Des fruits, des légumes et du poisson pour soutenir les performances cognitives des garçons!
Commentaire. Les garçons plus vulnérables.
Des fruits, des légumes et du poisson sont bons pour le cerveau, oui tout le monde le sait, mais surtout pour celui des garçons.
« Pour expliquer l’absence de relation chez les filles, les chercheurs indiquent que le cerveau des garçons est plus vulnérable au stress et plus sensible à une intervention alimentaire durant l’enfance en raison d’une maturation plus tardive des cortex pariétal et frontal.»
Bon encore un coup pour le sexe faible qui est en fait beaucoup plus résistant au stress que le sexe fort qui est, en fait, faible. Ca aussi on le savait.
L’ARTICLE :
Chez l’enfant, les preuves d’une association entre les facteurs alimentaires et la cognition sont limitées. Quelques études ont montré que des apports élevés en acides gras saturés et en acides gras trans ou des apports insuffisants en oméga-3 et en fibres étaient associés à des défauts de mémorisation ou à un faible contrôle cognitif. Mais qu’en est-il de l’alimentation globale des enfants ?
C’est la question que se sont posée des chercheurs finlandais. Pour évaluer la qualité de leur alimentation, ils ont demandé à 428 enfants de 6 à 8 ans de remplir avec leurs parents un carnet alimentaire durant 4 jours consécutifs. A ceci s’ajoutait un questionnaire concernant le comportement alimentaire des enfants. Deux scores étaient alors attribués au régime alimentaire des enfants selon qu’il se rapprochait du régime DASH (Dietary Approaches to Stop Hypertension) ou du régime BSDS (Baltic Sea Diet Score, une version Nordique du régime méditerranéen) qui sont connus pour être équilibrés. Concernant les performances cognitives, elles étaient évaluées par le test de Raven, mesurant la capacité d’observation immédiate et la clarté de raisonnement des enfants.
Bilan : une mauvaise qualité de l’alimentation, révélée par de faibles scores DASH et BSDS est associée à un faible score au test de Raven, même après ajustement selon le niveau d’éducation des parents, le revenu du foyer, la sédentarité de l’enfant, son adiposité, l’énergie consommée, etc. Les analyses selon le sexe apportent plus de clarté. C’est uniquement chez les garçons que la qualité de l’alimentation est directement reliée à la performance cognitive. Cette performance augmente même de façon dose-dépendante avec le score d’adhésion au régime BSDS. Les faibles consommations de légumes, de fruits et jus de fruits, de céréales complètes et de poisson, combinées à des consommations élevées de viandes rouges et charcuteries semblent avoir une importance particulière dans cette relation. Les auteurs supposent que les vitamines, polyphénols et flavonoïdes des fruits et légumes pourraient protéger le cerveau des dommages neuronaux en réduisant l’inflammation et le stress oxydatif et en favorisant la prolifération cellulaire tandis que le DHA présent dans le poisson dilaterait les artères et augmenterait le flux sanguin dans le cerveau. Au contraire, les acides gras saturés réduiraient les concentrations circulantes du facteur neurotrophique dérivé du cerveau, connu pour stimuler la plasticité neuronale, la neurogénèse, l’apprentissage et la mémoire. Pour expliquer l’absence de relation chez les filles, les chercheurs indiquent que le cerveau des garçons est plus vulnérable au stress et plus sensible à une intervention alimentaire durant l’enfance en raison d’une maturation plus tardive des cortex pariétal et frontal.
Les auteurs de l’étude concluent qu’une alimentation de mauvaise qualité est associée à une moindre performance cognitive chez les enfants et que cette relation est particulièrement vraie chez les garçons. Recommander aux enfants de consommer plus de fruits, légumes et poisson pourrait soutenir le développement normal de leur cerveau.
Cyrille Costa
Article rédigé dans le cadre de la rubrique nutrition, soutenue par Lesieur. Le choix des sujets et la ligne éditoriale sont sous l’entière responsabilité du JIM.
Référence
Haapala EA et coll. : Associations of diet quality with cognition in children – the Physical Activity and Nutrition in Children Study. Br J Nutr., 2015; 14: 1-8. doi:10.1017/S0007114515001634
http://www.jim.fr/medecin/actualites/medicale/e-docs/des_fruits_des_legumes_et_du_poisson_pour_soutenir_les_performances_cognitives_des_garcons__154458/document_actu_med.phtml
Article paru dans la Lettre Médecine du Sens n° 85