« Des pesticides présents à l’année dans l’air francilien »

Commentaire. Les pesticides présents à l’année dans l’air francilien.

 

L’ARTICLE :

Denis Sergent note en effet dans La Croix qu’« une série de mesures réalisées en 2014 par Airparif, l’organisme de surveillance de la qualité de l’air en Île-de-France, a permis de détecter 48 molécules de pesticides dans l’atmosphère de l’Île-de-France parmi 170 recherchées ».

« Elle montre que ces pesticides sont présents toute l’année dans l’air ambiant, tout en notant des évolutions positives, comme une réduction des concentrations », relève le journaliste.

Denis Sergent relève notamment que « les molécules repérées sont des herbicides, des fongicides (lutte contre les champignons) et des insecticides-acaricides. La majorité d’entre eux, les phytosanitaires, sont utilisés pour protéger les végétaux, les autres, les biocides, sont des produits d’hygiène humaine ou vétérinaire (colliers anti-puces des chiens et chats), de protection des matériaux (organochlorés injectés dans les pièces de bois de charpente) ou encore de lutte contre les animaux nuisibles comme les acariens (tiques, sarcoptes) ».

Le journaliste ajoute que « sur l’ensemble de l’année 2014, 38 types de substances chimiques ont été retrouvés en zone urbaine et 36 à la campagne. Parmi elles, 26 substances sont communes. Pour le reste, la campagne a l’apanage des herbicides, tandis que les insecticides et acaricides sont d’usage plus courant en ville ».

« On note toutefois de légers mieux par rapport au printemps 2006, et notamment «une baisse du nombre de produits en milieu rural – 21 contre 29», indique Frédéric Bouvier, ingénieur chimiste et directeur d’Airparif. Par ailleurs, «leur concentration dans l’air s’est réduite, de 70% à la campagne et 75 % en ville». Un seul composé, le métolachlore, un désherbant organochloré, a vu son taux augmenter », poursuit Denis Sergent.

Le journaliste observe en outre que « 15 produits interdits en tant que phytosanitaires (protecteurs des plantes) sont toujours détectés en 2014, de manière plus fréquente en ville (52 détections) qu’à la campagne (14 détections) ».

Le Monde relaie aussi ces résultats, et retient que « les pesticides ne s’arrêtent pas au périphérique parisien. Tant en milieu urbain que rural, on trouve dans l’air francilien des pesticides de différentes natures ».

Le journal relève que « si l’usage de pesticides en zone rurale est essentiellement dû à l’épandage sur les cultures agricoles, leur présence en milieu urbain s’explique par un phénomène de volatilisation. Une partie importante des molécules trouvées à Paris sont ainsi des herbicides, utilisés par les agriculteurs franciliens qui s’ajoute aux usages domestiques (traitement contre les parasites, désherbant chimique dans les jardins…) ».

Jean-Félix Bernard, président d’Airparif, précise qu’« il s’agit d’une photographie informative de l’état de l’air, en ville et en milieu rural. On ne peut pas qualifier précisément, par manque de moyens humains et financiers, l’exposition exacte et sur tout le territoire des Français aux pesticides ».

« En outre, l’étude n’a concentré ses recherches que sur la présence dans l’air de 171 molécules, alors qu’environ un millier de pesticides sont utilisés en France. Par exemple, le glyphosate, la substance active du Roundup, l’herbicide le plus vendu au monde et classé cancérogène probable par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) en mars 2015, n’était pas recherché par Airparif », remarque Le Monde.

Le quotidien note qu’« Airparif rappelle également que cette étude concerne uniquement l’air et que de nouvelles molécules peuvent se retrouver ailleurs : dans notre eau, dans nos aliments ».

Les Echos relève aussi que « les pesticides laissent encore des traces dans l’air de Paris », retenant que « selon Airparif, le nombre de substances chimiques retrouvées dans l’air de la campagne francilienne a baissé depuis 2004 ».

Le journal constate entre autres que « c’est au printemps, période de floraison, que le nombre de substances différentes relevées est le plus important. Près des deux tiers (65%) des traces de pesticides détectées en 2014 l’ont été au cours de cette seule saison ».

 

 

Date de publication : 12 Mai 2016

 

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Article paru dans la Lettre Médecine du Sens n° 118