Des substances « préoccupantes » dans 185 produits cosmétiques

Commentaire. Des substances « préoccupantes » dans 185 produits cosmétiques

 

L’ARTICLE :

Allergènes, composés toxiques, perturbateurs endocriniens : l’UFC-Que Choisir alerte les consommateurs sur la présence de substances « préoccupantes » dans les produits cosmétiques courants.

Dentifrices, déodorants, crèmes pour le visage, après-rasages, soins pour les cheveux : 185 produits cosmétiques courants contiennent des substances « préoccupantes » (allergènes, composés toxiques, perturbateurs endocriniens), selon l’UFC-Que Choisir qui appelle les consommateurs à ne plus les acheter. « Malgré les alertes répétées des toxicologues et des dermatologues, les fabricants n’ont toujours pas changé leurs pratiques », assure lundi 22 février 2016 l’association de défense des consommateurs qui propose une carte-repère avec les 12 substances les plus à risque à éviter et les 26 allergènes retrouvés (voir les deux listes ci-dessous).

 

Même les grandes marques sont épinglées

 

Pour les allergènes, l’UFC-Que Choisir a recensé 62 produits, dont 55 contiennent de la Methylisothiazolinone (MIT), un conservateur allergisant dont l’interdiction dans les produits sans rinçage (lingettes pour bébés, etc.) a été demandée par la ministre de l’Environnement, Ségolène Royal, à l’Union Européenne. L’UFC-Que Choisir a en outre relevé pas moins de 101 produits contenant des perturbateurs endocriniens. Parmi eux, 44 recèlent un filtre UV (l’éthylhexyl-methoxycinnamate), « totalement inutile dans des eaux de toilettes, des démaquillants ou des produits capillaires ».

Même les grandes marques sont épinglées : parmi les 26 produits contenant des « parabènes à longue chaîne », qui perturberaient le fonctionnement des hormones, « on trouve 3 produits de la marque Roc, 2 produits de chez L’Oréal, 2 produits Carrefour, 2 de Leclerc, ainsi que 17 autres marques courantes ». Des lingettes pour bébés des marques Bébé Cadum, Mixa, Nivea, Pampers, (…) contiennent un conservateur, le phénoxyéthanol, note aussi l’association. L’agence du médicament ANSM a recommandé en 2012 de ne plus utiliser ce conservateur dans les produits destinés à nettoyer les fesses du bébé et de réduire la teneur maximale à 0,4% pour les enfants de moins de 3 ans.

Des mentions « faussement rassurantes »

Les consommateurs ne peuvent même pas se fier aux mentions « faussement rassurantes », selon l’UFC. La mention « hypoallergénique » figure sur le lait de toilette « Mots d’enfants » de Leclerc, la « Crème pour le change » de Corine de Farme ou encore sur les nettoyants féminins « Physélia Intimate », alors que l’association dit avoir « relevé la présence dans ces produits de MIT », auquel des dermatologues ont décerné en 2013 la palme de « l’allergène de l’année ». L’UFC-Que Choisir « recommande de ne plus acheter les produits contenant ces composés, notamment pour les usages les plus à risques (bébés, enfants, produits non rincés) » et appelle les consommateurs à « passer à l’action » et à lui signaler les produits indésirables.

La Fédération des entreprises de beauté (FEBEA) a réagit seulement quelques heures après la publication de l’enquête de l’UFC-Que Choisir. « Les entreprises cosmétiques ont adopté en 2009 des « Bonnes pratiques pour le développement de produits de toilette à destination des enfants de moins de trois ans » pour que les spécificités des peaux de bébés soient prises en compte. Elles se sont également engagées dès 2013 à retirer la méthylisothiazolinone (MIT) des produits non rincés. Il n’y a aucune inquiétude à avoir concernant l’usage des produits cosmétiques présents sur le marché français », a déclaré dans un communiqué Anne Dux, Directrice des Affaires Scientifiques et Réglementaires de la FEBEA.

Lise Loumé avec afp

http://www.sciencesetavenir.fr/sante/20160222.OBS5091/des-substances-preoccupantes-dans-185-produits-cosmetiques.html

Article paru dans la Lettre Médecine du Sens n° 107