De l’intérêt du traitement de l’apnée du sommeil chez le malade atteint d’Alzheimer
Commentaire.
En fait je pense que MA et SAS ont la même cause et entrent dans un même schéma global d’histoire de vie. Déni de soi et de ses souffrances. Souffrances profondes et cachées n’apparaissant que la nuit par des «choix de vie ou de mort » perpétuels que sont les SAS.
Parfois cela se manifestera par des angoisses qui seront décapitées par les anxiolytiques, bloquant la résolution et venant encore aggraver le pronostic.
Bien sur, l’hypoxie favorise le processus amyloïde.
Cet article nous fait entrer encore un peu plus dans la compréhension et la connexion des maladies chroniques et dégénératives.
L’ARTICLE :
Compte tenu de l’absence de traitement efficace dans la maladie d’Alzheimer (MA), il paraît essentiel de détecter et tenter de contrôler les facteurs aggravant cette affection.
Le syndrome d’apnées du sommeil (SAS) est associé à une hypoxie chronique intermittente, facteur de risque cardiovasculaire accru. De plus des travaux récents ont montré une interaction entre hypoxie et « processus amyloïde » au cours de la MA dans des expériences in vitro et in vivo chez la souris. Cependant, les effets du SAS sur la fonction cognitive de patients atteints de MA n’ont jamais été étudiés.
Une équipe Française de Lille a mené un travail prospectif, en simple aveugle, dont l’objectif était de déterminer si le traitement d’un SAS sévère par CPAP (continuous positive airway pressure) pouvait ralentir le déclin cognitif de sujets atteints de MA mineure à modérée.
Entre janvier 2003 et juin 2011, parmi 1 144 sujets chez lesquels une MA avait été diagnostiquée avec un score au mini mental test examination (MMSE) ≥ 15, 23 souffraient d’un SAS sévère (IAH ≥ 30) ; 14/23 (60,9 %) malades ont été traités par CPAP (au moins 4 heures par nuit plus de 5 nuits par semaine en moyenne) et 9 (39,1 %) ont refusé le traitement ou ne l’ont pas suivi de manière satisfaisante. Le suivi a été de 3 ans.
Le déclin cognitif a été évalué par MMSE au moment du diagnostic de MA puis tous les 6 mois. Il s’est révélé significativement plus faible dans le groupe traité que dans le groupe non traité (-0,7 points par année en médiane ; -1,7 à 0,8, vs -2,2 points par année ; -3,3 à -1,9 ; p = 0,013). Dans le groupe « CPAP », le déclin cognitif médian n’était pas significativement différent de 0 (p = 0,3757) contrairement au groupe non traité où il était significativement différent de 0 (p=0,004).
Les auteurs concluent que les sujets atteints de MA avec SAS tirent (aussi) du traitement par CPAP un bénéfice en terme de déclin cognitif.
Ces résultats doivent être interprétés avec prudence en raison de l’absence de randomisation, de groupe placebo contrôle et du design de l’étude en simple aveugle. Cependant, la différence inter groupe étant importante, ils mériteraient d’être réexaminés dans une étude plus large.
Dr Juliette Lasoudris Laloux
Référence
Troussiere A-C et coll. : Treatment of sleep apnoea syndrome decreases cognitive decline in patients with Alzheimer’s disease. J Neurol Neurosurg Psychiatry, 2014; 85: 1405–1408.
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