »


Commentaire d’Olivier Soulier.

Publié dans la lettre de Médecine du sens N° 21

Encore une entente qui permet de vendre un médicament pas plus efficace mais 30 fois plus cher.

Entendez-vous vos millions (438) qui tombent de vos poches messieurs les gouvernants ? Ou plutôt des nôtres ?

L’ARTICLE  : « DMLA : SOUPÇONS D’ENTENTE ILLÉGALE ENTRE ROCHE ET NOVARTIS »

Le Figaro observe que « l’étau se resserre autour de Roche et Novartis dans l’affaire des médicaments Lucentis et Avastin ». Le journal rappelle que « les groupes pharmaceutiques sont soupçonnés de s’être entendus pour favoriser l’utilisation du premier par rapport au second contre la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), malgré un coût nettement supérieur ».
« Des liens financiers étroits unissent les deux sociétés : Roche a en effet développé les deux médicaments mais a laissé la commercialisation de Lucentis à Novartis, qui lui verse des royalties sur les ventes réalisées », souligne le quotidien.
Le Figaro observe que « les groupes ont admis être visés par une enquête pour «pratiques anticoncurrentielles» de l’Autorité de la concurrence, qui a saisi des documents mardi dans leurs locaux ».
Le quotidien rappelle notamment que « Lucentis, commercialisé par Novartis, est le seul à bénéficier en France d’une autorisation de mise sur le marché dans cette indication. Mais Avastin, de Roche, serait tout aussi efficace comme traitement de la DMLA… et coûte 30 fois moins cher ».
Le journal relève que « selon la revue Que choisir, Lucentis est «la plus grosse dépense de médicaments de l’Assurance-maladie» et lui aurait coûté 438 millions d’euros en 2013. […] Un décret est en préparation pour permettre des recommandations temporaires d’utilisation (RTU) pour raisons économiques. Ce qui permettrait aux autorités de santé d’autoriser provisoirement Avastin dans le traitement contre la DMLA ».
« L’UFC-Que choisir a pressé jeudi le gouvernement d’accélérer la publication du décret, estimant que «la passivité des pouvoirs publics et autorités sanitaires dans ce dossier est aussi étonnante que préjudiciable pour les usagers du système de santé» », ajoute Le Figaro.
Le Monde relève également que « l’Autorité de la concurrence soupçonne d’entente les laboratoires Roche et Novartis ». Le journal remarque qu’« alors que de nombreux médecins et pharmaciens estiment que l’Avastin est aussi sûr et efficace que le Lucentis, autoriser l’Avastin pour traiter la DMLA permettrait à l’Assurance maladie de faire d’importantes économies. […] Problème : Roche s’y oppose catégoriquement ».
Mme France-Tarif, porte-parole de Roche, déclare ainsi que « l’Avastin et le Lucentis sont deux molécules différentes qui ont été développées pour des pathologies différentes et ne sont pas du tout interchangeables ».
« De son côté, Novartis souligne que le «Lucentis a été spécifiquement développé et formulé pour un usage intra-vitréen» (l’Avastin doit être reconditionné par les pharmaciens pour pouvoir être injecté dans l’œil des patients) et que «2,4 millions de patients sont ainsi traités chaque année» »,
continue Le Monde.
Le journal s’interroge : « Cette position est-elle justifiée ou bien le résultat d’une stratégie parfaitement orchestrée par Roche et Novartis pour se partager le marché ? L’Autorité de la concurrence devra trancher. Un dossier difficile à démêler compte tenu des liens capitalistiques et financiers entre les deux laboratoires ».

Le Figaro , Le Monde

Revue de presse Mediscoop du 2014-04-11